Je suis le Ténébreux, - le Veuf, - l'Inconsolé, Le Prince d'Aquitaine à la Tour abolie : Ma seule Etoile est morte, - et mon luth constellé Porte le Soleil noir de la Mélancolie. Dans la nuit du Tombeau, Toi qui m'as consolé, Rends-moi le Pausilippe et la mer d'Italie, La fleur qui plaisait tant à mon coeur désolé, Et la treille où le Pampre à la Rose s'allie. Suis-je Amour ou Phébus ?... Lusignan ou Biron ? Mon front est rouge encor du baiser de la Reine ; J'ai rêvé dans la Grotte où nage la sirène... Et j'ai deux fois vainqueur traversé l'Achéron : Modulant tour à tour sur la lyre d'Orphée Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée.
Les Chimères
Song Cycle by Jean-Guy Bailly (1925 - 2009)
1. El Desdichado  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
Text Authorship:
- by Gérard Labrunie (1808 - 1855), as Gérard de Nerval, "El Desdichado"
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]2. Myrtho  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
Je pense à toi, Myrtho, divine enchanteresse, Au Pausilippe altier, de mille feux brillant, À ton front inondé des clartés de l'Orient, Aux raisins noirs mêlés avec l'or de ta tresse. C'est dans ta coupe aussi que j'avais bu l'ivresse, Et dans l'éclair furtif de ton oeil souriant, Quand aux pieds d'lacchus on me voyait priant, Car la Muse m'a fait l'un des fils de la Grèce. Je sais pourquoi là-bas le volcan s'est rouvert... C'est qu'hier tu l'avais touché d'un pied agile, Et de cendres soudain l'horizon s'est couvert. Depuis qu'un duc normand brisa tes dieux d'argile, Toujours, sous les rameaux du laurier de Virgile, Le pâle hortensia s'unit au myrte vert !
Text Authorship:
- by Gérard Labrunie (1808 - 1855), as Gérard de Nerval, "Myrtho", appears in Les Filles du Feu, in Les Chimères, first published 1854
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]3. Delfica  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
La connais-tu, Dafné, cette ancienne romance Au pied du sycomore, ou sous les lauriers blancs, Sous l'olivier, le myrte, ou les saules tremblants Cette chanson d'amour qui toujours recommence ? ... Reconnais-tu le TEMPLE au péristyle immense, Et les citrons amers où s'imprimaient tes dents, Et la grotte, fatale aux hôtes imprudents, Où du dragon vaincu dort l'antique semence ? .. Ils reviendront, ces Dieux que tu pleures toujours ! Le temps va ramener l'ordre des anciens jours ; La terre a tressailli d'un souffle prophétique ... Cependant la sibylle au visage latin Est endormie encor sous l'arc de Constantin - Et rien n'a dérangé le sévère portique.
Text Authorship:
- by Gérard Labrunie (1808 - 1855), as Gérard de Nerval, "Delfica", appears in Petits Châteaux de Bohême, in Odelettes, first published 1853
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]Total word count: 333