Lorsque l’astre des nuits, 
De sa douce lumière
Vient éclairer des monts 
Le sommet inégal,

Le petit fils du grand Fingal, 
Déposant sa lance guerrière,
D’amour à Malvina 
Donne ainsi le signal.

C’est Oscar qui t’appelle
Montre-toi, Malvina.
L’ardeur la plus fidèle
Sous tes lois m’enchaîna.

Le chasseur dans la plaine 
Poursuit le daim léger :
Au plaisir qui l’entraîne
Oscar reste étranger.
L’amour te le ramène.

Sur la bruyère assis 
Près du seuil de Selma,
Ainsi chantait Oscar
Appelant Malvina.

La voix de la tempête 
Ne trouble plus les airs :
Malvina, qui t’arrête ?
Accours à mes concerts.

Sur la harpe sonore, 
J’appelle ton retour ;
Ta présence est l’aurore
Qui m’annonce un beau jour.
Viens donc le faire éclore.

Et le barde finit, 
Et bientôt à son tour,
Malvina répondit 
Aux accents de l’amour :

D’Oscar la voix touchante
A pénétré mon cœur
Oscar à son amante
Ramène le bonheur.

Seule j’ouvre l’oreille 
À tes accents si doux ;
Dans Selma tout sommeille :
Viens ; que seul avec nous
Jusqu’au jour l’amour veille.
Et Malvina se tut ;

Et bientôt dans ses bras,
Oscar avec ivresse, 
Oublia ses combats.