Le beau patron de mon pays, De mon pauvre pays d'Irlande, Saint Patrick aux yeux éblouis Traversait les monts et la lande. Il allait vers Marzin de Tours, Le très doux pasteur de Touraine, Prêcher les célestes amours Et prier la céleste Reine. Suivant le vol des goëlands Il gagna l'orageuse Loire ; Un vieux passeur aux bras tremblants Attendait dans sa barque noire. « O passeur, » dit le Fils du Jour, « C'est au nom du ciel que j'arrive ; Au nom de l'éternel amour, Conduis-moi vers la pâle rive ! » Sous la froidure et les glaçons La campagne mourait gelée ... Au loin, la cloche aux tristes sons Exhalait sa douleur ailée. Le passeur ne répondit pas Car le mal régnait dans son âme ! Et le Démon conduit son bras, Car il fuit à grands coups de rame ! Alors le Saint sur les flots verts Etendit son manteau de bure ; Un Aubépin, chargé d'hivers, Lui fournit une rame sure. Il vogua jusqu'à l'autre bord En louant le Maître des Anges, Qui sait amener à bon port Tous ceux qui chantent ses louanges. Le bon Patrick l'ayant planté, Le rameau de fleurs se décore ! A la Noël, par grand' bonté, L'Aubépine fleurit encore ! O Patrick, qui nous aimais tant, Songe à ton Irlande flétrie, Qui sans espoir toujours attend Que sa gloire soit refleurie !
Contes divins
Song Cycle by Augusta Mary Anne Holmès (1847 - 1903)
1. L'aubépine de St‑Patrick  [sung text checked 1 time]
Authorship:
- by Augusta Mary Anne Holmès (1847 - 1903)
Go to the single-text view
Researcher for this page: Johann Winkler2. Les lys bleus  [sung text checked 1 time]
Dans la chapelle blanche, aux pieds de la statue, Un beau novice est prosterné, Et vers le front charmant d'étoiles couronné Monte une prière éperdue ! « Pardonne si j'ose te parler ainsi, O mystique Rose qui fleuris ici ! Vierge souveraine des autels en fleurs, Immortelle Reine aux pures pâleurs ! L'univers implore ta divinité, Moi, si je t'adore, c'est pour ta beauté ! Fais que dans les parfums et les lueurs du temple Je succombe en t'aimant ! Fais que dans le tombeau mon regard te contemple Eternellement ! Car ta bouche divine Est la Porte du Ciel ! Et ta blancheur, que je devine, Mon salut éternel ! » Et lorsque dans la tombe avec cérémonie On eût mis l'enfant radieux, Deux grands Lys jaillissant de la pierre bénie, S'ouvrirent comme deux yeux bleus !! Car la Céleste Belle a permis qu'en son temple Le doux mort trop aimant Par le calice ouvert ses Lys Bleus la contemple Eternellement !
Authorship:
- by Anonymous / Unidentified Author
Go to the single-text view
Researcher for this page: Johann Winkler3. Le chemin du ciel  [sung text checked 1 time]
A l'heure où la brise tremble, Où les foins ont l'odeur du miel, Deux enfants cherchaient ensemble La route du Ciel. Ils allaient vers cette aurore Qui tombe des soleils couchants Quand le soir bleuit et dore Les bois et les champs. L'amoureuse, Cueillait, rieuse, La rose et la tubéreuse ; L'amoureux, Une flamme aux yeux, Désignait la route poudreuse: « Plus loin, là-bas, vers l'horizon, Laisse-toi conduire, Adorée ! Bers les jardins, vers la maison, Vers la lumineuse contrée ! » Dans la nuit aux sombres voiles Le beau couple marchait toujours, Devisant sous les étoiles De rêve et d'amours. Mais soudain, parmi les nues, Passa l'aile d'un Séraphin, Et les lèvres ingénues S'unirent enfin ! Des ramures, Des mousses mûres, Des prés aux pâles verdures, A la fois, De divines voix, S'élevèrent en doux murmures: « Voici le Ciel ! voici l'azur Et le Paradis sans mélange, Car un baiser profond et pur De deux âmes fait un seul Ange ! »
Authorship:
