Lorsque ma bien aimée m'apparaîtra, le soir des épousailles, je veux qu'elle soit vêtue d'une robe verte comme l'étendard du Prophète. Les servantes ne joncheront pas les dalles de corolles et de palmes, car je veux voir si le marbre ne frissonnera pas sous ses pieds. Lorsque ma bien aimée m'apparaîtra, le soir des épousailles, je veux que l'on arrête le jet d'eau de la cour, afin que j'entende mieux la chanson de mon cœur. Lorsque ma bien-aimée m'aura ouvert ses bras, les servantes emporteront toutes les lampes, et je serai encore ébloui.
6 Kacides mauresques
Song Cycle by Ruy Coelho (1889 - 1986)
1. Khalife Osman, de la dynastie des Ommyades, Cordoue  [sung text checked 1 time]
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- by Franz Toussaint (1879 - 1955), "Khalife Osman, de la dynastie des Ommyades, Cordoue", appears in Kacidas Mauresques du Xe siècle
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First published in Mercure de France, 1909.Researcher for this page: Harry Joelson
2. (Inconnu)  [sung text checked 1 time]
"Alerte! décapuchonnez les faucons, lâchez les lévriers, heurtez les cymbales! "Debout, femmes du gynécée... Je saurai bien vous tirer de vôtre sommeil hypocrite! "Alerte, Mansour, Rahman! Plus vite! Préparez mes armes, harnachez les chevaux! "Toi, Mansour, saute en selle, et va prévenir son père que je brûlerai toutes ses récoltes, si elle n'a pas regagné [ma]1 démeure au coucher du soleil... "Meryem est partie pendant que je dormais! Elle est partie, l'impudique, avec un homme! "Décapuchonnez les faucons, lâchez les lévriers, heurtez les cymbales! "Que l'ange noir de dresse sur leur route! Quel sortilège trouver pour que les faucons les rejoignent et leur crèvent les yeux, pour que les chiens sautent aux naseaux de leurs coursiers? "Un feu me dévore! Mais leur sang coulera, car je les ferai fouetter avec des hampes de cactus, devant la mosquée, à l'heure de la prière troisième! "Plus vite! décapuchonnez les faucons, lâchez les lévriers..." Ainsi vociférait Abd-el-Talib, pendant que les femmes du gynécée pleuraient à genoux, pendant que les faucons décapuchonnés tournoyaient en plein ciel pour chercher leur route, pendant que Meryem, blottie, au jardin, dans un buisson de lauriers, apprivoisait un petit de rossignol, tombé d'une branche.
Authorship:
- by Franz Toussaint (1879 - 1955), appears in Kacidas Mauresques du Xe siècle
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View original text (without footnotes)First published in Mercure de France, 1909.
1 Coelho: "sa"
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3. Moktar Ben Taïeb  [sung text checked 1 time]
Plus blancs et plus gonflés de trésors que les tentes d'un émir, tes seins, ô ma bien-aimée, sont les tentes de mon amour. Lorsque je cache, à midi, mon visage dans ta chevelure et que je cherche ton regard, tes yeux sont les deux étoiles qui illuminent la nuit embaumée où je défaille. Si, un jour, ô ma bien-aimée, j'apprends qu'un autre a dormi dans ta chevelure et que tes yeux ont éclairé le visage de ce Maudit, je ne saisirai pas mon poignard, je n'achèterai pas du poison, mais je sifflerai mes lévriers et j'irai sur la route de Grenade, à l'endroit de notre premier rendez-vous. Là j'enterrerai, pour l'éternité, le mouchoir de soie qui aura essuyé mes larmes.
Authorship:
- by Franz Toussaint (1879 - 1955), "Moktar Ben Taïeb", appears in Kacidas Mauresques du Xe siècle
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First published in Mercure de France, 1909.Researcher for this page: Harry Joelson
4. Ebn Zeïdoun  [sung text checked 1 time]
Plus rouge que la fleur de l'ohkouan le soleil descendait derrière la campagne. C'était l'heure convenue. J'avais entravé mon cheval et je m'étais assis. Tu es arrivée, ma bien-aimée! Alors un grand frisson m'a saisi, comme le dormeur qui est surpris par l'aurore.
Authorship:
- by Franz Toussaint (1879 - 1955), "Ebn Zeïdoun", appears in Kacidas Mauresques du Xe siècle
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First published in Mercure de France, 1976.Researcher for this page: Harry Joelson
5. Amr Yazid  [sung text checked 1 time]
Cette nuit là, tu régardais le ciel débordant d'étoiles. Tu disais: "Je pense aux jardins de Damas, qui ont des fleurs bien plus belles." Assis dans l'ombre, je caressais tes jambes, qui humiliaient le clair de lune.
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- by Franz Toussaint (1879 - 1955), "Amr Yazid", appears in Kacidas Mauresques du Xe siècle
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First published in Mercure de France, 1976.Researcher for this page: Harry Joelson
6. Djelloul Ben Hassouna  [sung text checked 1 time]
Si tu as dormi dans les oasis, alors compare à l'odeur qui monte des jardins, à l'aube, le parfum de sa chair. Si tu n'as jamais vu de rose exténuée [de soleil]1, ne parle jamais de l'éclat de ses joues. Si tu n'as jamais vu de lys arrosé de lune, ne parle jamais de la blancheur de ses jambes. Si tu as fait fondre contre tes dents des grains tièdes de raisin, alors évoque le goût de sa bouche pendant le baiser. Si, au désert, la nuit, tu as cru entendre quelquefois la musique des constellations en marche, alors compare à cette harmonie la musique de sa voix. Si tu n'as jamais pleuré d'amour, ne cherche pas à connaître celle qui m'aime.
Authorship:
- by Franz Toussaint (1879 - 1955), "Djelloul Ben Hassouna", appears in Kacidas Mauresques du Xe siècle
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View original text (without footnotes)First published in Mercure de France, 1909.
1 omitted by Coelho.
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