Elle a passé, la jeune fille Vive et preste comme un oiseau : À la main une fleur qui brille, À la bouche un refrain nouveau. C'est peut-être la seule au monde Dont le cœur au mien répondrait, Qui venant dans ma nuit profonde D'un seul regard [l’éclaircirait]1 ! Mais non, - ma jeunesse est finie... Adieu, doux rayon qui m'as lui, - Parfum, jeune fille, harmonie... Le bonheur passait, -- il a fui!
Four Poems by Gérard de Nerval
by Edison Vasilyevich Denisov (1929 - 1996)
1. La Jeune Fille  [sung text not yet checked]
Authorship:
- by Gérard Labrunie (1808 - 1855), as Gérard de Nerval, "Une Allée du Luxembourg", written 1832-35, appears in Odelettes rythmiques et lyriques
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- ENG English (David Jonathan Justman) , "An alley in the Luxembourg Gardens", copyright ©, (re)printed on this website with kind permission
1 Auric, Corigliano: "l'éclairerait"
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
2. Le Soir vermeil  [sung text checked 1 time]
Subtitle: Ni bonjour ni bonsoir
Le matin n'est plus ! le soir pas encore : Pourtant de nos yeux l'éclair a pâli. Mais le soir vermeil ressemble à l'aurore, Et la nuit plus tard amène l'oubli !
Authorship:
- by Gérard Labrunie (1808 - 1855), as Gérard de Nerval, "Sur un air grec", written 1846, appears in Petits Châteaux de Bohême, in Odelettes, Paris, Éd. Didier, first published 1853
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- ENG English (Emily Ezust) , copyright © 2022
3. Dans le fond du ciel bleu  [sung text checked 1 time]
Où sont nos amoureuses? Elles sont au tombeau. Elles sont plus heureuses, Dans un séjour plus beau ! Elles sont près des anges, Dans le fond du ciel bleu, Et chantent les louanges De la mère de Dieu ! Ô blanche fiancée ! Ô jeune vierge en fleur ! Amante délaissée, Que flétrit la douleur ! L'éternité profonde Souriait dans vos yeux : Flambeaux éteints du monde, Rallumez-vous aux cieux !
Authorship:
- by Gérard Labrunie (1808 - 1855), as Gérard de Nerval, "Les Cydalises", written 1832-35, appears in Petits Châteaux de Bohême, in Odelettes, first published 1853
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- ENG English (David Jonathan Justman) , "The Cydalises", copyright ©, (re)printed on this website with kind permission
Note for stanza 4 line 2: in Pénavaire's setting, the first voice has "Souriait dans vos yeux" but the 2nd and 3rd voices have "Souriait tristement dans vos yeux".
Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , Johann Winkler
4. Le Christ aux oliviers  [sung text checked 1 time]
I Quand le Seigneur, levant au ciel ses maigres bras, Sous les arbres sacrés, comme font les poètes, Se fut longtemps perdu dans ses douleurs muettes, Et se jugea trahi par des amis ingrats ; Il se tourna vers ceux qui l’attendaient en bas Rêvant d’être des rois, des sages, des prophètes … Mais engourdis, perdus dans le sommeil des bêtes, Et se prit à crier : « Non, Dieu n’existe pas ! » Ils dormaient. « Mes amis, savez-vous la nouvelle ? J’ai touché de mon front à la voûte éternelle ; Je suis sanglant, brisé, souffrant pour bien des jours ! « Frères, je vous trompais : Abîme ! Abîme ! Abîme ! Le dieu manque à l’autel où je suis la victime … Dieu n’est pas ! Dieu n’est plus ! » II « Tout est mort ! J’ai parcouru les mondes ; Et j’ai perdu mon vol dans leurs chemins lactés, Aussi loin que la vie en ses veines fécondes, Répand des sables d’or et des flots argentés : « Partout le sol désert côtoyé par les ondes, Des tourbillons confus d’océans agités … Un souffle vague émeut les sphères vagabondes, Mais nul esprit n’existe en ces immensités. « En cherchant l’œil de Dieu, je n’ai vu qu’un orbite Vaste, noir et sans fond, d’où la nuit qui l’habite Rayonne sur le monde et s’épaissit toujours ; « Un arc-en-ciel étrange entoure ce puits sombre, Seuil de l’ancien chaos dont le néant est l’ombre, Spirale engloutissant les Mondes et les Jours ! III « Immobile Destin, muette sentinelle, Froide Nécessité !… Hasard qui, t’avançant Parmi les mondes morts sous la neige éternelle, Refroidis, par degrés, l’univers pâlissant, « Sais-tu ce que tu fais, puissance originelle, De tes soleils éteints, l’un l’autre se froissant… Es-tu sûr de transmettre une haleine immortelle, Entre un monde qui meurt et l’autre renaissant ?… « Ô mon père ! est-ce toi que je sens en moi-même ? As-tu pouvoir de vivre et de vaincre la mort ? Aurais-tu succombé sous un dernier effort « De cet ange des nuits que frappa l’anathème ?… Car je me sens tout seul à pleurer et souffrir, Hélas ! et, si je meurs, c’est que tout va mourir ! » IV Nul n’entendait gémir l’éternelle victime, Livrant au monde en vain tout son cœur épanché ; Mais prêt à défaillir et sans force penché, Il appela le seul – éveillé dans Solyme : « Judas ! lui cria-t-il, tu sais ce qu’on m’estime, Hâte-toi de me vendre, et finis ce marché : Je suis souffrant, ami ! sur la terre couché… Viens ! ô toi qui, du moins, as la force du crime ! » Mais Judas s’en allait, mécontent et pensif, Se trouvant mal payé, plein d’un remords si vif Qu’il lisait ses noirceurs sur tous les murs écrites… Enfin Pilate seul, qui veillait pour César, Sentant quelque pitié, se tourna par hasard : « Allez chercher ce fou ! » dit-il aux satellites. V C’était bien lui, ce fou, cet insensé sublime… Cet Icare oublié qui remontait les cieux, Ce Phaéton perdu sous la foudre des dieux, Ce bel Atys meurtri que Cybèle ranime ! L’augure interrogeait le flanc de la victime, La terre s’enivrait de ce sang précieux… L’univers étourdi penchait sur ses essieux, Et l’Olympe un instant chancela vers l’abîme. « Réponds ! criait César à Jupiter Ammon, Quel est ce nouveau dieu qu’on impose à la terre ? Et si ce n’est un dieu, c’est au moins un démon… » Mais l’oracle invoqué pour jamais dut se taire ; Un seul pouvait au monde expliquer ce mystère : – Celui qui donna l’âme aux enfants du limon.
Authorship:
- by Gérard Labrunie (1808 - 1855), as Gérard de Nerval
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]