by Charles Camille Saint-Saëns (1835 - 1921)
Les heures
Language: French (Français)
Toutes nous blessent, la dernière Nous tue, ayant enfin pitié Quand elle achève sans colère L’œuvre faite plus d’à moitié. Les autres, même la plus douce, Hélas ! nous usent lentement, Et chacune d’elle nous pousse Vers le funèbre monument. Funèbre ? non. Quelle caresse Vaut le sommeil sans lendemain ? Vienne l’heure, pâle maîtresse Qu’on espère jamais en vain ! Elle viendra, consolatrice, Tarir la source des remords : Nulle passion tentatrice Ne trouble le repos des morts. ⁂ Ces heures, pleines d’espérance, De terreur ou de volupté, Ne sont pourtant qu’une apparence, Un rêve sans réalité. Le temps, l’espace : vain mirage, Mots creux auxquels rien ne répond ; Bruit de la vague sur la plage, Du caillou dans le puits profond ! Avec le mètre et l’heure, infime, L’homme prétend jauger les mers Dont l’infini creuse l’abîme, Qui pour flots ont des univers ! Sonnez, sonnez, Heures futiles, Mensonge par l’homme inventé ! Résonnez ! vos sons inutiles Se perdent dans l’éternité.
Confirmed with Camille Saint-Saëns, Rimes familières, Calmann Lévy, 1890, p.57-59
Text Authorship:
- by Charles Camille Saint-Saëns (1835 - 1921), "Les heures", appears in Rimes familières, in 1. Strophes, no. 15, Paris, Éd. Calmann Lévy, first published 1890 [author's text checked 1 time against a primary source]
Musical settings (art songs, Lieder, mélodies, (etc.), choral pieces, and other vocal works set to this text), listed by composer (not necessarily exhaustive):
- by Marie Jaëll (1846 - 1925), "Les heures", 1880? [ reciter and piano ] [sung text not yet checked]
Researcher for this page: Joost van der Linden [Guest Editor]
This text was added to the website: 2025-06-11
Line count: 33
Word count: 154