Oui, femmes, quoi qu’on puisse dire, Vous avez le fatal pouvoir De nous jeter par un sourire Dans l’ivresse ou le désespoir. Oui, deux mots, le silence même, Un regard distrait ou moqueur, Peuvent donner à qui vous aime Un coup de poignard dans le coeur. Oui, votre orgueil doit être immense, Car, grâce à notre lâcheté, Rien n’égale votre puissance, Sinon votre fragilité. Mais toute puissance sur terre Meurt quand l’abus en est trop grand, Et qui sait souffrir et se taire S’éloigne de vous en pleurant. Quel que soit le mal qu’il endure, Son triste rôle est le plus beau. J’aime encor mieux notre torture Que votre métier de bourreau.
Harmonies : 24 Mélodies, Chant & Piano
by Jules-Alfred Cressonnois (1823 - 1883)
1. Révolte  [sung text not yet checked]
Authorship:
- by Louis Charles Alfred de Musset (1810 - 1857), "À Mademoiselle", appears in Poésies nouvelles, first published 1841
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First published in Revue des Deux Mondes, December 1, 1841
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2. La Vesprée
Le bois comme un encensoir/ Exhale une odeur divine . . . . . . . . . .— The rest of this text is not
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Authorship:
- by Théodore Faullin de Banville (1823 - 1891), "La Vesprée", written 1863?
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3. Les Tronçons du serpent  [sung text not yet checked]
Je veille, et nuit et jour mon front rêve enflammé Ma joue en pleurs ruisselle, Depuis qu'Albaydé dans la tombe a fermé Ses beaux yeux de gazelle. Car elle avait quinze ans, un sourire ingénu, Et m'aimait sans mélange, Et quand elle croisait ses bras sur son sein nu, On croyait voir un ange ! Un jour, pensif, j'errais au bord d'un golfe, ouvert Entre deux promontoires, Et je vis sur le sable un serpent jaune et vert, Jaspé de taches noires. La hache en vingt tronçons avait coupé vivant Son corps que l'onde arrose, Et l'écume des mers que lui jetait le vent Sur son sang flottait rose. Tous ses anneaux vermeils rampaient en se tordant Sur la grève isolée, Et le sang empourprait d'un rouge plus ardent Sa crête dentelée. Ces tronçons déchirés, épars, près d'épuiser Leurs forces languissantes, Se cherchaient, se cherchaient, comme pour un baiser Deux bouches frémissantes ! Et comme je rêvais, triste et suppliant Dieu Dans ma pitié muette, La tête aux mille dents rouvrit son œil de feu, Et me dit : "O poëte ! "Ne plains que toi ! ton mal est plus envenimé, Ta plaie est plus cruelle ; Car ton Albaydé dans la tombe a fermé Ses beaux yeux de gazelle. "Ce coup de hache aussi brise ton jeune essor. Ta vie et tes pensées Autour d'un souvenir, chaste et dernier trésor, Se traînent dispersées. "Ton génie au vol large, éclatant, gracieux, Qui, mieux que l'hirondelle, Tantôt rasait la terre et tantôt dans les cieux Donnait de grands coups d'aile, "Comme moi maintenant, meurt près des flots troublés ; Et ses forces s'éteignent, Sans pouvoir réunir ses tronçons mutilés Qui rampent et qui saignent."
Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), "Les Tronçons du serpent", written 1828, appears in Les Orientales, no. 26
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]4. Annie  [sung text not yet checked]
La lune n'était point ternie, Le ciel était tout étoilé ; Et moi, j'allai trouver Annie Dans les sillons d'orge et de blé. Oh ! les sillons d'orge et de blé ! Le coeur de ma chère maîtresse Etait étrangement troublé. Je baisai le bout de sa tresse, Dans les sillons d'orge et de blé ! Oh ! les sillons d'orge et de blé ! Que sa chevelure était fine ! Qu'un baiser est vite envolé ! Je la pressai sur ma poitrine, Dans les sillons d'orge et de blé. Oh ! les sillons d'orge et de blé ! Notre ivresse était infinie, Et nul de nous n'avait parlé... Oh ! la douce nuit, chère Annie, Dans les sillons d'orge et de blé ! Oh ! les sillons d'orge et de blé !
