Mon enfant, ma sœur, Songe à la douceur D'aller là-bas vivre ensemble ; -- Aimer à loisir, Aimer et mourir Au pays qui te ressemble ! Les soleils mouillés De ces ciels brouillés Pour mon esprit ont les charmes Si mystérieux De tes traîtres yeux Brillant à travers leurs larmes. Là, tout n'est qu'ordre et beauté, Luxe, calme et volupté. Des meubles luisants, Polis par les ans Décoreraient notre chambre ; Les plus rares fleurs Mêlant leurs odeurs Aux vagues senteurs de l'ambre, Les riches plafonds, Les miroirs profonds, La splendeur orientale, Tout y parlerait À l'âme en secret Sa douce langue natale. Là, tout n'est qu'ordre et beauté, Luxe, calme et volupté. Vois sur ces canaux Dormir ces vaisseaux Dont l'humeur est vagabonde ; C'est pour assouvir Ton moindre désir Qu'ils viennent du bout du monde. -- Les soleils couchants Revêtent les champs, Les canaux, la ville entière, D'hyacinthe et d'or ; -- Le monde s'endort Dans une chaude lumière. Là, tout n'est qu'ordre et beauté, Luxe, calme et volupté.
Les miroirs profonds
1. L'invitation au voyage  [sung text not yet checked]
Authorship:
- by Charles Baudelaire (1821 - 1867), "L'Invitation au Voyage", appears in Les Fleurs du mal, in 1. Spleen et Idéal, no. 53, Paris, Bureau de la Revue des Deux Mondes, first published 1855
See other settings of this text.
Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CZE Czech (Čeština) (Jaroslav Vrchlický) , "Vyzvání na cestu"
- DUT Dutch (Nederlands) (Marike Lindhout) , "De Uitnodiging voor de Reis", copyright © 2007, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Peter Low) , "Invitation to the voyage", copyright © 2000, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Cyril Meir Scott) , "Invitation to a Journey", appears in The Flowers of Evil, London, Elkin Mathews, first published 1909
- GER German (Deutsch) (Nele Gramß) , "Einladung zur Reise", copyright ©, (re)printed on this website with kind permission
- ITA Italian (Italiano) (Ferdinando Albeggiani) , "Invito al viaggio", copyright © 2006, (re)printed on this website with kind permission
- SPA Spanish (Español) (Juan Henríquez Concepción) , "La invitación al viaje", copyright © 2008, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Revue des Deux Mondes, seconde série de la nouvelle période, tome dixième, Les Fleurs du mal, Paris: Bureau de la Revue des Deux Mondes, 1855, pages 1087-1088. Also confirmed with Les Fleurs du mal, Spleen et Idéal, Paris: Poulet-Malassis et de Broise, 1857, pages 115-117. Punctuation and formatting follows 1855 edition.
First published in Revue des Deux Mondes, seconde série de la nouvelle période, tome dixième, 1855. Also appears in Les Fleurs du mal as number 49 in the 1857 edition and 53 or 54 in subsequent editions.
Note: The spelling "luisans" in the 1855 edition is changed to "luisants" in line 17.
Research team for this page: Nicolas Gounin [Guest Editor] , Poom Andrew Pipatjarasgit [Guest Editor]
2. Sonnet  [sung text not yet checked]
Quand d'un esprit doux et discret Tousjours l'un à l'autre on defere, Quand on se cherche sans affaire, Et qu'ensemble on n'est point distrait ; Quand on n'eut jamais de secret Dont on se soit fait un mystere, Quand on ne songe qu'à se plaire, Quand on se quitte avec regret ; Quand prenant plaisir à s'escrire, On dit plus qu'on ne pense dire, Et souvent moins qu'on ne voudroit ; Qu'appellez vous cela la belle ? Entre nous deux cela s'appelle S'aimer bien plus que l'on ne croit.
Authorship:
- by Denis Sanguin de Saint-Pavin (1595 - 1670), no title
See other settings of this text.
