Dans l'eau qui court sans but, Dans l'eau qui fuit sans fin, Sois trempée sans fin ni but. Comme elle,va toujours, Sans te fixer à la terre, En la rongeant,en la rongeant. Comme elle,aie pour pays Les nuages d'où elle tombe, Les nuages où elle retourne. Comme elle,tu es née D'une montagne crevée Qu'un nuage un jour baisa. Comme elle,à travers tout, Tu passeras,tu filtreras ; Car tu es libre,libre,libre. Comme elle tu sauras chanter. Ecoute bien sa chanson. Elle dit : « Marche ! Marche ! » Comme elle tu sauras danser. Regarde bien sa danse. Elle fait : « Plus loin ! Plus loin ! » Comme elle,quand tu mourras, Tu iras dans une grande mer D'où le Soleil te reprendra.
Chansons de Miarka
by Alexandre Georges (1850 - 1938)
Note provided by Laura Prichard: Miarka, la fille à l’ourse [1883, "Miarka, the child of the bear"] was one of Richepin’s most popular novels. This story deals with gypsy life and lore in eastern Picardy, against the background of the author's ancestral region of Thiérache. In 1888, Alexandre Georges set fourteen of the poems to music, interspersed with narrative descriptions. Eleven of the songs were featured at the Concerts Lamoureux, and Georges developed them into an opera ("Miarka"), which premiered at the Opéra Comique on November 6, 1905.
1. Hymne à la rivière  [sung text checked 1 time]
Authorship:
- by Jean Richepin (1849 - 1926), "Dans l'eau qui court sans but", written 1883, appears in Miarka la fille à l'ours, in 1. Miarka naît, Paris, Éd. Charpentier, first published 1883
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Notes provided by Laura Prichard about the song by Alexandre Georges: This song is sung by the character of La Vougne, a fierce old Romani woman who is the grandmother of the title character Miarka. In the dialect of French still spoken around Geneva, Switzerland (which has close ties to Middle French), her name evokes two objects that touch each other, in the sense that two balls or two pucks are said to “vougner.”
The poetic text in the preface to Georges’ complete score is preceded with this introduction: “Ces tercets de vers brefs, aux assonances gutturales, sont chantés par la vielle Vougne su un ton d’incantation et de prières psalmodiantes, en trempant dans l’eau la jeune Miarka qui vient de naître.” (Roman page 43) [These brief tercets, full of guttural assonance, are sung by the Vougne in a tone of incantation and psalmodic prayer, as she dips the young Miarka, who has just been born, in water.]
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2. Hymne au soleil  [sung text checked 1 time]
Soleil qui flambes, soleil d’or rouge, Soleil qui flambes, soleil de diamant, Soleil qui flambes, soleil de sang ! Soleil je t’offre cet or vivant ; Soleil je te donne ce diamant de chair ; Soleil je te voue ce sang de mon sang ! Soleil, mets ton or sur sa peau ! Soleil, mets diamant dans ses yeux ! Soleil, mets ton sang dans son cœur ! Soleil qui flambes, soleil d’or rouge, Soleil qui flambes, soleil de diamant, Soleil qui flambes, soleil de sang !
Authorship:
- by Jean Richepin (1849 - 1926), written 1883, appears in Miarka la fille à l'ours, in 1. Miarka naît, Paris, Éd. Charpentier, first published 1883
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Notes provided by Laura Prichard about the song by Alexandre Georges: This song is sung by the character of the Vougne, a fierce old Romani woman who is the grandmother of the title character Miarka. In the dialect of French still spoken around Geneva, Switzerland (which has close ties to Middle French), her name evokes two objects that touch each other, in the sense that two balls or two pucks are said to “vougner.”
