Pourquoy vous offencer, beauté pour qui je meurs ?
Si je perds le respect en blasmant vos rigueurs,
De mon amour je ne suis plus le maistre :
Quand je voudrois l'empescher de paroistre,
Hélas ! Philis, mes soupirs et mes pleurs
Vous le seroient cognoistre.

Au lieu d'avoir pitié de mon sort malheureux
Vostre cœur inhumain devient plus rigoureux,
Sans m'estre plaint dans ma douleur extresme:
Quand je voudrois celer que je vous ayme,
Hélas ! Philis, mes soupirs amoureux
M'accuseroient moy-mesme.