Bien loin voyez-vous au désert
ce point qui court léger comme un atôme,
ici bientôt de sable tout couvert
il va bondir comme un sombre fantôme.
Malheur ! malheur ! c'est un cavalier noir,
entendez-vous ses cris du soir :
Allah !
L'enfant du prophète
lorsque la tempête
gronde sur sa tête,
jamais ne s'endort,
et quand la patrie
mourante et fletrie
l'appelle, s'écrie :
Vengeance ou la mort !

Où va-t-il donc ? s'enfoçant dans la nuit
et brandissant un large cimeterre,
où va-t-il donc ? Sur un coursier qui fuit,
l'oeil flamboyant, sans effleurer la terre.
Malheur ! malheur ! c'est un cavalier noir,
l'écho redit ses chants du soir :
Allah !
L'enfant du prophète etc.

Là-bas, voyez les armes des chrétiens,
c'est là qu'il court, farouche Kabaïle,
vive la guerre ! et pour venger les siens,
il va frappant de son fer qui mutile.
Mais las ! mais las ! pauvre cavalier noir,
il meurt avec son chant du soir :
Allah !
L'enfant du prophète etc.