The poetic text in the preface to Georges’ complete score is preceded with this introduction: “La Vougne essuie maintenant le petite Miarka pour la présenter au Soleil. Elle élève l’enfant au-dessus de sa tête, et d’une voix plus forte, sur un rythme plus large, avec un accent plus solennel, pareille à une prêtresse officiante, elle entonne l'hymne au Soleil.” (Roman page 45) [La Vougne now wipes little Miarka to present her to the Sun. She raises the child above her head, and in a very loud voice, in a broad rhythm, with a solemn accent, like an officiating priestess, she intones the hymn to the Sun.]
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3. Les Deux Baisers  [sung text checked 1 time]
Deux bons baisers je me rappelle ; Le premier baiser de ma maîtresse, Le dernier baiser de ma mère. Celui de ma maîtresse m’a fait froid. Celui de ma mère m’a réchauffé. Jamais je n’eus si froid ni si chaud. Deux bons baisers je me rappelle. Celui de ma maîtresse est parti. Celui de ma mère est resté. Premier baiser de maîtresse, on en a tant ! Dernier baiser de mère, on n’en a qu’on. Un seul bon baiser je me rappelle !
Authorship:
- by Jean Richepin (1849 - 1926), written 1883, appears in Miarka la fille à l'ours, in 2. Miarka grandit, Paris, Éd. Charpentier, first published 1883
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Notes provided by Laura Prichard about the song by Alexandre Georges: This song is sung by the character of La Vielle, an old lady in the Romani camp.
The poetic text in the preface to Georges’ complete score is preceded with this introduction:
“Tiarko, père de Miarka, est mort. La vielle l’ensevelit, et en clouant le couvercle du cerceuil, d’une voix grèle et chevrotante, assourdie par les larmes, tandis que les coups de marteau rythment le mesure sous son geste machinal, elle fredonne la chanson romané, qui dit mélancoliquement.” (Roman page 69) [Tiarko, Miarka's father, is dead. The old lady is burying him, and as she nails the lid on the coffin, she hums this melancholy Romani song in a low, quavering voice muffled by tears, as the hammer strikes the beat under her mechanical gesture.]
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4. Marche Romané  [sung text checked 1 time]
La route est faite pour aller, Puisqu'elle est plate. La route est faite pour rouler, Puisqu'elle est ronde. As-tu jamais vu le soleil Dire : "je suis las !" As-tu jamais vu sous un toit Dormir la lune ? Entends dans l'écorce des arbres Courir la sève Entends dans le cœur des rochers Filtrer l'eau claire. Dans ceux-là, qui sont immobiles, Pourtant tout marche ; Et toi qui as les deux pieds libres Tu ferais halte ! Mais quand tu dors, tes pieds eux-mêmes Ne dorment pas. Ils t'emmènent dans le joyeux Pays des rêves. L'eau qui s'arrête, c'est de la glace, C'est pour mourir. Le corps vivant qui reste en place Les vers le mangent. Si quelqu'un enfermait le vent Entre les murs, Le vent se ferait mal au cœur Tant il puerait. Si ta sueur au même endroit Tombe toujours, Elle y creuse à la longue un trox Pour t'enterrer. Mieux vaut vivre assis que couché, Debout qu'assis ; Et quand on est debout l'on marche, Car le sang bat. Le sang bat, pris d'amour subit Pour l'horizon, Qui la-bas ouvre en souriant Ses lèvres roses. Vois-tu comme il fuit et t'appelle ? Cours après lui. Son baiser est loin ; mais son souffle Vient jusqu'd toi. Cours, marche ! Le nuage ne s'arrête Que pour pleuvoir ; Et le Romané ne se fixe Que pour pleurer.
Authorship:
- by Jean Richepin (1849 - 1926), no title, written 1883, appears in Miarka la fille à l'ours, in 2. Miarka grandit, Paris, Éd. Charpentier, first published 1883
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Confirmed with Jean Richepin, Miarka. La Fille à L'ourse, Paris, G. Charpentier, 1890, page 103-104.
Notes provided by Laura Prichard about the song by Alexandre Georges: This song is sung by the character of La Vielle, an old lady in the Romani camp.
