Quand je pense à Jeannette,
A ses beaux yeux si gracieux,
En pleurant je regrette
Et nos beaux jours et nos amours.

Quand l'hiver te gagne,
Quittant le pays,
Fils de la montagne,
Tu viens à Paris.
Loin de ma patrie
Le cœur déchiré,
Loin de mon amie !
Ah j'ai bien pleuré ...
Quand je pense à Jeannette,
A ses beaux yeux si gracieux,
En pleurant je regrette
Et nos beaux jours et nos amours.

Je rêve à la plaine
Aux blondes moissons
De ma sœur Hélène,
J'entends les chansons ;
Fleur de ma pensée,
Vierge aux traits si doux,
A ma fiancée
Je rêve à genoux.
Quand je pense à Jeannette,
A ses beaux yeux si gracieux,
En pleurant je regrette
Et nos beaux jours et nos amours.

Mais Avril s'avance,
Nous quittons Paris ;
L'espoir nous devance
Vers des lieux chéris.
On se met en route,
Cherchant d'autres cieux !
Mon cœur que j'écoute
Me dit plus joyeux :
Tu vas revoir Jeannette
Et ses yeux bleus si gracieux !
Douce enfant qui regrette
Et vos beaux jours et vos amours !