Lente nuit de juillet pluvieuse ! J'écoute La pluie au loin tomber dans l'ombre goutte à goutte.. Un vent humide et frais agite les rameaux. Tous les chiens se sont tus dans les lointains hameaux. Tous les parfums du jour sont morts sous les feuillées: On ne sent que l'odeur des verdures mouillées. douceur, ô mystère immense de la nuit ! Pas une étoile au ciel; nul chant, nul pas, nul bruit. Seulement, sur un fond d'indéfinis murmures, L'égouttement léger de la pluie aux ramures. La terre est un jardin clos et silencieux, Un bosquet sombre et tiède endormi sous les cieux, Où rien ne vit, sinon le bruit doux et sans nombre Des gouttes que la pluie éparpille dans l'ombre...
Quatre Mélodies de Fernand Gregh (formerly Trois Mélodies)
Song Cycle by George Enescu (1881 - 1955)
1. Pluie  [sung text not yet checked]
Authorship:
- by Fernand Gregh (1873 - 1960), "Pluie", written 1897, appears in La beauté de vivre, in 5. Tristesses, Paris, Éd. Calmann-Lévy, first published 1900
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Confirmed with Gregh, Fernand, La beauté de vivre, Paris, Éd. Calmann Lévy, 1900, page 45.
Researcher for this page: Joost van der Linden [Guest Editor]
2. Le silence musicien  [sung text checked 1 time]
Au chant silencieux d’une flûte de marbre Qui murmure sous les doigts prestes d’un Satyre, La bouche ouverte en un cri muet de délire, Dansaient les Aygypans et les Nymphes de marbre. Et le soleil glissait dans les branches d’un arbre, Doré comme un murmure aux cordes d’une lyre ; Et, dans l’air calme où la flûte du vent soupire, Un Faune vaguement riait au pied d’un arbre. Des gazons sombres jaillissait le cri des roses, Une harmonie était éparse au coeur des choses. Le silence semblait un chant à bouches closes; Le rayon était hymne et les voix étaient flammes, Et tout était silencieux comme nos âmes, Et tout était musicien comme nos âmes.
Authorship:
- by Fernand Gregh (1873 - 1960), "Le silence musicien", written 1896, appears in La Maison de l'Enfance, in 9. Musique, no. 5, Paris, Éd. Calmann-Lévy, first published 1897
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Researcher for this page: Joost van der Linden [Guest Editor]3. L'ombre est bleue  [sung text not yet checked]
L'ombre est bleue et la nuit palpite d'ors tremblants Dans l'azur, on croit voir flotter des voiles blancs Qui frémissent au souffle onduleux du mystère: Les longs voiles trainants des anges de la terre Qui montent vers les cieux, sans fin, sans bruit, en une Ascension dont l'essor tremble au clair de lune. N'entends-tu pas dans l'infini battre leurs ailes? Les étoiles, au chant des sphères éternelles, Palpitent dans le vent de ces ailes rythmées, Qui lentement, parmi les ombres embaumées Et le sommeil immense et bleu de toutes choses, Éventent le silence et font pâmer les roses.
Authorship:
- by Fernand Gregh (1873 - 1960), "L'ombre est bleue", written 1896, appears in La Maison de l'Enfance, in 3. Heures, no. 10, Paris, Éd. Calmann-Lévy, first published 1897
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Researcher for this page: Ferdinando Albeggiani4. De la flûte au cor  [sung text not yet checked]
Un cor murmure au fond des bois, Lointainement ; Des flûtes, près du lac dormant, Comme des voix, Douces, doubles, jasent à peine, En modulant Des répons alternés que mène Un rythme lent. L’une grave, l’autre plus claire Se mêle au cor, Se ralentit ou s’accélère, Dans le soir d’or ; Puis toutes deux croisent parfois Leurs jeux légers, Comme sur leurs trous les bergers Croisent les doigts. Elle chantent ainsi longtemps, Au fond du soir, Leur doux chant double de printemps, D’aube et d’espoir ; Puis confondant leur chanson cœur Qui tremble encore. Meurent dans l’immense douceur Du cor sonore... Et ces deux chants, l’un plus ardent, L’autre plus doux, C'est nos âmes bu répondant Du fond de nous ; C’est d’abord ton âme et la mienne Chantant à peine, Et luttant d’abord comme lutte La double flûte ; C’est ton âme douce de femme, Et c’est mon âme Plus sonore et plus triste d’homme S’unissant comme S’unissent parmi la rumeur Du cor éteint Ces flûtes tendres dont se meurt L’accord lointain.
Authorship:
- by Fernand Gregh (1873 - 1960), "De la Flûte au Cor", written 1896, appears in La Maison de l'Enfance, in 9. Musique, no. 4, Paris, Éd. Calmann-Lévy, first published 1897
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Confirmed with Le Samedi, Vol IX no. 10, Montreal, 7 aout 1897.
Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , Joost van der Linden [Guest Editor]