Confirmed with Recueil complet des Poésies de Saint-Pavin, comprenant toutes les pièces jusqu'à présent connues et un plus grand nombre de pièces inédites, Paris, chez J. Techener, 1861, page 6.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
3. L'amour fugitif  [sung text not yet checked]
Venus cherche son fils, Venus, tout en colere, Cherche l’aveugle Amour par le monde egaré : Mais ta recherche est vaine, ô dolente Cythere ! Il s’est couvertement dans mon cœur retiré. Que sera-ce de moy ? que me faudra-t-il faire ? Je me voy d’un des deux le courroux preparé ; Egalle obeïssance à tous deux j’ay juré : Le fils est dangereux, dangereuse est la mere. Si je recele Amour, son feu brûle mon cœur ; Si je decele Amour, il est plein de rigueur Et trouvera pour moi quelque peine nouvelle. Amour, demeure donc en mon cœur seurement, Mais fay que ton ardeur ne soit pas si cruelle, Et je te cacheray beaucoup plus aisément.
Authorship:
- by Philippe Desportes (1545 - 1606), "Sonnet III", appears in Les amours d'Hippolyte
See other settings of this text.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]4. La belle crépusculaire
Sur la fin de son cours le soleil sommeillait . . . . . . . . . .— The rest of this text is not
currently in the database but will be
added as soon as we obtain it. —
Authorship:
- by Tristan L'Hermite François (1601 - 1655)
See other settings of this text.
5. Les beautés empruntées
Vous devez les appas qui vous rendent si belles . . . . . . . . . .— The rest of this text is not
currently in the database but will be
added as soon as we obtain it. —
Authorship:
- by Guillaume Colletet (1598 - 1659), written 1656
See other settings of this text.
6. Sonnet
Usez moins avec moi du droit de tout charmer . . . . . . . . . .— The rest of this text is not
currently in the database but will be
added as soon as we obtain it. —
Authorship:
- by Pierre Corneille (1606 - 1684)
See other settings of this text.
7. Sonnet  [sung text not yet checked]
Comme un qui s'est perdu dans la forest profonde Loing de chemin, d'orée et d'adresse, et de gens : Comme un qui en la mer grosse d'horribles vens, Se voit presque engloutir des grans vagues de l'onde : Comme un qui erre aux champs, lors que la nuict au monde Ravit toute clarté, j'avois perdu long temps Voye, route, et lumiere, et presque avec le sens, Perdu long temps l'object, où plus mon heur se fonde. Mais quand on voit, ayans ces maux fini leur tour, Aux bois, en mer, aux champs, le bout, le port, le jour, Ce bien present plus grand que son mal on vient croire. Moy donc qui ay tout tel en vostre absence esté, J'oublie, en revoyant vostre heureuse clarté, Forest, tourmente, et nuict, longue, orageuse, et noire.
Authorship:
- by Étienne Jodelle, seigneur de Limodin (1532 - 1573), no title, appears in Les Amours et Autres Poésies d'Estienne Jodelle, Parisien, in Sonnets, no. 30, first published 1574
See other settings of this text.
Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (David Wyatt) , "Like someone lost", copyright © 2013, (re)printed on this website with kind permission
8. Je vis, je meurs  [sung text not yet checked]
Ie vis, ie meurs : ie me brule & me noye. I'ay chaut estreme en endurant froidure : La vie m'est & trop molle & trop dure, I'ay grans ennuis entremeslez de ioye : Tout à un coup ie ris & ie larmoye, Et en plaisir maint grief tourment i'endure : Mon bien s'en va, & à iamais il dure : Tout en un coup ie seiche & ie verdoye. Ainsi Amour inconstamment me meine : Et quand ie pense auoir plus de douleur, Sans y penser ie me treuue hors de peine. Puis quand ie croy ma ioye estre certeine, Et estre au haut de mon desiré heur, Il me remet en mon premier malheur.
