Si j'en crois sa colère,
Ou, mieux, son désespoir,
Je ne sais plus lui plaire,
Il ne veut plus me voir.
Mais quand le jour s'efface,
Vingt fois, je le sais bien,
Sous ma fenêtre il passe ;
Aussi, je ne crains rien !
Laissons-le faire,
Il boudera,
Il grondera
Et s'en ira,
C'est son affaire !
Mais, à mes pieds 
Il reviendra,
Il gémira,
S'accusera ;
Et puis mon cœur pardonnera !
Cela finit toujours par là !

Vais-je au bal ? il s'empresse
D'accourir sur mes pas,
Bien qu'il dise sans cesse,
Pour moi, n'y venir pas.
Mais, quitte-je la fête,
Soudain, je le sais bien,
A partir il s'apprête ;
Aussi, je ne crains rien !
Laissons-le faire etc.

Sa voix, cruelle et tendre,
Mots que j'ai retenus !
Hier m'a fait entendre,
Je ne vous aime plus !
Mais, en set instant même,
Ses yeux, je le sais bien,
Me disaient: « Je vous aime ! »
Aussi, je ne crains rien !
Laissons-le faire etc.