The poetic text in the preface to Georges’ complete score is preceded with this introduction: “Pourquoi fatiguer la petite Miarka?” disait-on la Vougne. “Les courses reposent les Romani,” riposait la vielle. Ce qui les fatigue, c’est de rester en place. Et pour couper court à la discussion, elle chanta la marche romané.” (Roman page 103)
[Why tire out little Miarka?" asked the Vougne. “The races give the Romani a rest,” retorted the old lady. “What makes them tired is staying in place.” And to cut short the discussion, she sang the Romani March.]
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5. Le Savoir  [sung text checked 1 time]
Le Savoir est pareil à l’eau, Le Savoir est pareil au feu, Qui sont faits pour rester sous terre. Sous terre, par de bons secrets Le sage doit les trouver ; Mais le sage doit les y remettre. Si tu as soif, le bâton magique Te montrera où est la source. Rafraîchis-toi et rebouche le trou. Si tu as froid, frappe le silex Et ton bois s’allumera. Chauffe-toi, puis éteins la flamme. Mais si tu laisses couleur la source ! Elle deviendra une rivière Et demain tu y seras noyé. Et si tu laisses flamber la flamme, Elle brûlera demain la forêt Où tu passes pour t’en aller.
Authorship:
- by Jean Richepin (1849 - 1926), written 1883, appears in Miarka la fille à l'ours, in 3. Miarka s'instruit, Paris, Éd. Charpentier, first published 1883
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Notes provided by Laura Prichard about the song by Alexandre Georges: Eighteen years after the beginning of the novel, the tarot cards have revealed to La Vougne that her granddaughter will one day be queen of a Romani tribe, and she prepares the girl for this role teaching her sacred stories, songs, and rituals. This song could be sung by either the character of La Vougne (while teaching the song), or by her granddaughter Miarka (after learning the song).
The poetic text in the preface to Georges’ complete score is preceded with this introduction:
“Le petite écoutait religieusement tout ce que disait la Vougne, et apprenait par cœur quelque poème romané aux vers éloquents, au rythme sonore, où la leçon de fixait dans les images et la musique.” (Roman page 127) [The little one listened religiously to everything La Vougne said, and learned this Romani poem, with eloquent verses and a sonorous rhythm, by heart; and so the lesson was fixed in images and music.]
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6. L'Eau qui court  [sung text checked 1 time]
Si l’eau qui court pouvait parler, Elle dirait de belles histoires. Elle raconterait toute la terre, Elle raconterait tout le ciel. L’eau qui court a autant d’ombres Que la terre a de brins d’=. L’eau qui court a autant de reflets Que le ciel d’été a d’étoiles. Chaque brin d’herbe parle à son ombre Et chaque étoile à son reflet. Cela depuis que le monde est monde. Si l’eau qui coule pouvait parler ! Mais les yeux des bons Romani Sont aussi clairs que l’eau qui court, Et comme elle, à travers les choses, Ils passent sans se reposer. Et chaque brin d’herbe leur conte Sa naissance mystérieuse, Et chaque étoile en s’y mirant Leur dit toutes ses aventures. Aussi en savent-ils, en savent-ils ! Cela depuis que le monde est monde. Les yeux clairs des bons Romani C’est l’eau qui court et peut parler.
Authorship:
- by Jean Richepin (1849 - 1926), written 1883, appears in Miarka la fille à l'ours, in 3. Miarka s'instruit, Paris, Éd. Charpentier, first published 1883
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Notes provided by Laura Prichard about the song by Alexandre Georges: Eighteen years after the beginning of the novel, the tarot cards have revealed to La Vougne that her granddaughter will one day be queen of a Romani tribe, and she prepares the girl for this role by teaching her sacred stories, songs, and rituals. This song could be sung by either the character of La Vougne (while teaching the song), or by her granddaughter Miarka (after learning the song).