Authorship:
- by Louise Labé (1526 - 1566), no title, appears in Sonnets, no. 8, first published 1955
See other settings of this text.
Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Peter Low) , "I live, I die; I'm on fire and I drown", copyright © 2001, (re)printed on this website with kind permission
- GER German (Deutsch) (Rainer Maria Rilke) , no title, appears in Die vierundzwanzig Sonette der Louize Labé, Lyoneserin : 1555, no. 8, Leipzig, Insel-Verlag, first published 1917
Confirmed with Œuvres de Louise Labé, texte établi par Charles Boy, Paris, Alphonse Lemerre, 1887, page 97.
Modernized spelling version:
Je vis, je meurs : je me brule et me noye. J'ay chaut estreme en endurant froidure : La vie m'est et trop molle et trop dure. J'ay grans ennuis entremeslez de joye : Tout à un coup je ris et je larmoye, Et en plaisir maint grief tourment j'endure : Mon bien s'en va, et à jamais il dure : Tout en un coup je seiche et je verdoye. Ainsi Amour inconstamment me meine : Et quand je pense avoir plus de douleur, Sans y penser je me treuve hors de peine. Puis quand je croy ma joye estre certeine, Et estre au haut de mon desiré heur, Il me remet en mon premier malheur.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
9. Recueillement  [sung text not yet checked]
Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Tu réclamais le Soir ; il descend ; le voici : Une atmosphère obscure enveloppe la ville, Aux uns portant la paix, aux autres le souci. [Pendant]1 que des mortels la multitude vile, Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci, Va cueillir des remords dans la fête servile, Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici, Loin d'eux. Vois se pencher les défuntes Années, Sur les balcons du ciel, en robes surannées ; [Surgir du fond des eaux le Regret souriant]2 ; Le Soleil moribond s'endormir sous une arche, Et, comme un long linceul traînant à l'Orient, Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche.
Authorship:
- by Charles Baudelaire (1821 - 1867), "Recueillement", appears in Les Fleurs du mal, in 1. Spleen et Idéal, no. 104, Paris(?), Alphonse Lemerre, first published 1866
See other settings of this text.
Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CZE Czech (Čeština) (Jaroslav Vrchlický) , "Duma"
- ENG English (Peter Low) , "Meditative calm", copyright © 2001, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Cyril Meir Scott) , "Meditation", appears in The Flowers of Evil, London, Elkin Mathews, first published 1909
- SPA Spanish (Español) (Victor Torres) , "Recogimiento", copyright © 2011, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Le Parnasse contemporain : receuil de vers nouveaux, premier receuil, [Paris?]: Alphonse Lemerre, 1866, page 79. Also confirmed with Charles Baudelaire, Œuvres complètes de Charles Baudelaire, vol. I : Les Fleurs du mal, Paris: Michel Lévy frères, 1868, in Spleen et Idéal, page 237.
First published by Alphonse Lemerre in Le Parnasse contemporain : receuil de vers nouveaux, premier receuil, 1866; also appears under Spleen et Idéal as number 102 in the 1868 edition of Les Fleurs du mal.
1 Vierne: "Tandis"2 Vierne: "Surgir des fonds de l'eau le Regret souriant"
Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , Poom Andrew Pipatjarasgit [Guest Editor]
10. Ave, Dea, moriturus te salutat  [sung text not yet checked]
La mort et la beauté sont deux choses profondes Qui contiennent tant d'ombre et d'azur qu'on dirait Deux sœurs, également terribles et fécondes, Ayant la même énigme et le même secret. Ô femmes, voix, regards, cheveux noirs, tresses blondes, Vivez, je meurs ! Ayez l'éclat, l'amour, l'attrait, Ô perles que la mer mêle à ses grandes ondes, Ô lumineux oiseaux de la sombre forêt ! Judith, nos destins sont plus près l'un de l'autre Qu'on ne croirait, à voir mon visage et le vôtre : Tout le divin abîme apparaît dans vos yeux. Et moi, je sens le gouffre étoilé dans mon âme : Nous sommes tous les deux voisins du ciel, Madame, Puisque vous êtes belle et puisque je suis vieux.
Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), "Ave dea moriturus te salutat", written 1872, appears in Toute la lyre - nouvelle série, in 5. Tout la lyre - V., no. 34
See other settings of this text.
Confirmed with The Sonnet in French Literature and the Development of the French Sonnet Form. A Dissertation submitted to Cornell University for the Degree of Doctor of Philosophy by Everett Ward Olmsted, Ithaca, New York, 1897, page 192. Note: the last word of the title is spelled "sallutat" in this publication, but we have corrected it to the conventional spelling of "salutat".
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
11. Fantaisie  [sung text not yet checked]
Il est un air pour qui je donnerais Tout Rossini, tout Mozart, tout Weber, Un air très vieux, languissant et funèbre, Qui pour moi seul a des charmes secrets! Et, chaque fois que je viens à l'entendre, De deux cents ans mon âme rajeunit... C'est sous Louis treize; et je crois voir s'étendre Un coteau vert, que le couchant jaunit, Puis un château de brique à coins de pierre, Aux vitraux teints de rougeâtres couleurs, Ceint de grands parcs, avec une rivière Baignant ses pieds, qui coule entre des fleurs; Puis une dame, à sa haute fenêtre, Blonde aux yeux noirs, en ses habits anciens, Que, dans une autre existence peut-être, J'ai déjà vue... et dont je me souviens!
Authorship:
- by Gérard Labrunie (1808 - 1855), as Gérard de Nerval, "Fantaisie", appears in Odelettes rythmiques et lyriques
See other settings of this text.
Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (David Jonathan Justman) , no title, copyright ©, (re)printed on this website with kind permission
12. Sonnet de Marguerite de France  [sung text not yet checked]
L'amour ressemble un champ, le laboureur, l'amant ; L'un et l'autre présume, à la fin de l'année, Selon qu'elle sera mauvaise ou fortunée, Moissonner le chardon, la paille ou le fourment. La paille, est la douceur d'un vain contentement, Mais le vent la desrobe aussitost qu'elle est née ; Le chardon, la rigueur d'une Dame obstinée, Et la grace est le grain qu'on recueille en l'aimant. L'amant ne peut gaigner, pour service qu'il face, Un point d'honneur plus haut qu'estre en la bonne grace D'une Dame accomplie, objet de sa langueur. La grace vient du cœur, et toute autre espérance S'esloigne du devoir d'honneste récompense. Que désire -- l'on plus, en amour, que le cœur ?
Authorship:
- possibly by Marguerite de France (1552 - 1625), no title
- possibly by Jacquette de Montbron (1542 - 1598), no title
See other settings of this text.
Confirmed with Poésies inédites de Pierre de Bourdeille, Seigneur Abbé de Brantôme, Baron de Richemont. Publiées d'après le manuscrit original par le Dr E. Galy, Paris, Imprimerie A. Lahure, 1880, page 60. In this edition, the poem is indicated by the Abbé de Brantôme (c1540 -- 15 July 1614) as a "Sonnet qui me fut envoyé d'une dame bien sage et bien vertueuse". There is also a note by the editor indicating "L'auteur de ce sonnet nous est inconnu. Marguerite de Valois et Jacquette de Montberon pourraient peut-être se le disputer. Brantôme a répondu très décemment et respectueusement."
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
13. Mignonne, allons voir si la rose  [sung text not yet checked]
Mignonn', allon voir si la rose Qui ce matin avoit declose Sa robe de pourpr' au soleil, A point perdu, cette vesprée, Le plis de sa robe pourprée, Et son teint au vostre pareil. Las, voyés comm' en peu d'espace, Mignonn', ell' a dessus la place, Las, las, ses beautés laissé cheoir! Ô vrayement maratre nature, Puis qu'une telle fleur ne dure, Que du matin jusques au soir! Donc, si vous me croiés, mignonne: Tandis que vostr' age fleuronne En sa plus verte nouveauté, Cueillés, cueillés vostre jeunesse, Comm' à cette fleur, la viellesse Fera ternir vostre beauté.
