Ils ont de blanches mains pour essuyer les pleurs,
Ils ont de saints baisers pour calmer la colère,
Ils ont des chants bénis pour bercer les douleurs
Qui torturent souvent les enfants de la terre.

Ils ont un doux regard qui reflête le ciel,
Ils ont de cheveux blonds, une chaste parure,
Et de leur bouche rose un souris fraternel
Apaise dans nos cœurs un trop tendre murmure.

Ils int de doux propos pour charmer les enfants ;
Ils ont de voiles blancs pour le front des épouses,
Ils ont de fraiches fleurs pour parer le printemps
Et des baumes soudains pour les âmes jalouses.

Ils vont dans la mandsarde où gémit l'indigent ;
Ils vont dans les palais y recueillir l'aumône ;
Quand s'éteint le génie ils tressent en priant
A son heure dernière une sainte couronne.

Ils veillent chaque jour auprès de maletots ;
Du soldat expirant ils portent l'oriflamme ;
Ils suivent en secret les bannis sur les flots ;
En tous lieux, à toute heure, ils protegent notre âme.

Si pour nous du trépas s'allume le flambeau,
Auprès de nos chevets ils font une prière ;
Et lorsque pour jamais se ferme le tombeau,
Une larme bénie arrose encor la terre.

Et remontant alors au céleste séjour,
Aux pieds de l'Eternel ils déposent notre âme,
Car c'est là seulement que de leur saint amour
Pour les pauvres humains, se révèle la flamme.