The poetic text in the preface to Georges’ complete score is preceded with this introduction:
“La Vougne avait encore à ce propos une petite chanson en réserve, car se mémoire de vielle en abondait et elle prenait plaisir à en meubler la jeune mémoire de Miarka.” (Roman page 129)
[La Vougne still had a little song in reserve on this subject, because her old memory abounded in them, and she took pleasure in filling Miarka’s young mind with them.]
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7. La Parole  [sung text checked 1 time]
Je suis la parole et je suis tout, Et depuis toujours je parle Et jamais je me tairai. Le bruit du monde, c’est moi. Le vent qui passe, c’est mon souffle. L’eau qui court, c’est ma salive. Les étoiles sont mes mots brilliants, Le soleil est une syllabe Que j’ai jetée un jour par hasard. Je suis l’ouragon qui prend les arbres, Comme des cheveux arrachés Sur la peau du crâne de la terre. Je suis la brise qui fait: “frt frt” À la pointe des brins d’herbe En y posant mille caresses. Je parle même dans le silence ; Mais j’y parle si bas, si bas. Que moi-même je ne m’entends pas. Je suis la parole et je suis tout, Je sors de là, d’ici, de partout, Et pourtant, je sors du rien. Langue de l’homme, rouge flambeau Sur toi, je m’allume en passant. De toi m’envole comme un éclair. Ce que je suis, je ne sais pas. Flamme, eau, vent, étoile, tout, Et aussi ce qui n’est pas encore. Ce que je suis, je ne sais pas. Je suis la parole et je suis tout, Et peut-être que je ne suis pas. J’annonce, je nomme, je crée, Et depuis toujours je parle, Et jamais je ne me tairai. Dans le monde au rut éternel Je suis le bruit que font les choses En s’unissant par les baisers.
Authorship:
- by Jean Richepin (1849 - 1926), written 1883, appears in Miarka la fille à l'ours, in 3. Miarka s'instruit, Paris, Éd. Charpentier, first published 1883
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Notes provided by Laura Prichard about the song by Alexandre Georges: Eighteen years after the beginning of the novel, the tarot cards have revealed to La Vougne that her granddaughter will one day be queen of a Romani tribe, and she prepares the girl for this role by teaching her sacred stories, songs, and rituals.
The poetic text in the preface to Georges’ complete score is preceded with this introduction:
“La plus belle de toutes les chansons est celle qui célèbre la gloire de la parole, disait la Vougne, parce que la parole est la créatrice de tout. Et la vielle déclamait le mystique poème qui dit:” (Roman page 139) [“The most beautiful of all songs is the one that celebrates the glory of the word,” said La Vougne, “because the word is the creator of everything.” And the old lady declaimed the mystical poem that reads:]
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8. Nuages !  [sung text checked 1 time]
Nuages, nuages, que vous êtes loin! Nuages, nuages, que je suis las, Et sur vos seins, à la peau blanche Je voudrais tant me reposer! Nuages, nuages, que je vous aime! Nuages, nuages, que vous êtes beaux! Pour qui donc mettez-vous ces robes De satin vert, de velours rose?1 Nuages, nuages, que vous allez vite ! Nuages, nuages, que vous ai-je fait ? Vous fuyez en vous cachant la face Dans un grand voile de laine noire. Nuages, nuages, que dites-vous ? Nuages, nuages, qu’avez-vous ? Voici que vous grondez sourdement Comme une ourse qui se met en colère. Nuages, nuages, que vous êtes méchants ! Nuages, nuages, que vous m’aimez peu ! Vos regards me jettent des éclairs Qui me font mal jusqu’au fond des yeux. Nuages, nuages, que vous êtes bons ! Nuages, nuages, que vous m’aimez ! Vous avez vu que je pleurais Et vous pleurez aussi, car il pleut. Nuages, nuages, que vous êtes loin ! Nuages, nuages, que vous allez vite ! Mais je vous suivrai quand même, Et mes rêves dormiront sur vous.