Authorship:
- by Pierre de Ronsard (1524 - 1585), "À Cassandre"
See other settings of this text.
Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CHI Chinese (中文) [singable] (Dr Huaixing Wang) , copyright © 2024, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Faith J. Cormier) , "Mignonne", copyright © 2000, (re)printed on this website with kind permission
Modernized version (used by Chaminade, Manduell, Wagner, and perhaps others):
Mignonne, allons voir si la rose, Qui ce matin avait desclose Sa robe de pourpre au soleil, N'a point perdu cette vesprée Les plis de sa robe pourprée Et son teint au vôtre pareil. Las! voyez comme en peu d'espace, Mignonne, elle a, dessus la place, Las! Las! ses beautés laissé cheoir! Ô vraiment marâtre nature, Puisqu'une telle fleur ne dure, Que du matin jusques au soir! [Or donc, écoutez-moi,]1 Mignonne, Tandis que votre âge fleuronne [En]2 sa plus verte nouveauté, Cueillez, cueillez votre jeunesse: [Comme à cette fleur la vieillesse Fera ternir votre beauté.]31 Chaminade, Manduell: "Donc, si vous m'en croyez" (So if you believe me)
2 Chaminade: "Dans"
3 Manduell: "Comme à ceste fleur la vieillesse/ Fera ternir vostre beauté."
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
14. Sur la mort de Marie  [sung text not yet checked]
Comme on voit sur la branche au mois de May la rose En sa belle jeunesse, en sa premiere fleur Rendre le ciel jaloux de sa vive couleur, Quand l'Aube de ses pleurs au poinct du jour l'arrose: La grace dans sa fueille, et l'amour se repose, Embasmant les jardins et les arbres d'odeur: Mais batue ou de pluye, ou d'excessive ardeur, Languissante elle meurt fueille à fueille déclose: Ainsi en ta premiere et jeune nouveauté, Quand la terre et le ciel honoroient ta beauté, La Parque t'a tuée, et cendre tu reposes. Pour obseques reçoy mes larmes et mes pleurs, Ce vase plein de laict, ce panier plein de fleurs, Afin que vif, et mort, ton corps ne soit que roses.
Authorship:
- by Pierre de Ronsard (1524 - 1585), no title, appears in Les Amours (1553), appears in Sur la mort de Marie
See other settings of this text.
Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (David Wyatt) , "On the death of Marie", copyright © 2012, (re)printed on this website with kind permission
Modernized text, as set by Casella:
Comme on voit sur la branche au mois de mai la rose, En sa belle jeunesse, en sa première fleur Rendre le ciel jaloux de sa vive couleur, Quand l’Aube de ses pleurs au point du jour l’arrose; La grâce dans sa feuille et l’amour se repose, Embaumant les jardins et les arbres d’odeur: Mais battue ou de pluie, ou d’excessive ardeur, Languissante elle meurt, feuille à feuille déclose. Ainsi en ta première et jeune nouveauté, Quand la terre et le ciel honoraient ta beauté La Parque t’a tuée, et cendre tu reposes. Pour obsèques reçois mes larmes et mes pleurs, Ce vase plein de lait, ce panier plein de fleurs, Afin que vif, et mort, ton corps ne soit que roses.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
15. Les yeux de Berthe  [sung text not yet checked]
Vous pouvez mépriser les yeux les plus célèbres, Beaux yeux de mon enfant, par où filtre et s'enfuit Je ne sais quoi de bon, de doux comme la Nuit ! Beaux yeux, versez sur moi vos charmantes ténèbres ! Grands yeux de mon enfant, arcanes adorés, Vous ressemblez beaucoup à ces grottes magiques Où, derrière l'amas des ombres léthargiques, Scintillent vaguement des trésors ignorés ! Mon enfant a des yeux obscurs, profonds et vastes, Comme toi, Nuit immense, éclairés comme toi ! Leurs feux sont ces pensers d'Amour, mêlés de Foi, Qui pétillent au fond, voluptueux ou chastes.
