Pleurons nos chagrins, chacun le nôtre, Une larme tombe, puis une autre, Toi, [qui]1 pleures-tu ? Ton doux pays, Tes parents lointains, ta fiancée. Moi, mon existence dépensée En vœux trahis. Pleurons nos chagrins, chacun le nôtre. Une larme tombe, puis une autre. Semons dans la mer ces pâles fleurs. À notre sanglot qui se lamente Elle répondra par la tourmente Des flots hurleurs. Pleurons nos chagrins, chacun le nôtre. Une larme tombe, puis une autre. Le flux de la mer en est grossi Et d'une salure plus épaisse, Depuis si longtemps que notre espèce Y pleure ainsi. Pleurons nos chagrins, chacun le nôtre. Une larme tombe, puis une autre. Peut-être toi-même, ô triste mer, Mer au goût de larme âcre et salée, Es-tu de la terre inconsolée Le pleur amer.
Sechs Lieder nach Texten von Jean Richepin
Song Cycle by Klaus Miehling (b. 1963)
1. Larmes  [sung text not yet checked]
Authorship:
- by Jean Richepin (1849 - 1926), "Larmes", appears in La Mer, in 6. Étant de quart, no. 17, Paris, Éd. Maurice Dreyfous, first published 1886
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CAT Catalan (Català) (Salvador Pila) , copyright © 2023, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Laura Prichard) , copyright © 2020, (re)printed on this website with kind permission
- GER German (Deutsch) (Nele Gramß) , "Tränen", copyright © 2007, (re)printed on this website with kind permission
1 Flégier: "que"
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2. Nuageries  [sung text not yet checked]
Les nuages là-haut vont rêvant ; pas de vent, nul rayon n'y met son coloris. On dirait une bande d'oiseaux dans les eaux mirant leur gros ventre envelours gris. Les nuages là-haut vont planant. Maintenant la brise ébouriffe leur poitrail où les rais du soleil découvert ont ouvert des blessures d'or et de corail. Les nuages là-haut vont mourant; car, plus grand, sous la dent féroce qui les mord s'élargit le grand trou peu à peu tout en feu par où fruit le sang et vient la mort. Le nuages là-haut vont crevant. Et le vent les jette à la mer qui se ternit. On dirait une bande d'oiseaux dans les eaux plongeant pour mourir où fut leur nid.
Authorship:
- by Jean Richepin (1849 - 1926), "Nuageries", written 1886, appears in La Mer, in 3. Marines, no. 14, Paris, Maurice Dreyfous, first published 1886
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Researcher for this page: Ferdinando Albeggiani3. La fête du feu  [sung text not yet checked]
C'est la fête du feu. Sur l'eau même il est dieu. Aucun souffle éventeur n'en rafraîchit l'effluve. Le soleil le vomit à flots, comme un Vésuve Qui de ses laves d'or couvre tout peu à peu. Le ciel semble du soufre ardent qui flambe bleu. La mer, plate, immobile, où pèse un air d'étuve, Est de l'argent fondu fumant dans une cuve. L'eau ne paraît plus d'eau. C'est la fête du feu. C'est la fête du feu jusque dans les ténèbres. La nuit le roule en vain sous ses voiles funèbres ; Les flots, aidés du vent, tâchent de le noyer ; Invincible, le dieu ne veut pas rendre l'âme ; Il lutte ; et devenus eux-mêmes son foyer, Les flots phosphorescents sont écaillés de flamme.
Authorship:
- by Jean Richepin (1849 - 1926), "La fête du feu", appears in La Mer, in 3. Marines, no. 16
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Confirmed with La mer, Nouvelle Édition, Paris, G. Charpentier, 1890, page 87.
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4. En ramant  [sung text not yet checked]
Sur la mer qui brame Le bateau partit, Tout seul, tout petit, Sans voile, à la rame. Si nous chavirons Plus ne reviendrons Sur les avirons Tirons ! La mer est méchante ; Mais l'homme joyeaux N'a pas froid aux yeux. Elle gueule. Il chante. Si nous chavirons, Nous le sentirons Sur les avirons Tirons ! Sur la mer qui rage Le bateau dansa. Nous connaissons ça, Et bren pour l'orage ! Point ne chavirons. Nous en reviendrons. Sur les avirons Tirons ! Sur la mer qui roule Et vomit l'embrun Le ciel lourd et brun En trombe s'écroule. Si nous ne virons, Nous y périrons. Sur les avirons Tirons ! Sur la mer qui brame Il est revenu Tout seul et tout nu Le bateau sans rame. Plus ne partirons, Plus ne reviendrons. Sous les goëmons Dormons !
Authorship:
- by Jean Richepin (1849 - 1926), "En ramant", written 1886, appears in La Mer, in 5. Les gas, no. 2, Paris, Maurice Dreyfous, first published 1886
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]5. Causeries de vagues  [sung text not yet checked]
Voici ce que chante un vieux chant ! Les vagues parlent en marchant. L'une dit à l'autre : Ma sœur, Pour nous la vie est sans douceur. Vois combien vite en est le cours ! A court passage, plaisirs courts ! Mais l'autre lui répond : Ma sœur, Sa breveté fait sa douceur. A longue existence, longs soins ! Et vivre peu, c'est souffrir moins.
Authorship:
- by Jean Richepin (1849 - 1926), "Causeries de vagues", appears in La Mer, in 6. Étant de quart, no. 26, Paris, Maurice Dreyfous, first published 1886
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]6. Brume de Midi  [sung text checked 1 time]
Ton silence vaut tes chansons, belle Sirène. Tout s’est tu. L’air et l’eau sont d’un azur profond. Les regards aveuglés de lumière s’en vont De l’or roux du soleil à l’or blanc de l’arène. C’est midi, plein midi, l’heure lourde et sereine. Dans l’immobilité la vie entière fond. Mais voici que là-bas se font et se défont Des écharpes de brume indolente qui traîne. Tu m’apparais alors sous ce brouillard vermeil Bacchante ivre d’amour, de vin et de sommeil. Cette brume est la fleur de ton corps exhalée, Sueur qui s’évapore en effluves ardents, Voluptueuse haleine embaumée et salée Que hume le Soleil, la bouche sur tes dents.
Authorship:
- by Jean Richepin (1849 - 1926), "Brume de midi"
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Researcher for this page: Dr. Klaus Miehling