Notre amour est né l'hiver près du feu
parmi les coussins douillets et la soie.
J'avais dix-huit ans; ce n'était qu'un jeu
à mon jeune cœur apportant la joie.

Notre amour grandit avec le printemps,
les tendres aveux fleurirent nos lèvres,
et nous nous laissions bercer, palpitants,
au bonheur nouveau des premières fièvres.

Puis, ce fut l'été radieusement ;
nous étions bien loin des propos timides,
mais nos cœurs déjà tremblaient vaguement ;
la nuit suit de près couchants splendides.

Et tu viens, automne, et ta floraison
de rêves brisés et des roses mortes.
Notre amour est loin déjà ; tu l'emportes
dans un lent parfum d'arrière saison.