Authorship:
- by Charles Baudelaire (1821 - 1867), "Les Yeux de Berthe", appears in Les Épaves, in 2. Galanteries, no. 9, appears in Les Fleurs du mal, in 1. Spleen et Idéal, no. 96, Amsterdam, À l'enseigne du Coq, first published 1866
See other settings of this text.
Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CZE Czech (Čeština) (Jaroslav Haasz) , "Bertiny oči"
- ENG English (Cyril Meir Scott) , "Bertha's Eyes", appears in The Flowers of Evil, London, Elkin Mathews, first published 1909
- GER German (Deutsch) (Stefan George) , "Bertas Augen", appears in Die Blumen des Bösen, in Trübsinn und Vergeisterung, first published 1901
Confirmed with Charles Baudelaire, Les Épaves, Amsterdam: À l'enseigne du Coq, 1866, in Galanteries, pages 67-68. Also confirmed with Charles Baudelaire, Œuvres complètes de Charles Baudelaire, vol. I : Les Fleurs du mal, Paris: Michel Lévy frères, 1868, in Spleen et Idéal, page 230.
First published by À l'enseigne du Coq in Les Épaves, 1866; also appears under Spleen et Idéal as number 96 in the 1868 edition of Les Fleurs du mal.Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , Poom Andrew Pipatjarasgit [Guest Editor]
16. Clair de lune  [sung text not yet checked]
Votre âme est un paysage choisi Que vont charmant masques et bergamasques Jouant du luth et dansant et quasi Tristes sous leurs déguisements fantasques. Tout en chantant sur le mode mineur L'amour vainqueur et la vie opportune, Ils n'ont pas l'air de croire à leur bonheur Et leur chanson se mêle au clair de lune, Au calme clair de lune triste et beau, Qui fait rêver les oiseaux [dans]1 les arbres Et sangloter d'extase les jets d'eau, Les grands jets d'eau sveltes parmi les marbres.
Authorship:
- by Paul Verlaine (1844 - 1896), "Clair de lune", written 1867, appears in Fêtes galantes, no. 1, Paris, Alphonse Lemerre, first published 1867
See other settings of this text.
Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CAT Catalan (Català) (Anna Brull Piñol) , "Clar de Lluna", copyright © 2010, (re)printed on this website with kind permission
- CAT Catalan (Català) [singable] (Núria Colomer) , copyright © 2020, (re)printed on this website with kind permission
- CHI Chinese (中文) (Yen-Chiang Che) , "月光", copyright © 2009, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Peter Low) , no title, copyright © 2000, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (William Faulkner) , "Clair de lune", first published 1920
- GER German (Deutsch) (Nele Gramß) , "Mondlicht", copyright ©, (re)printed on this website with kind permission
- GER German (Deutsch) [singable] (Bertram Kottmann) , "Mondlicht", copyright © 2011, (re)printed on this website with kind permission
- GER German (Deutsch) (Pierre Mathé) , "Mondschein", copyright © 2012, (re)printed on this website with kind permission
- SPA Spanish (Español) (José Miguel Llata) , copyright © 2020, (re)printed on this website with kind permission
- SPA Spanish (Español) (Elisa Rapado) , copyright © 2020, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Paul Verlaine, Fêtes galantes, Paris: Alphonse Lemerre, 1869, pages 1-2. First appeared in the journal La Gazette rimée, February 20, 1867.
Note: All ampersands (&) as appear in the first publication are changed to "et".
1 Diepenbrock: "sous"Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , Poom Andrew Pipatjarasgit [Guest Editor]