Authorship:
- by Jean Richepin (1849 - 1926), "Nuages, nuages, que vous êtes loin !", written 1883, appears in Miarka la fille à l'ours, in 3. Miarka s'instruit, Paris, Éd. Charpentier, first published 1883
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Laura Prichard) , copyright © 2017, (re)printed on this website with kind permission
1 Delius adds: "Nuages, nuages, comme je vous aime. "
Notes provided by Laura Prichard about the song by Alexandre Georges: Eighteen years after the beginning of the novel, the tarot cards have revealed to La Vougne that her granddaughter will one day be queen of a Romani tribe. Miarka prepares for this role by learning sacred stories, songs, and rituals.
The poetic text in the preface to Georges’ complete score is preceded with this introduction:
“Oui, oui,” faisait Miarka, “Cela est beau, grand-mère, je ne dis pas non. Mais il y a dans le livre bien d’autres chansons encore plus belles. Celle des Nuages, par exemple, qui est si triste.” Et les yeux au ciel, comme si elle s’adressait aux nuages eux-mêmes, d’une voix douce comme un murmure d’eau courante, Miarka chantait la chanson.” (Roman page 141)
[“Yes, yes,” said Miarka, “That's beautiful, Grandma, I won't say no. But there are many other even more beautiful songs in the book.
The one about the Clouds, for example, is so sad.” And looking up at the sky, as if addressing the clouds themselves, in a voice as soft as the murmur of running water, Miarka sang this song.]
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9. La Poussière  [sung text checked 1 time]
Poussière, je ne te crains pas; Je t’avale à pleine gorge. Tu altères les autres hommes. Tu rafraîches les Romanis. D’où viens-tu ? C’est de là-bas, Et c’est là-bas que je vais. Tu m’apportes les nouvelles Des beaux pays inconnus. Qu’es-tu ? Tu es de la terre. De la bonne terre Romané, Qui ne veut pas rester en place. Et qui aime à voyager, Que cherches-tu ? Tu n’en sais rien. Ce que je cherche, je ne sais pas. Tu roules et je roule. Qu’importe Où nous allons, si c’est là-bas ? D’ici, de là, partout, toujours Tu vas, tu cours comme une folle. Mais les étoiles dans le ciel Sont de la poussière qui vole. Poussière, tu es la robe grise Que le vent retrousse en passant, Et sous laquelle on voit briller Le peau rose de horizon. Poussière, je ne te crains pas. Je t’avale à pleine gorge. Tu altères les autres hommes. Tu rafraîchis les Romanis.
Authorship:
- by Jean Richepin (1849 - 1926), written 1883, appears in Miarka la fille à l'ours, in 4. Miarka n'aime pas, Paris, Éd. Charpentier, first published 1883
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Notes provided by Laura Prichard about the song by Alexandre Georges: In a dream, Miarka sees a procession of Romani singing “La Chanson de la poussière” and the king whose bride she may be.
The poetic text in the preface to Georges’ complete score is preceded with this introduction: “Malgré le poids des étapes qui lui alourdissaient les jambes, la vielle bohémienne allongeait le pas, redressait son échine voûtée et fredonnait sur un rythme allègre la chanson romané qui chante la poussière.” (Roman page 210)
[Despite the weight of the steps weighing down her legs, the old Bohemian woman lengthened her stride, straightened her stooped spine, and hummed in a cheerful rhythm the Romani song that speaks of dust.]
Researcher for this page: Laura Prichard [Guest Editor]
10. La Pluie  [sung text checked 1 time]
La pluie, la pluie aux doigts verts Joue sur la peau des feuilles mortes Son joyeux air de tambourin. La pluie, la pluie aux pieds bleus Danse sa danse toumoyante Et fait des ronds dans la poussière. La pluie, la pluie aux lèvres fraîches Baise la terre aux lèvres sèches Et fait craquer le corset du grain.
