by Armand Renaud (1836 - 1895)
Le puits
Language: French (Français)
Dans le jardin, assise au bord du puits Qu'un soleil ardent séchait de son hâle, Je lui contai ma tristesse depuis Que j'ai vu passer le cavalier pâle. Je dis combien l'isolement m'abat, Je dis ma révolte avec mes alarmes. Bien que nul pleur de mes yeux ne tombât. Le puits desséché se remplit de larmes. Au bord du puits, je vins le lendemain ; J'aurais mieux aimé la tombe profonde. Je ne dis rien, mais je posai la main Sur mon cœur saignant, en regardant l'onde. Des dents de feu me déchiraient le front, Je songeais aux morts en qui rien ne bouge. Les pleurs sont peu pour un cœur qui se rompt ; L'eau blanche du puits devint du sang rouge. Hélas ! si lui le bien aimé voulait Porter son amour dans mon âme sombre, Il changerait en paradis complet Ma nuit infinie et mes feux sans nombre Et le vieux puits, en écoutant nos doux Soupirs de pigeons et rires de merles, Transformerait, pour faire comme nous, Son sang en rubis, ses larmes en perles.
Confirmed with Les nuits persanes par Armand Renaud, Paris, Alphonse Lemerre, 1870, pages 86-87.
Authorship:
- by Armand Renaud (1836 - 1895), "Le Puits", written 1870, appears in Les nuits persanes, in 5. La solitaire, Paris, Éd. Alphonse Lemerre, first published 1870 [author's text checked 1 time against a primary source]
Musical settings (art songs, Lieder, mélodies, (etc.), choral pieces, and other vocal works set to this text), listed by composer (not necessarily exhaustive):
- by Youssef Khan Nazare-Aga, dit Kyna (1870 - 1942), "Le puits", published 1906 [ high voice, women's chorus, and piano ], from Les nuits persanes, no. 5, Paris, Éd. E. Demets [sung text not yet checked]
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
This text was added to the website: 2021-03-27
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