Authorship:
- by Charles-Marie-René Leconte de Lisle (1818 - 1894), "Annie", appears in Poèmes antiques, in Chansons écossaises
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Peter Low) , "Annie", copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
5. Ronde sentimentale  [sung text not yet checked]
Entrez dans la danse, Voyez comme on danse ! Ronde. Sur les gazons verts, le soir nous dansons, Au clair de la lune, au bruit des chansons. Tout brûlant d'amour, le Ciel dit à l'Onde : Je ne puis descendre et baiser tes flots, Ni dans tes beaux yeux, par le soir déclos, Voir se refléter ton âme profonde. Sur les gazons verts, le soir nous dansons, Au clair de la lune, au bruit des chansons. La Rose s’entr’ouvre et dit à l’Étoile : Que n’ai-je, ô ma fleur ! des ailes d’oiseau, Puisque la madone, avec son fuseau, File un blanc nuage, et t’en fait un voile ! Sur les gazons verts, le soir nous dansons, Au clair de la lune, au bruit des chansons. L’Étoile scintille et dit à la Rose : Je ne puis voler comme un papillon, Mais je puis, cher astre ! au bout d’un rayon Boire tous tes pleurs, sans que l’on en cause. Sur les gazons verts, le soir nous dansons, Au clair de la lune, au bruit des chansons. Frémissante encor, l’Onde sous la flamme Apaise ses flots et dit à l’Azur : Le meilleur de toi dans mon lit obscur Sommeille à demi sur mon sein qui pâme. Sur les gazons verts, le soir nous dansons, Au clair de la lune, au bruit des chansons.
Authorship:
- by Théodore Faullin de Banville (1823 - 1891), "Ronde sentimentale", written 1845, appears in Les Stalactites, no. 10, Paris, Éd. Charpentier, first published 1879
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Confirmed with Œuvres de Théodore de Banville. Les Stalactites. Odelettes. Améthystes. Le Forgeron, Paris, Alphonse Lemerre, 1889, pages 26-27.
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6. Printemps d'avril  [sung text not yet checked]
Ma mie, à son toit fidèle, La frétillante hirondelle Revient du lointain exil. Déjà le long des rivages S'égaie un sylphe subtil, Qui baise les fleurs sauvages: Voici le printemps d'Avril! C'est le moment où les fées, De volubilis coiffées, Viennent, au matin changeant, Sur le bord vert des fontaines, Où court le flot diligent, Charmer les biches hautaines De leurs baguettes d'argent. Elles dansent à l'aurore Sur l'herbe, où les suit encore Un troupeau de nains velus. Ne va pas, enfant sereine, Au fond des bois chevelus; Elles te prendraient pour reine, Et je ne te verrais plus!
Authorship:
- by Théodore Faullin de Banville (1823 - 1891), "Printemps d'avril", written 1860, appears in Améthystes, nouvelles odelettes amoureuses composées sur des rythmes de Ronsard
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]7. Le dernier baiser  [sung text not yet checked]
Tombez de mon front, fleurs écloses Au soleil des premiers amours, Effeuillez-vous, mythe et roses, qui deviez refleurir toujours. Mais pour endormir ma tristesse, Mes regrets pour les apaiser, Encore un baiser ma maîtresse, Ma maîtresse, encore un baiser. D'autres viendront te trouvant belle Et te le disant mieux que moi, Et qui sait, sur mon cœur rebelle, D'autres régneront après toi. Mais au feu d'une autre caresse, Peut-on de nouveau s'embraser? Encore un baiser, ma maîtresse, Ma maîtresse, encore un baiser. Ô mes tendresses ingénues, Rêves de mes yeux éblouis, Illusions trop tôt perdues, Songes trop tôt évanouis. Adieu! Mais cet adieu m'opresse, Mon cœur en souffre à se briser Un dernier baiser, ma maîtresse, Ma maîtresse, un dernier baiser.