- by Augusta Mary Anne Holmès (1847 - 1903), "Le chemin du ciel"
Go to the single-text view
Research team for this page: Guy Laffaille [Guest Editor] , Johann Winkler4. La belle Madeleine  [sung text checked 1 time]
La Belle Madeleine Suivait Jésus qu'on menait à la Croix; Pleurante et pieds nus, en robe de laine, Elle traversait la plaine Et les bois... La Belle Madeleine Suivait Jésus qu'on menait à la Croix. Auprès d'une fontaine On voyait fleurir un rosier blanc; La Belle Madeleine Cueillit ces fleurs tout en tremblant... "C'est pour Jésus ce bouquet que je cueille En ce jour cruel, Pour qu'il en garde une petite feuille, Là-bas, au Ciel!" La Belle Madeleine Trouva Jésus qui mourait sur la Croix; De crainte et d'amour, de larmes, de haine Elle se vit l'âme pleine A la fois! La Belle Madeleine Trouva Jésus qui mourait sur la Croix. Des fleurs de la fontaine Elle avait rempli son corset blanc; La Belle Madeleine Les répandit tout en tremblant... Mais de son coeur, qui, navré de ces choses, Saignait, gémissant, Les roses blanches tombèrent écloses, Couleur de sang!
Authorship:
- by Augusta Mary Anne Holmès (1847 - 1903)
Go to the single-text view
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]5. La légende de Saint Amour  [sung text checked 1 time]
Lorsqu'on fut las des Cours d'amour, L'Amour se trouva fort en peine. Ni bergère ni châtelaine Ne voulaient qu'on leur fît la cour ! Lorsqu'on fut las des cours d'amour, L'Amour se trouva fort en peine. Il erra dans tous les pays, Haillonneux, portant la besace, Et ne trouva point de logis Où l'on daignât lui faire place ! N'ayant plus de force en ses ailes, Plus de flèches en son carquois, Au pied des farouches tourelles Il chantait d'une triste voix : « De l'Amour soulagez les peines, Souvenez-vous de lui dans vos splendeurs ! C'est l'Amour, nobles châtelaines, Qui lia vos cœurs, Par les baisers en fleurs, Apaisant les tendres ardeurs Dont vos âmes sont pleines ! » Or, les dames ont le cœur doux Dans le doux pays de Provence, Et d'Amour la désespérance Les mit soudain en grand courroux ! Car les dames ont le cœur doux Dans le doux pays de Provence, Et prenant les plus courts chemins Elles furent vers le Saint-Père, Pour qu'un tendre ami des humains Sortit enfin de sa misère ! Elles furent vers le Saint-Père En prenant les plus courts chemins, Et dans une riche chapelle L'Amour se vit sanctifié Par la grâce des Damoiselles Qui chantaient, le genou plié : « Saint Amour, soulagez nos peines, Souvenez-vous de nous dans vos splendeurs ! Saint Amour, rivez bien nos chaînes, Unissez nos cœurs ! Que les baisers en fleurs Apaisent les tendres ardeurs Dont nos âmes sont pleines ! »
Authorship:
- by Augusta Mary Anne Holmès (1847 - 1903)
Go to the single-text view
Research team for this page: Guy Laffaille [Guest Editor] , Johann Winkler6. Les Moutons des anges  [sung text checked 1 time]
Là-haut, là-bas voyez-vous errer les nuages Dans les espaces bleus Comme de blancs troupeaux rassemblés sur les plages D'un Océan mystérieux ? Ces neigeuses phalanges, Ce ne sont pas des nuages légers, Ce sont les moutons des Anges. Car lorsqu'ils ont fini de dire les Louanges, Tous les Anges sont des bergers. Clochettes, chantez comme les mésanges Aux champs étoilés pleins de fleurs de miel ! Sonnez, clochettes du ciel ! Sonnez, clochettes des moutons des Anges !
Authorship:
- by Augusta Mary Anne Holmès (1847 - 1903)
Go to the single-text view
Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- GER German (Deutsch) (Georg Gädker) , "Die Schafe der Engel", copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission