Ma mère, vous allez mourir, Vous qui pourtant m'avez fait naître. Comment pourra vivre mon être Qui ne vit que de vous chérir ? Ah ! Laissez que je vous regarde Comme un avare en ce moment ; Que Je vous boive éperdument Afin qu'à jamais je vous garde ! Tout ce que vous m'avez appris : Porter son coeur haut et sans taches, User du monde sans attache, Ô ma mère, je l'ai compris. Votre immense ardeur frémissante, O mère, je l'éprouve aussi ! Comme vous je suis loin d'ici Et rêve à la partie absente, Au royaume où vous recevront Les martyres qui vous ressemblent, Où bientôt reunis ensemble, À jamais nos yeux se verront.
In Memoriam
Song Cycle by Maurice Emmanuel (1862 - 1938)
1.
Language: French (Français)
Text Authorship:
- by Robert Vallery-Radot (1885 - 1970)
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Researcher for this page: Olivier Gratzer2.
— Tacet —
3.
Language: French (Français)
Les volets sont fermés. Voici qu'elle repose Dans l'endormante odeur de l'éther des roses. Autour des mains on a noué son chapelet ; C'est bien la même chambre où sa voix m'appelait Qui maintenant la garde morte !... Ô chair dont je suis né, chair maternelle et sainte, Va retrouver nos morts : je te livre sans crainte Au tombeau, car au dernier jour tu surgiras. Je te reconnaîtrai ! Tu me tendras les bras ! Je presserai contre mon coeur ta nième argile Oui, la même, transfigurée, heureuse, agile, Libre des lois de la pesanteur et du temps. Et nous taisant comme autrefois, nous écoutant, Nous sentirons brûler notre extase fervente Dans ta splendeur sans ombre, ô trinité vivante.
Text Authorship:
- by Robert Vallery-Radot (1885 - 1970)
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Researcher for this page: Olivier Gratzer4.
Language: French (Français)
Ô mon enfant. pourquoi ces pleurs? cette épouvante De me chercher parmi les morts? Je suis vivante, Et quand tu te crois seul. je te serre entre mes bras! Ouvre ton âme et tu verras Apparaître l'éclat joyeux de ma couronne. Ne dis pas que tu ne m'as plus : je t'environne, Et tu n'as qu'à presser ton coeur pour que j'accourre. La chair n'est rien ; les jours de la terre sont courts Et ne valent qu'autant qu'on les vit loin du monde. Le don de soi, mon fils, est la chose profonde. Va, mon fils... Pense, agis! Accueille tout l'espace en tes yeux élargis, Et fais de ton coeur d'homme insatiable et tendre Un abîme d'amour où Dieu puisse descendre.
Text Authorship:
- by Robert Vallery-Radot (1885 - 1970)
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