Aux prés de l'enfance on cueille Les petites amourettes, Qu'on jette au vent feuille à feuille Ainsi que des pâquerettes. On cueille dans ces prairies Les voisines, les cousines, Les amourettes fleuries Et qui n'ont pas de racines. Ô douce gerbe liée Avec des rubans d'aurore, Fraîche rosée oubliée, Me parfumez-vous encore ? Hélas ! bouquets éphémères, Depuis celte heure lointaine Combien de larmes amères Ont coulé dans ma fontaine ! Des choses se sont passées Qui m'ont changé ma jeunesse Beaucoup trop, ô trépassées, Pour que je vous reconnaisse. Le dur amour qui ravage Dans mon cœur a pris racines, Gomme un grand rosier sauvage Aux épines assassines. Qu'ètes-vous près de ces roses Sanglantes, éblouissantes, pâquerettes écloses Dans les prés aux vertes sentes ? Qu'est votre parfum qui rôde Évaporé dans la brise. Près de l'odeur Acre et chaude Qui me pénètre et me grise ? Ô mignonnes marguerites, Enfantines amourettes, Hélas ! mes pauvres petites. Je ne sais plus qui vous êtes. Dans de vagues mausolées, Enfants blondes, rousses, brunes, Pour moi vous dormez voilées Au pays des vieilles lunes.
Six nouvelles mélodies
Song Cycle by Paul-Jean-Jacques Lacôme d'Estalenx (1838 - 1920)
1. Vieilles amourettes  [sung text not yet checked]
Authorship:
- by Jean Richepin (1849 - 1926), "Vieilles amourettes", written 1877, appears in Les Caresses, in 2. Thermidor, no. 2, Paris, Éd. M. Dreyfous, first published 1882
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Confirmed with Les caresses, Nouvelle Édition, Paris, G. Charpentier, [no date], pages 75-77.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
2. Absence  [sung text not yet checked]
Reviens, reviens, ma bien-aimée !
Comme une fleur loin du soleil,
La fleur de ma vie est fermée,
Loin de ton sourire vermeil.
Entre nos cœurs [tant de]1 distance ;
[Tant]2 d'espace entre nos baisers.
Ô sort amer ! ô dure absence !
Ô grands désirs inapaisés !
Au pays qui me prend ma belle,
Hélas ! si je pouvais aller ;
Et si mon corps avait une aile
Comme mon âme pour voler !
[ ... ]
Par-dessus [les]3 vertes collines,
Les montagnes au front d'azur,
Les champs rayés et les ravines,
J'irais d'un vol rapide et sûr.
Le corps ne suit pas la pensée;
Pour moi, mon âme, va tout droit,
Comme une colombe blessée,
[T'abattre]4 au rebord de son toit.
[Et]5 dis, mon âme, à cette belle :
[« Tu sais bien qu'il compte les jours !
Ô ma colombe ! à tire d'aile,
Retourne au nid de nos amours. »]6
Authorship:
- by Pierre-Jules-Théophile Gautier (1811 - 1872), "Absence", written 1838, appears in La Comédie de la Mort, Paris, Éd. Desessart, first published 1838
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CAT Catalan (Català) (Salvador Pila) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English [singable] (Samuel Byrne) , "Absence"
- ENG English (Emily Ezust) , copyright © 2015
- GER German (Deutsch) (Bertram Kottmann) , copyright © 2010, (re)printed on this website with kind permission
- ITA Italian (Italiano) (Enrico Magnani) , "Assenza", copyright © 2007, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Théophile Gauthier, La comédie de la mort, Desessart editeur, Paris, 1838, page 283.
1 Berlioz: "quelle"2 David: "Que"
3 Bizet, Lavigne: "nos"
4 Berlioz, Pedrell: "S'abbatre"
5 David: "Ah !"
6 Lavigne:
« Ô ma colombe ! à tire d'aile, Retourne au nid de nos amours. Tu sais bien qu'il compte les jours ! »
Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , Pierre Mathé [Guest Editor]
3. Le bateau rose  [sung text not yet checked]
Je m'embarquerai, si tu le veux, Comme un gai marin quittant la grève, Sur les flots dorés de tes cheveux, Vers un paradis fleuri de rêve. Ta jupe flottante au vent du soir Gonflera ses plis comme des voiles, Et quand sur la mer il fera noir, Tes grands yeux seront mes deux étoiles. Ton rire éclatant de vermillon Fera le fanal de la grand'hune. J'aurai ton ruban pour pavillon Et ta blanche peau pour clair de lune. Nos vivres sont faits et nos boissons Pour durer autant que le voyage. Ce sonts des baisers et des chansons Dont nous griserons tout l'équipage. Nous aborderons je ne sais où, Là-bas, tout là-bas, sur une grève Du beau pays bleu, sous un ciel fou, Dans le paradis fleuri de rêve.
Authorship:
- by Jean Richepin (1849 - 1926), "Le bateau rose", written 1877, appears in Les Caresses, in 1. Floréal, no. 31, Paris, Éd. M. Dreyfous, first published 1882
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Corinne Orde) , "The pink boat", copyright © 2007, (re)printed on this website with kind permission
- ITA Italian (Italiano) (Francesco Campanella) , "La barca rossa", copyright © 2013, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Les caresses, Nouvelle Édition, Paris, G. Charpentier, [no date], pages 68-69.
Researcher for this page: Corinne Orde