by Paul Gilson (1865 - 1942)
Comala
Language: French (Français)
PREMIÈRE PARTIE Les Guerriers Fingal! Fingal! Conduis-nous au combat! Fingal! Fingal! Nous te suivrons Terribles comme la tempête hurlante. Fingal! Fingal! Conduis-nous au combat! Hidallan Comala, le tison de la guerre De ses rouges lueurs illumina la nuit: Proche est le combat. Comala Proche est le jour de la gloire radieuse. Hidallan Et proche, pour beaucoup, le trépas! Voyez là-bas les hordes ennemies Envahissant la plaine et les forêts profondes D'une étincelant houle. Qui peut leur résister? Devant elles, tout plie; sous leur flot orageux, Torrent vivant qui roule rapide et qui ravage, Les collines tremblent à leur passage. Comala Mais Fingal brisera leur audace! . . . Son bras est la mort des héros! Au son de sa voix, La pierre sacrée du pourvoir est émue Et la fortune des combats Change dans la plaine des braves! Hidallan O Comala! Comala! Femme héroïque! Ton regard à l'éclat du scintillant éclair Irradiant les neiges blanches de l'Arven, Et ta voix impérieuse Est semblable au dur cri guerrier de Fingal lui-même. Comala! Comala! Je t'aime! Car tes paroles me subjuguent Et l'éclair de tes yeux m'éblouit . . . Mais tu ne réponds pas . . . tes yeux se détournent. Tu me hais, sans doute . . . douleur affreuse Pour toi j'ai tout quitté, La bruyère aimée où se joue les vents, Les ruisselets jaseurs et les bois ténébreux Témoins des jeux de mon enfance. Elle est loin, ma patrie, bien loin, Mais point ne la regrette: Sur tes lèvres Je retrouve la douce rose de bruyères; Dans tes yeux Je revois le clair cristal des eaux. Les Guerriers À l'ennemi! Fingal, conduis-nous! Mort aux hordes envahissantes! A-aho-hâ! Fingal! Roi de Morven! Conduis-nous! Nous te suivrons Terribles comme la tempète hurlante! A-aho-hâ! Fingal Tribus, rassemblez-vous et marchez au combat! Suivez mon char de bataille, Et que vos accents guerriers Se mèlent au bruit de ma course. Comme le torrent se precipite De la cime abrupte de Cromla, Comme la sombre nuit envahit les collines, Élancez-vous, enfants d'Érin! Levez tous vos larges boucliers, Que vos lances soient des météores de mort! Suivez-moi sur la route de la gloire; C'est au milieu de la tempète de combat, des épées et des lances Que mon âme s'épanouit de joie! . . . Cors, embouchez le signal de la guerre! Les Guerriers Fingal, roi des épées! Fingal, bras terrible des batailles, Nous te suivrons! Que nos glaives étincellent sur les ennemis terrassés, Qu'ils fuient en désordre par les pleines incendiées: Nous les poursuivrons sans répit! Comme la pierre bondit de rocher en rocher, Comme la hache frappe de chène en chène, Comme le tonnerre roule de colline en colline, Tels, de notre main, tomberont et se suivront Le coup et la mort! A-aho-hâ! Fingal Et toi, douce fleur d'Inistore, Du haut de cette colline Tu suivras des yeux l'élan de notre bravoure. Que ta pensée altière Accompagne nos guerriers Dan la rude mêlée: Et la victoire, de son souffle de feu, Avant la fin du jour Agitera nos étendards déployés. Comala C'est au milieu De la tempète du combat, des épées et des lances Que ton âme, Fingal, s'épanouit de joie . . . Va! mon cœur est rassuré, Ta force vainera le torrent ennemi Et la victoire, de son souffle de feu, Agitera les étendards déployés. [Fingal departs the scene.] Comala Mais, si proche est le jour de la gloire radieuse, Proche est pour beaucoup le trépas . . . Penser funeste! Fingal brisera leur audace! . . . Au son de sa voix La fortune des combats Est changée dans la plaine des braves! La victoire de son souffle de feu Avant la fin du jour Agitera nos étendards déployés! DEUXIÈME PARTIE Desangrena La nuit étend son voile sombre sur la plaine, Et l'on n'entend plus sur l'Arven solitaire Que la bruit monotone du lointain torrent. [spoken dialogue, not set to music. Then:] Comala Lointain torrent aux ondes bondissantes, Tes