Authorship:
- by Armand Barthet (1820 - 1874)
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Researcher for this page: Jean-Pierre Granger8. Adieux de l'hôtesse arabe  [sung text not yet checked]
Adieu, voyageur blanc ! J'ai sellé de ma main, De peur qu'il ne te jette aux pierres du chemin, Ton cheval à l'œil intrépide ; Ses pieds fouillent le sol, sa croupe est belle à voir, Ferme, ronde et luisante ainsi qu'un rocher noir Que polit une onde rapide. [ ... ] Si tu l'avais voulu, peut-être une de nous, O jeune homme, eût aimé te servir à genoux Dans nos huttes toujours ouvertes ; Elle eût fait, en berçant ton sommeil de ses chants, Pour chasser de ton front les moucherons méchants, Un éventail de feuilles vertes. [ ... ] Si tu ne reviens pas, songe un peu quelquefois Aux filles du désert, sœurs à la douce voix, Qui dansent pieds nus sur la dune ; O beau jeune homme blanc, bel oiseau passager, Souviens-toi, car peut-être, ô rapide étranger, Ton souvenir reste à plus d'une ! [ ... ]
Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), "Adieux de l'hôtesse arabe", written 1828, appears in Les Orientales, no. 24
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Faith J. Cormier) , "Adieux of the Arab Hostess", copyright © 2002, (re)printed on this website with kind permission
- ITA Italian (Italiano) (Enrico Magnani) , "Addio dell'hostess araba", copyright © 2007, (re)printed on this website with kind permission
1 Bizet: "Adieu, beau voyageur, hélas,"
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9. La vieille chanson  [sung text not yet checked]
Le soleil souriait à la jeune nature, L'hiver avait séché ses pleurs, Et la brise entr'ouvrait de son haleine pure L'humide corolle des fleurs. Le saule aux rameaux verts penchait sa rêverie Sur les flots au reflet doré; Le ruisseau murmurant dans la verte prairie Souriait au ciel azuré. Or, nous étions tous deux sous les tremblantes roses Qu'épanouissait le printemps, Si que sans y penser nos amours sont écloses, Comme elles, presque en même temps. Le rossignol disait sa plainte enchanteresse, Nous disions des serments jaloux; Et tout en nous était joie, extase, tendresse... Hélas! vous le rappelez-vous? L'arbre pensif s'incline encor, l'insecte rôde, L'églantier semble rajeunir, Le vent a son parfum, l'herbe son émeraude; Notre amour est un souvenir!
Authorship:
- by Théodore Faullin de Banville (1823 - 1891), written 1839, appears in Les Cariatides, in Amours d'Élise - Feuillets détachés, no. 7, Paris, Éd. Charpentier, first published 1879
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]10. La Volage  [sung text not yet checked]
Vénus a moins d'attraits Que celle qui m'enchante, Le Printems est moins frais, L'Aurore moins brillante : Que sa chaîne est charmante ! Mais, comment l'engager ? L'Onde est moins inconstante, Et le vent moins léger. L'Amant le plus parfait, N'a point de privilége ; Qu'il soit jeune & bien fait, Que sans cesse, il l'affiége, Mérite, ni manége N'ont pu la réformer : Comment la fixerai-je, Moi qui ne sais qu'aimer ? N'importe : mon amour Va l'attendre au passage ; Et, si du sien, un jour J'obtiens le moindre gage, D'un siècle d'esclavage, J'aurai reçu le prix ; Et c'est, sur la Volage, Toujours autant de pris.
