Mère inépuisable, incorruptible, créatrice, née la première, engendrée par toi-même, conçue de toi-même, issue de toi seule et qui te réjouis en toi, Astarté ! Ô perpétuellement fécondée, ô vierge et nourrice de tout, chaste et [lascive]1, pure et jouissante, ineffable, nocturne, douce, respiratrice du feu, écume de la mer ! Toi qui accordes en secret la grâce, toi qui unis, toi qui aimes, toi qui saisis d'un furieux désir les races multipliées des bêtes sauvages, et joins les sexes dans les forêts. [Ô Astarté irrésistible, entends-moi, prends-moi, possède-moi, o Lune! et treize fois, chaque année, arrache a mes entrailles la libation de mon sang !]2
Chansons de Bilitis
Song Cycle by Charles Koechlin (1867 - 1950)
Translated to:
English — Songs of Bilitis
1. Hymne à Astarté  [sung text checked 1 time]
Authorship:
- by Pierre-Félix Louis (1870 - 1925), as Pierre Louÿs, "Hymne à Astarté", written 1894, appears in Les Chansons de Bilitis, in Épigrammes dans l'Île de Chypre, no. 99, Paris, Éd. du Mercure de France, first published 1897
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- ENG English (Sarah Daughtrey) , "Hymn to Astarte", copyright ©, (re)printed on this website with kind permission
- GER German (Deutsch) (Bertram Kottmann) , "Hymnus auf Astarte", copyright © 2013, (re)printed on this website with kind permission
1 Koechlin: "désireuse"
2 Koechlin:
Ô Astarté irrésistible, soit que tu imposes la douleur, soit que tu delivres dans la joie, entends-moi, prends-moi, arrache de mon corps bienheureux les libations sanglantes !
Researcher for this page: Sarah Daughtrey
2. Pluie au matin  [sung text checked 1 time]
La nuit s'éfface. Les étoiles s'éloignent. Voici que les dernières courtisanes sont rentrées avec les amants. Et moi, dans la pluie du matin, j'écris ces vers sur le sable. Les feuilles sont chargées d'eau brillante. Des ruisseaux à travers les sentiers entraînent la terre et les feuilles mortes. La pluie, goutte à goutte, fait des trous dans ma chanson. Oh! que je suis triste et seule ici! Les plus jeunes ne me regardent pas; [les plus âgés m'ont oublieé]1. [C'est bien. Ils apprendront] mes vers, et les enfants de leurs enfants. Voilà ce que ni Myrtalê, ni Thaïs, ni Glykére ne se diront, le jour où leurs belles joues seront creuses. Ceux qui aimeront après moi chanteront mes strophes ensemble.
Authorship:
- by Pierre-Félix Louis (1870 - 1925), as Pierre Louÿs, "La pluie au matin", written 1894, appears in Les Chansons de Bilitis, in Épigrammes dans l'Île de Chypre, no. 154, Paris, Éd. du Mercure de France, first published 1897
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- ENG English (Sarah Daughtrey) , "Morning rain", copyright ©, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Marvin J. Ward) , "The Morning Rain", copyright © 2003, (re)printed on this website with kind permission
- GER German (Deutsch) (Bertram Kottmann) , "Morgenregen", copyright © 2013, (re)printed on this website with kind permission
1 Koechlin: "et les plus âgés m'oublient"
2 Koechlin: "Mais tous ils sauront"
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3. Chant funèbre  [sung text checked 1 time]
Chantez un chant funèbre, muses Mytiléniennes, chantez! La terre est sombre comme un vêtement de deuil et les arbres jaunes frissonnent comme des chevelures coupées. Héraïos! ô mois triste et doux! les feuilles tombent [doucement comme la neige;]1 le soleil est plus pénétrant dans la forêt éclaircie... Je n'entends plus rien que le silence. Voici qu'on a porté au tombeau Pittakos chargé d'années. Beaucoup sont morts, que j'ai connus. Et celle qui vit est pour moi comme si elle n'etait plus. [Celui-ci est le dixième automne que j'ai vu mourir sur cette plaine.]2 Il est temps aussi que je disparaisse. Pleurez avec moi, muses Mytiléniennes, pleurez [sur mes pas!]2!
Authorship:
- by Pierre-Félix Louis (1870 - 1925), as Pierre Louÿs, "Chant funèbre", written 1894, appears in Les Chansons de Bilitis, in Élégies à Mytilène, no. 98, Paris, Éd. du Mercure de France, first published 1897
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- ENG English (Sarah Daughtrey) , "Funeral song", copyright ©, (re)printed on this website with kind permission
- GER German (Deutsch) (Bertram Kottmann) , "Grabgesang", copyright © 2013, (re)printed on this website with kind permission
1 Koechlin: "tombent, neige dorée"
2 omitted by Koechlin.
Researcher for this page: Sarah Daughtrey
4. Hymne à la nuit  [sung text checked 1 time]
Les masses noires des arbres ne bougent pas plus que des montagnes. Les étoiles emplissent un ciel immense. Un air chaud comme un souffle humain caresse mes yeux et mes joues. Ô Nuit qui enfantas les Dieux! comme tu es douce sur mes lèvres! comme tu es chaude dans me cheveux! comme tu entres en moi ce soir, et comme je me sens grosse de tout ton printemps! Les fleurs qui vont [fleurir]1 vont toutes naitre de moi. Le vent qui respire est mon haleine. Le parfum qui passe est mon désir. Toutes les étoiles sont dans mes yeux. Ta voix, est-ce le bruit de la mer, est-ce le silence de la plaine? Ta voix, je ne la comprends pas, mais elle me jette la tête aux pieds et mes larmes lavent mes deux mains.
Authorship:
- by Pierre-Félix Louis (1870 - 1925), as Pierre Louÿs, "Hymne à la nuit", written 1894, appears in Les Chansons de Bilitis, in Épigrammes dans l'Île de Chypre, no. 100, Paris, Éd. du Mercure de France, first published 1897
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- ENG English (Sarah Daughtrey) , "Hymn to the night", copyright ©, (re)printed on this website with kind permission
- GER German (Deutsch) (Bertram Kottmann) , "Hymne an die Nacht", copyright © 2013, (re)printed on this website with kind permission
1 Koechlin: "fleurir cette nuit"
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5. Dernière épitaphe  [sung text checked 1 time]
Sous les feuilles noires des lauriers, sous les fleurs amoureuses des roses, c'est ici que je suis couchée, moi qui sus tresser le vers au vers, et faire fleurir le baiser. [J'ai grandi sur]1 la terre des nymphes; j'ai vécu dans l'île des amies; je suis morte dans l'île de Kypris. C'est pourquoi mon nom est illustre et ma stèle frottée d'huile. Ne me pleure pas, toi qui t'arrêtes: on m'a fait de belles funérailles: les pleureuses se sont arraché les joues; on a couché dans ma tombe mes miroirs et mes colliers. Et maintenant, sur les pâles prairies d'asphodèles, je me promène, ombre impalpable, et le souvenir de ma vie terrestre est la joie de ma vie souterraine.
Authorship:
- by Pierre-Félix Louis (1870 - 1925), as Pierre Louÿs, "Dernière épitaphe", written 1894, appears in Les Chansons de Bilitis, in Le Tombeau de Bilitis, no. 158, Paris, Éd. du Mercure de France, first published 1897
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- ENG English (Sarah Daughtrey) , "Last epitaph", copyright ©, (re)printed on this website with kind permission
- GER German (Deutsch) (Bertram Kottmann) , "Letzte Grabinschrift", copyright © 2013, (re)printed on this website with kind permission
1 Koechlin: "Je suis née dans"
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