Viens, [cherchons]1 [cette]2 ombre propice, Jusqu'à l'heure où de ce séjour Les fleurs fermeront leur calice Aux regards languissants du jour. Voilà ton ciel, ô mon étoile ! Soulève, oh ! soulève ce voile : Éclaire la nuit de ces lieux ; Parle, chante, rêve, soupire, Pourvu que mon regard attire Un regard errant de tes yeux. Laisse-moi parsemer de roses La tendre mousse où tu t'assieds, Et près du lit où tu reposes Laisse-moi m'asseoir à tes pieds. Heureux le gazon que tu foules, Et le bouton dont tu déroules Sous tes doigts les fraîches couleurs ! Heureuses ces coupes vermeilles Que pressent tes lèvres, pareilles À l'abeille, amante des fleurs ! Si l'onde des lis que tu cueilles Roule les calices flétris ; Des tiges que ta bouche effeuille Si le vent m'apporte un débris ; Si sa bouche qui se dénoue Vient, en ondulant sur ma joue, De ma lèvre effleurer le bord ; Si ton souffle léger résonne, Je sens sur mon front qui frissonne Passer les ailes de la mort. Souviens-toi de l'heure bénie Où les dieux, d'une tendre main, Te répandirent sur ma vie Comme l'ombre sur la chemin. Depuis cette heure fortunée, Ma vie à ta vie enchaînée, Qui s'écoule comme un seul jour, Est une coupe toujours pleine, Où mes lèvres à longue haleine Puisent l'innocence et l'amour.
Viens!
Set by Edouard Lalo (1823 - 1892), "Viens!", published 1880 [ voice and piano ], title in German: "Komm" ; Mainz, Schott  [sung text checked 1 time]
Note: this setting is made up of several separate texts.
Authorship:
- by Alphonse Marie Louis de Lamartine (1790 - 1869), no title, appears in Nouvelles méditations poétiques, in 3. Chant d'Amour, no. 9
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English [singable] (Samuel Byrne) , "Come and seek a nice shady nook"
Confirmed with Œuvres complètes de Lamartine, Tome 1, Paris, chez l'auteur, 1860, pages 478-479.
See also Comme l'ombre sur le chemin by F. Aubin
1 Lebeau: "chercher"2 Lalo, Lavigne: "une"
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[Un jour, le temps jaloux, d'une haleine glacée, Fanera tes couleurs comme une fleur passée Sur ces lits de gazon ; Et sa main flétrira sur tes charmantes lèvres Ces rapides baisers, hélas ! dont tu me sèvres Dans leur fraîche saison. Mais quand tes yeux, voilés d'un nuage de larmes, De ces jours écoulés qui t'ont ravi tes charmes Pleureront la rigueur ; Quand dans ton souvenir, dans l'onde du rivage Tu chercheras en vain ta ravissante image, Regarde dans mon cœur ! Là ta beauté fleurit pour des siècles sans nombre ; Là ton doux souvenir veille à jamais à l'ombre De ma fidélité, Comme une lampe d'or dont une vierge sainte Protège avec la main, en traversant l'enceinte, La tremblante clarté. Et quand la mort viendra, d'un autre amour suivie, Éteindre en souriant de notre double vie L'un et l'autre flambeau, Qu'elle étende ma couche à côté de la tienne, Et que ta main fidèle embrasse encor la mienne Dans le lit du tombeau.]1 [Ou plutôt puissions-nous]2 passer sur cette terre, Comme on voit en automne un couple solitaire De cygnes amoureux [Partir, en s'embrassant, du nid qui les rassemble, Et vers les doux climats qu'ils vont chercher ensemble]1 S'envoler deux à [deux.]3
Authorship:
- by Alphonse Marie Louis de Lamartine (1790 - 1869), appears in Nouvelles méditations poétiques, in 3. Chant d'Amour, no. 10
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View original text (without footnotes)1 omitted by Lalo.
2 Lalo: "Puissions-nous"
3 Lalo: "deux?"
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]