Authorship:
- by Alexis Piron (1689 - 1773), "Sur l'Air: Amant, votre bonheur "
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Confirmed with Œuvres complettes d'Alexis Piron, Tome Septième (Volume 7), Liege, Clément Plomteux, 1776, page 238. The song by Cressonnois begins "Le printemps est moins frais/ Que celle qui m'enchante"
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11. La Branche d'amandier  [sung text not yet checked]
De l’amandier tige fleurie, Symbole, hélas! de la beauté, Comme toi, la fleur de la vie Fleurit et tombe avant l’été. Qu’on la néglige ou qu’on la cueille, De nos fronts, des mains de l’Amour, Elle s’échappe feuille à feuille, Comme nos plaisirs jour à jour! Savourons ces courtes délices; Disputons-les même au zéphyr, Epuisons les riants calices De ces parfums qui vont mourir. Souvent la beauté fugitive Ressemble à la fleur du matin, Qui, du front glacé du convive, Tombe avant l’heure du festin. Un jour tombe, un autre se lève; Le printemps va s’évanouir; Chaque fleur que le vent enlève Nous dit : Hâtez-vous de jouir. Et, puisqu’il faut qu’elles périssent, Qu’elles périssent sans retour! Que ces roses ne se flétrissent Que sous les lèvres de l’amour!
Authorship:
- by Alphonse Marie Louis de Lamartine (1790 - 1869), "La branche d'amandier", appears in Nouvelles méditations poétiques, no. 10
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]12. Souvenirs
Au temps où la jeunesse . . . . . . . . . .— The rest of this text is not
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13. Riche et pauvre
Le ciel avait fait nos coeurs pour s'entendre . . . . . . . . . .— The rest of this text is not
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14. Chanson de Fanfan
Pourquoi les fleurs sont-elles/ Si belles . . . . . . . . . .— The rest of this text is not
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15. Regrets
Pour m'en aller joyeux dans la prairie . . . . . . . . . .— The rest of this text is not
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16. Ma Colombine  [sung text not yet checked]
Ma Colombine je t'implore, Et loin de toi mon front se penche Comme un lys que l'été dévore : Reviens, ô ma colombe blanche ! Tra la la la etc. Reviens, ou du moins fais-moi signe, Mon trésor, mon étoile, mon cygne, Ma colombe, ma colombelle ! Tra la la la etc. Loin de tes yeux, faussant l'histoire, Comme un Pierrot prêt à la tombe, Je sens pâlir ma face noire, O Colombine, ma colombe ! Tra la la la etc. O toi qui dévidais la soie De mes beaux jours sur ta bobine, Reviens pour me remplir de joie, Ma colombe, ma Colombine ! Tra la la la etc.
Authorship:
- by Théodore Faullin de Banville (1823 - 1891), "Ma Colombine"
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Confirmed with Théodore de Banville, Oeuvres poétiques complètes, éd. Honoré Champion, 2001, volume VIII (8), Poèmes non recueillis et inédits, page 416.
Researcher for this page: François Le Roux [Guest Editor]
17. La Tristesse de Laure
Oh ! pleure ainsi, Mon cher souci . . . . . . . . . .— The rest of this text is not
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18. Coquetterie posthume  [sung text not yet checked]
Quand je mourrai, que l'on me mette, Avant que de clouer mon cercueil, Un peu de rouge à la pommette, Un peu de noir au bord de l'oeil. Car je veux, dans ma bière close, Comme le soir de son aveu, Rester éternellement rose Avec du khol sous mon œuil bleu. Pas de suaire en toile fine ; Mais drapez-moi dans les plis blancs De ma robe de mousseline, De ma robe à treize volants. C'est ma parure préférée : Je la portais quand je lui plus ; Son premier regard l'a sacrée, Et depuis je ne la mis plus. Posez-moi sans jaune immortelle, Sans coussin de larmes brodé. Sur mon oreiller de dentelle De ma chevelure inondé. Cet oreiller, dans les nuits folle, A vu dormir nos fronts unis, Et sous le drap noir des gondoles Compté nos baisers infinis. Entre mes mains de cire pâle, Que la prière réunit, Tournez ce chapelet d'opale Par le pape à Rome bènit. Je l'égrènerai dans la couche D'où nul encor ne s'est levé. Sa bouche en a dit sur ma bouche Chaque Pater et chaque Ave. Quand je mourrai, que l'on ne mette, Avant que de clouer mon cercueil. Un peu de rouge à la pommette Un peu de noir au bord de l'oeil.