flots roulaient une écume sanglante; Le combat meurtrier A-t-il donc rougi tes eaux profondes? O Fingal! Où donc es-tu? Astre blanc de la nuit O lune, fille de ciel, Lève-toi! Dissipe les nuages épais qui te couvrent; Que tes pâles rayons fassent étinceler Les armes glorieuses du Roi de Morven . . . Ou toi, feu follet, âme de guerriers morts Conduis-moi sur le champ de bataille Où git mon héros . . . Fingal! Fingal! Où donc es-tu? Ne te verrai-je plus, mon héros radieux, O toi qui brillais au milieu de tes braves Comme le premier rayon du soleil matinal Brille à travers les nuces sans nombre? FIngal! Fingal! O&ubrave; donc es-tu? Les compagnes de Comala Voyez! Voyez! des guerriers . . . Ils fuient devant l'invisible épouvante . . . Holà! Guerriers! Répondez: Quel es le sort des nôtres? Ils ont disparu. Aucun n'a répondu. Mes sœurs, mes sœurs, le malheur approche . . . Fuyons! Comala ... viens, fuyons . . . Les hordes ennemies ont vaincu nos guerriers. Fuyons! Comala Je reste! Les compagnes de Comala C'est l'ennemi! Fuyons! Fuyons! Hidallan Victoire! Notre force terrassa les hordes ennemies! Les combattants se sont dispersés dans les plaines. Mais le chef du peuple est tombé. Les compagnes de Comala Tombé! Il est tombé, le roi de Morven! O douleur! Comala Tombé, dites-vous? Quel héros est tombé sur les bords de Carron? Les compagnes de Comala Quel héros est tombé sur les bords de Carron? Comala Était-il blanc comme la neige d'Arven, Était-il éclatant comme l'arc de la pluie? Était-il, au combat, terrible comme la foudre? Les compagnes de Comala Parle . . . Quel héros est tombé sur les bords de Carron? Hidallan Les nations sont dispersées sur les collines. Elles n'entendront plus la voix de leur chef: Il est tombé, celui qui brisait les boucliers. Comala Mort! Fingal est mort! Les compagnes de Comala Il n'est plus, le chef glorieux du Morven! Comala O Roi du Monde, meurtrier de Fingal, Que le malheur te poursuive dans les plaines! Que la destruction s'acharne sur ta race, Et que tes premiers pas rencontrent le tombeau! Qu'une amante chérie te pleure, Qu'elle expire au matin de sa vie Dans sa douleur immense, Comme l'infortunée Comala! Oh! que ne suis-je aux bords du Carron, Mes larmes r&eacut;echaufferaient la joue glacée De mon héros . . . Hidallan C'est sur l'Arven glacé qu'on élève sa tombe . . . O lune, pâle lune, à travers les nuées, Sur le sein de Fingal verse tes froids rayons, Qu'à ta blanche clarté Comala puisse encore voir l'éclat de l'armure Du chef redouté des épées! Comala C'est sur l'Arven glacé qu'on élève sa tombe . . . Arrêtez, enfants du tombeau, arrêtez! Une fois encore, une seule fois Je veux revoir mon héros . . . Hélas! . . . pauvre fleur d'Inistore, Du haut de cette colline J'ai suivi des yeux lélan de leur bravoure . . . Avant la fin du jour La victoire, de son souffle de feu, Agita les plis des étendards . . . Fingal ne revint pas. Le Roi du Monde le tua . . . Et son ombre, déjà, sur les mornes collines, Erre comme un brouillard . . . Les Guerriers Ha-aho-hâ! Gloire à Fingal! Gloire à Fingal, le Roi des Épées, Le bras terrible des batailles! Gloire à Fingal! (La troisième partie a été supprimée.)
Confirmed with Bulletins de l'Academie royale: 67me. Année, troisième Serie, 34. Tome, Bruxelles: imprimeur Hayez, 1897, pages 813 - 822. Appears in Prix du Gouvernement pour 1897.
Authorship:
- by Paul Gilson (1865 - 1942), "Comala", subtitle: "Prose mélique. D'après Ossian" [author's text checked 1 time against a primary source]
Musical settings (art songs, Lieder, mélodies, (etc.), choral pieces, and other vocal works set to this text), listed by composer (not necessarily exhaustive):
- by Joseph Jongen (1873 - 1953), "Comala", op. 14 (1897) [ solo voices, chorus, and orchestra ] [sung text not yet checked]
Researcher for this page: Melanie Trumbull
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