Quoi ! jusques à mes pieds, ma superbe sultane,
tu rampes lâchement et me parles d'amour,
mais tu ne sais donc pas, que pour ta loi profane
je promis à mon Dieu la haine pour toujours !
Je suis chrétien, je suis esclave,
l'aigle captif n'a plus d'ardeur ;
tu souris, et moi je brave 
ta beauté, ta splendeur. 
Il faut l'écho de la patrie
aux chants, aux pleurs de volupté ?
Du ciel la voix nous crie,
pas d'amour sans liberté !

Vois vers mon beau pays le soleil qui se lève,
c'est là qu'un doux regard me faisait tressaillir,
quand ce bonheur lointain m'apparait comme un rêve,
à ton caprice infâme on voudrait m'asservir.
Je suis chrétien etc.

Non, tes bracelets d'or, ton riche diadême
ne touchent pas mon âme en mes jours de malheur ;
tu peux courber mon front sous ta gloire suprême,
disposer de ma vie, et jamais de mon cœur !
Je suis chrétien etc.