La rosée S'envole et remonte aux cieux Quand le soleil radieux L'a baisée. Ainsi les pleurs de mes yeux S'évaporent, quand tu veux, [La]1 rosée. Rossignol, Ton doux chant sous la ramée Semble la voix enrhumée De Guignol, Lorsque de ma bien-aimée Chante la voix parfumée, Rossignol. L'hirondelle S'en revient quand le printemps A chassé les noirs autans À coups d'aile. Ainsi tes ris éclatants Ramènent de mes vingt ans L'hirondelle. Mes amours Sont comme un vin qui détone Et fait craquer de l'automne Le velours. Et je chante, et je festonne, Et je ris, lorsque j'entonne Mes amours.
Les Caresses
Song Cycle by Camille Erlanger (1863 - 1919)
2. La rosée  [sung text not yet checked]
Authorship:
- by Jean Richepin (1849 - 1926), "Rondeaux mignons", written 1877, appears in Les Caresses, in 2. Thermidor, no. 6, Paris, Éd. M. Dreyfous, first published 1882
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CHI Chinese (中文) [singable] (Dr Huaixing Wang) , copyright © 2024, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Corinne Orde) , "Dainty roundels", copyright © 2007, (re)printed on this website with kind permission
- ITA Italian (Italiano) (Francesco Campanella) , "Rondeaux graziosi", copyright © 2013, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Les caresses, Nouvelle Édition, Paris, G. Charpentier, [no date], pages 84-85.
1 Vierne: "En"Researcher for this page: Corinne Orde
3. Le temps n'est plus  [sung text not yet checked]
Le temps n'est plus où nous allions courir les champs Pour voir l'Aube frileuse en sa robe coquette Au seuil de l'Orient jouer à la raquette Avec les flocons d'or des nuages changeants. Le temps n'est plus où nous allions ouïr les chants Du peuple matineux qui sous les bois caquette. Midi lui-môme est loin. Le soir brun s'empaquette Dans le manteau doublé de pourpre des couchants. Mignonne, il est bien tard déjà. Notre journée Dans le four de la nuit sera vite enfournée, Et bientôt notre amour dormira son sommeil. Il s'éteint. Je le sens devenir une image. Il est parti, l'oiseau matin, l'oiseau vermeil ! J'entends chanter minuit, l'heure au sombre plumage.
Authorship:
- by Jean Richepin (1849 - 1926), "Journée faite", written 1877, appears in Les Caresses, in 3. Brumaire, no. 9, Paris, Éd. M. Dreyfous, first published 1882
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Confirmed with Les caresses, Nouvelle Édition, Paris, G. Charpentier, [no date], pages 164-165.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
4. Les naufragés  [sung text not yet checked]
Ah ! que le vent ce soir roule d'âpres sanglots ! C'est le vent de la mer. La mer doit être haute. Les crocs noirs et pointus des rochers de la côte Sont en train de grincer en éventrant les flots. Ah ! comme il fouette à coups d'aile mes volets clos ! Que veux-tu ? que dis-tu ? qu'apportes-tu, mon hôte ? J'entends passer le cri des pilotes en faute Et les râles perdus des lointains matelots. Et je pleure en songeant à mes anciens naufrages, À mes espoirs, à mes bonheurs, à mes courages Dispersés, engloutis, noyés je ne sais où ; Et dans la cheminée où rôtit ma pantoufle, Le vent, le triste vent, souffle comme un vieux fou, Si triste, qu'on croirait ouïr son dernier souffle.
Authorship:
- by Jean Richepin (1849 - 1926), "Les naufragés", written 1877, appears in Les Caresses, in 4. Nivôse, no. 24, Paris, Éd. M. Dreyfous, first published 1882
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Confirmed with Les caresses, Nouvelle Édition, Paris, G. Charpentier, [no date], pages 264-265.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]