Authorship:
- by Pierre-Jules-Théophile Gautier (1811 - 1872), "Coquetterie posthume", written 1852-72, appears in Émaux et Camées
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Judith Kellock) , "Posthumous coqetry", copyright © 2007, (re)printed on this website with kind permission
- GER German (Deutsch) (Ingrid Schmithüsen) , "Posthume Koketterie", copyright © 2013, (re)printed on this website with kind permission
19. Le Moissonneur
Il est un moissonneur/ Que l'on nomme la mort . . . . . . . . . .— The rest of this text is not
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20. Rondalla  [sung text not yet checked]
Enfant aux airs d'impératrice, Colombe aux regards de faucon, Tu me hais, mais c'est mon caprice, De me planter sous ton balcon. Là, je veux, le pied sur la borne, Pinçant les nerfs, tapant le bois, Faire luire à ton carreau morne Ta lampe et ton front à la fois. Je défends à toute guitare De bourdonner aux alentours. Ta rue est à moi : je la barre Pour y chanter seul mes amours, Et je coupe les deux oreilles Au premier racleur de jambon Qui devant la chambre où tu veilles Braille un couplet mauvais ou bon. Dans sa gaine mon couteau bouge ; Allons ! qui veut de l'incarnat ? À son jabot qui veut du rouge Pour faire un bouton de grenat ? Le sang dans les veines s'ennuie, Car il est fait pour se montrer ; Le temps est noir, gare la pluie ! Poltrons, hâtez-vous de rentrer. Sortez, vaillants ! sortez, bravaches ! L'avant-bras couvert du manteau, Que sur vos faces de gavaches J'écrive des croix au couteau ! Qu'ils s'avancent ! seuls ou par bande, De pied ferme je les attends. À ta gloire il faut que je fende Les naseaux de ces capitans. Au ruisseau qui gêne ta marche Et pourrait salir tes pieds blancs, Corps du Christ ! je veux faire une arche Avec les côtes des galants. Pour te prouver combien je t'aime, Dis ! je tuerai qui tu voudras : J'attaquerai Satan lui-même, Si pour linceul j'ai tes deux draps. Porte sourde ! ... Fenêtre aveugle ! ... Tu dois pourtant ouïr ma voix ; Comme un taureau blessé je beugle, Des chiens excitant les abois ! Au moins plante un clou dans ta porte, Un clou pour accrocher mon cœur. À quoi sert que je le remporte Fou de rage, mort de langueur ?
Authorship:
- by Pierre-Jules-Théophile Gautier (1811 - 1872), "Rondalla", written 1847, appears in Émaux et Camées, first published 1847
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
First published in the novel "Militona" in the journal La Presse, January 6 1847.
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21. Le Centenaire
Mes enfants je suis centenaire . . . . . . . . . .— The rest of this text is not
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22. L'invitation au voyage  [sung text checked 1 time]
Mon enfant, ma sœur, Songe à la douceur D'aller là-bas vivre ensemble ; -- Aimer à loisir, Aimer et mourir Au pays qui te ressemble ! Les soleils mouillés De ces ciels brouillés Pour mon esprit ont les charmes Si mystérieux De tes traîtres yeux Brillant à travers leurs larmes. Là, tout n'est qu'ordre et beauté, Luxe, calme et volupté. Des meubles luisants, Polis par les ans Décoreraient notre chambre ; Les plus rares fleurs Mêlant leurs odeurs Aux vagues senteurs de l'ambre, Les riches plafonds, Les miroirs profonds, La splendeur orientale, Tout y parlerait À l'âme en secret Sa douce langue natale. Là, tout n'est qu'ordre et beauté, Luxe, calme et volupté. Vois sur ces canaux Dormir ces vaisseaux Dont l'humeur est vagabonde ; C'est pour assouvir Ton moindre désir Qu'ils viennent du bout du monde. -- Les soleils couchants Revêtent les champs, Les canaux, la ville entière, D'hyacinthe et d'or ; -- Le monde s'endort Dans une chaude lumière. Là, tout n'est qu'ordre et beauté, Luxe, calme et volupté.