Authorship:
- by Jean Richepin (1849 - 1926), no title, written 1883, appears in Miarka la fille à l'ours, in 4. Miarka n'aime pas, Paris, Éd. Charpentier, first published 1883
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Notes provided by Laura Prichard about the song by Alexandre Georges: The poetic text in the preface to Georges’ complete score is preceded with this introduction:
“Eh ! quoi !” disait la Vougne. “Tantôt vous vous plaignez de la poussière ! Bon ! la poussière se couche et va mourir sous la pluie. Et maintenant vous vous plaignez de la pluie. Vous n’êtes jamais contents, vous autres,” et gaîment, entonna la chanson. (Roman page 215)
[“Eh ! What?” said La Vougne. “Now you're complaining about the dust! Well, the dust lies down and dies in the rain. And now you’re complaining about the rain. You’re never happy, you people.” And she cheerfully intoned this song.]
Research team for this page: Ted Perry , Laura Prichard [Guest Editor]
11. Hymne des Morts  [sung text checked 1 time]
Ne crois pas que les morts soient morts !
Tant qu'il y aura des vivants
Les morts vivront, les morts vivront.
Lorsque le soleil s'est couché,
Tu n'as qu'à fermer tes deux yeux
Pour qu'il s'y lève, rallumé.
L'oiseau s'envole, l'oiseau s'en va;
Mais pendant qu'il plane là?haut
Son ombre reste sur la terre.
Le souffle que tu m'as fait boire
Sur tes lèvres en t'en allant
Il est en moi, il est en moi;
Un autre te l'avait donné
En s'en allant; en m'en allant,
Je le donnerai à un autre.
De bouche en bouche il a passé,
De bouche en bouche il passera,
Ainsi jamais ne se perdra.
Ne crois pas que les morts soient morts !
Tant qu'il y aura des vivants
Les morts vivront, les morts vivront.
[ ... ]
Authorship:
- by Jean Richepin (1849 - 1926), no title, written 1883, appears in Miarka la fille à l'ours, in 4. Miarka n'aime pas, Paris, Éd. Charpentier, chapter 7, page 237, first published 1883
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Notes provided by Laura Prichard about the song by Alexandre Georges: The poetic text in the preface to Georges’ complete score is preceded with this introduction:
“Et tandis que la pluie tombait toujours, Miarka, tenant la Vougne étroitement embrassée, reçut dans un baiser le dernier soupir de la farouche romané. Miarka qui rhabillait sa grandmère, pendant que des hommes creusaient un trou, chantonna d’une voix triste et douce, à travers la pluie et à travers ses larmes, la chanson romané.” (Roman page 237)
[And as the rain continued to fall, Miarka, holding La Vougne tightly in her embrace, kissed the fierce Roma upon her last breath. Miarka, who was dressing her grandmother, while men dug a hole, sang in a sad, sweet voice, through the rain and through her tears, this Romani song.]
For the final stanza, repeating the text of the first stanza, the composer writes, “A partir du Largo des chœurs peuvent chanter à l’unisson avec le récitant. (Les parties de chœur sont gravées.)” [From the Largo onwards, the choir can sing in unison with the narrator. (The choir parts are engraved as a separate part).]
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12. Fête Nuptiale  [sung text checked 1 time]
Entends la guzla, holà ! Voici la reine venue. Les étoiles ont pâli. La rose jalouse en meurt. Effeuillez-la dans son lit. Dans son lit mettez encore La marjolaine et le thym. On en fera du vin rose, Que le roi boira demain. Entends la guzla, holà ! Qu’il en boive à pleines lèvres, A pleins yeux et à plein cœur ! Que tout son corps s’en pénètre Pour en bien garder l’odeur. Qu’il en boive et qu’il s’en grise ! C’est le vin du prime amour, Qu’il en boivre pour la vie, Car il n’en boira qu’un jour. Entends la guzla, holà ! Que la reine sur sa bouche Se fonds dans un baiser, Comme une larme de miel S'évapore en un braiser. Que tous deux dans les caresses Soient abimés au réveil, Comme deux flocons de neige Dans un rayon de soleil. Entends la guzla, holà !
