Tu nous as donné les fleurs qui rayonnaient pour nous,
d'une légère et féerique beauté un jour que nous étions petits,
les prairies bariolées nous étaient favorables,
nous courions après les Rouges et changions pour les Bleues,
et le nénuphar à la lumineuse blancheur nous entendait
et dévoilait son secret pendant que nous le contemplions.

Tu nous as donné les champs aux vastes ondulations,
où les épis de blé mûrissent et se couvrent de l'or du soleil,
où le trèfle embaume l'été et la lande,
aussi sain que le pain, aussi doux que la violette,
où l'alouette au matin s'élève de son nid
et salue le nuage, au son du chant du coq.

Tu nous as donné les forêts si profondes et si fraîches
aux ombres tachetées de soleil, avec chemins creux et couvert,
où chaque jour est une fête et où le silence est parole
de la sortie des feuilles en mai jusqu'aux jaunes d'octobre .
Sur des sentiers secrets, sous des galeries voûtées,
nous fêtions la Saint Jean, et Noël sous la neige.

Tu nous as donné le ciel, où se pressent les nuages,
pour jouer et pour lutter sous les clameurs des vents,
jusqu'à ce que revenus au calme, ils sourient de là-haut,
bienheureux et régénérés par l'ablution de ses rayons.
Et tu nous as donné la nuit d'été, quand le jour se repose,
l'œil à-demi fermé, agitée par l'espoir.

Tu nous as donné les eaux vagabondes et puissantes,
notre route et notre protection, qui sont aller et venir,
et leurs flots longent nos côtes et nos plages,
aussi noirs qu'un tombeau, aussi bleus que le ciel,
et tissent une couronne d'éternité autour de ton front,
et chantent ton hymne : Que dure le Danemark !