Authorship:
- by Charles Baudelaire (1821 - 1867), "L'Invitation au Voyage", appears in Les Fleurs du mal, in 1. Spleen et Idéal, no. 53, Paris, Bureau de la Revue des Deux Mondes, first published 1855
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CZE Czech (Čeština) (Jaroslav Vrchlický) , "Vyzvání na cestu"
- DUT Dutch (Nederlands) (Marike Lindhout) , "De Uitnodiging voor de Reis", copyright © 2007, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Peter Low) , "Invitation to the voyage", copyright © 2000, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Cyril Meir Scott) , "Invitation to a Journey", appears in The Flowers of Evil, London, Elkin Mathews, first published 1909
- GER German (Deutsch) (Nele Gramß) , "Einladung zur Reise", copyright ©, (re)printed on this website with kind permission
- ITA Italian (Italiano) (Ferdinando Albeggiani) , "Invito al viaggio", copyright © 2006, (re)printed on this website with kind permission
- SPA Spanish (Español) (Juan Henríquez Concepción) , "La invitación al viaje", copyright © 2008, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Revue des Deux Mondes, seconde série de la nouvelle période, tome dixième, Les Fleurs du mal, Paris: Bureau de la Revue des Deux Mondes, 1855, pages 1087-1088. Also confirmed with Les Fleurs du mal, Spleen et Idéal, Paris: Poulet-Malassis et de Broise, 1857, pages 115-117. Punctuation and formatting follows 1855 edition.
First published in Revue des Deux Mondes, seconde série de la nouvelle période, tome dixième, 1855. Also appears in Les Fleurs du mal as number 49 in the 1857 edition and 53 or 54 in subsequent editions.
Note: The spelling "luisans" in the 1855 edition is changed to "luisants" in line 17.
Research team for this page: Nicolas Gounin [Guest Editor] , Poom Andrew Pipatjarasgit [Guest Editor]
23. Jane  [sung text not yet checked]
Je pâlis et tombe en langueur : Deux beaux yeux m'ont blessé le cœur. Rose pourprée et tout humide, Ce n'était pas sa lèvre en feu ; C'étaient ses yeux d'un si beau bleu Sous l'or de sa tresse fluide. Je pâlis et tombe en langueur : Deux beaux yeux m'ont blessé le cœur. Toute mon âme fut ravie ! Doux étaient son rire et sa voix ; Mais ses deux yeux bleus, je le vois, Ont pris mes forces et ma vie ! Je pâlis et tombe en langueur : Deux beaux yeux m'ont blessé le cœur. Hélas ! la chose est bien certaine : Si Jane repousse mon vœu, Dans ses deux yeux d'un si beau bleu J'aurai puisé ma mort prochaine. Je pâlis et tombe en langueur : Deux beaux yeux m'ont blessé le cœur.
Authorship:
- by Charles-Marie-René Leconte de Lisle (1818 - 1894), "Jane", written 1852, appears in Poèmes antiques, in Chansons écossaises, Paris, Éd. Librairie Marc Ducloux, first published 1852
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CAT Catalan (Català) [singable] (Núria Colomer) , copyright © 2020, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Laura Prichard) , copyright © 2020, (re)printed on this website with kind permission
24. Ronde
Venez brune ou blonde La plaine est en fleurs . . . . . . . . . .— The rest of this text is not
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