Authorship:
- by Jean Richepin (1849 - 1926), written 1883, appears in Miarka la fille à l'ours, in 6. Miarka s'en va, Paris, Éd. Charpentier, first published 1883
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Notes provided by Laura Prichard about the song by Alexandre Georges: The poetic text in the preface to Georges’ complete score is preceded with this introduction:
“Miarka, revêtue de son superbe costume de fiancée, va à la rencontre de celui qu’elle doit épouser: le roi des Romani. Tous les Bohémiens chantent en s’accompagnant sue leurs guzlas. Puis chacun des chanteurs ou des chanteuses dit a` son tour un couplet, et la foule vocifère au retour le refrain.” (Roman page 346)
[Miarka, dressed in her superb bridal costume, goes to meet the man she is to marry: the king of the Romani. All the Bohemians sing to the accompaniment of their guzlas. Then each singer in turn sings a verse, and the crowd roars back the refrain.]
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13. Cantique d'Amour  [sung text checked 1 time]
C’est toi ! je t’ai reconnue Aux serpents de tes cheveux, Aux saphirs verts de tes yeux. C’est toi, je t’ai toujours vue, Toujours ton image a lui Dans les astres de mes nuits. C’est toi ! je t’ai attendue ! Ton amour est arrivé, Vivant ce que j’ai rêvé. C’est toi ! je t’ai retenue, Tout ton corps frissonnera, Et mon sang te brûlera. C’est toi ! sois la bienvenue ! Je veux mourir épuisé Dans un linceul de baisers.
Authorship:
- by Jean Richepin (1849 - 1926), written 1883, appears in Miarka la fille à l'ours, in 6. Miarka s'en va, Paris, Éd. Charpentier, first published 1883
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Notes provided by Laura Prichard about the song by Alexandre Georges: The poetic text in the preface to Georges’ complete score is preceded with this introduction:
“A ce moment, le roi se dressa. Suivant l’usage, il devait à son tour improviser quelques vers à sa fiancée. Tandis qu’elle le regardit, souriante, presque agenouillée devant lui, il chanta d’une voix chaude et douce.” (Roman page 348)
[At this point, the king stood up. According to custom, he was to improvise a few verses for his betrothed. As she looked at him, smiling, almost kneeling before him, he sang in a warm, gentle voice.]
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14. Miarka s'en va  [sung text checked 1 time]
Solo: Miarka naît ! Miarka grandit ! Miarka s’instruit. Miarka n’aime pas. Miarka se défend. Miarka s’en va ! Tenors: Io Romané tchaavéé, tchaavéé ! Solo: Miarka était une hirondelle Qu’on avait mise dans une cage. Et les hirondelles n’y vivent pas. Tenors: Io Romané tchaavéé, tchaavéé ! Solo: Un jour le vent est arrivé. Il a ouvert les portes de la cage. L’hirondelle est repartie dans l’orage. L’orage est beau. Tenors: Il est beau ! Solo: L’orage est libre. Tenors: Il est libre ! Solo: Il a des cheveux en noirs nuages; Il a des yeux prunelles de cuivre. Ne pleurez pas sur la cage ouverte ! La petite hirondelle est heureuse. Elle a des ailes, c’est pour s’envoler. Elle s’envole dans la tourmente, Dans les aventures, dans le vent qui passe, Dans la liberté, dans l’amour ! Tenors: Io Romané tchaavéé, tchaavéé !
Authorship:
- by Jean Richepin (1849 - 1926), written 1883, appears in Miarka la fille à l'ours, in 6. Miarka s'en va, Paris, Éd. Charpentier, first published 1883
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Notes provided by Laura Prichard about the song by Alexandre Georges: The poetic text in the preface to Georges’ complete score is preceded with this introduction:
“Alors Miarka, se dressant jusqu’aux lèvres du roi, le baisa longuement, puis chanta cette chanson improvisée qui racontait l’histoire même de sa vie.” (Roman page 349)
[Then Miarka, rising to the king’s lips, kissed him for a long time, then sang an improvised song that told the story of her life.]
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