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Le Mystère des Saints Innocents

Oratorio by Henri Barraud (1900 - 1997)

?. Air  [sung text not yet checked]

Language: French (Français) 
Rien n'est beau comme un enfant qui s'endort en faisant
    sa prière, dit Dieu.
Je vous le dis, rien n'est aussi beau dans le monde.
Je n'ai jamais rien vu d'aussi beau dans le monde,
Et pourtant j'en ai vu des beautés dans le monde
Et je m'y connais. Ma création regorge de beautés. 
Ma création regorge de merveilles.
Il y en a tant qu'on ne sait pas où les mettre.
J'ai vu les millions et les millions d'astres rouler sous
    mes pieds comme les sables de la mer.
J'ai vu des journées ardentes comme des flammes.
Des jours d'été de juin, de juillet et d'août.
J'ai vu des soirs d'hiver posés comme un manteau.
J'ai vu des soirs d'été calmes et doux comme une
    tombée de paradis.
Tout constellés d'étoiles.
J'ai vu ces coteaux de la Meuse et ces églises qui sont
    mes propres maisons.
Et Paris et Reims et Rouen et des cathédrales qui sont
    mes propres palais et mes propres châteaux.
Si beaux que je les garderai dans le ciel.
J'ai vu la capitale du royaume et Rome capitale de
    chrétienté.
J'ai entendu chanter la messe et les triomphantes 
    vêpres.
Et j'ai vu ces plaines et ces vallonnements de France.
Qui sont plus beaux que tout.
J'ai vu la profonde mer, et la forêt profonde, et le cœur
    profond de l'homme.
J'ai vu des cœurs dévorés d'amour 
Pendant des vies entières 
Perdus de charité. 
Brûlant comme des flammes.
J'ai vu des martyrs si animés de foi 
Tenir comme un roc sur le chevalet 
Sous les dents de fer. 
(Comme un soldat qui tiendrait bon tout seul toute une vie 
Par foi 
Pour son général (apparemment) absent). 
J'ai vu des martyrs flamber comme des torches 
Se préparant ainsi les palmes toujours vertes. 
Et j'ai vu perler sous les griffes de fer 
Des gouttes de sang qui resplendissaient comme des
    diamants. 
Et j'ai vu perler des larmes d'amour 
Qui dureront plus longtemps que les étoiles du ciel. 
Et j'ai vu des regards de prière, des regards de
    tendresse,
Perdus de charité
Qui brilleront éternellement dans les nuits et les nuits. 
Et j'ai vu des vies tout entières de la naissance à la 
    mort, 
Du baptême au viatique, 
Se dérouler comme un bel écheveau de laine. 
Or je le dis, dit Dieu, je ne connais rien d'aussi beau
    dans tout le monde
Qu'un petit enfant qui s'endort en faisant sa prière
Sous l'aile de son ange gardien
Et qui rit aux anges en commençant de s'endormir.
Et qui déjà mêle tout ça ensemble et qui n'y comprend
    plus rien
Et qui fourre les paroles du « Notre Père » à tort et à 
    travers pêle-mêle dans les paroles du « Je vous salue
    Marie »
Pendant qu'un voile déjà descend sur ses paupières
Le voile de la nuit sur son regard et sur sa voix.
J'ai vu les plus grands saints, dit Dieu. Eh bien je vous
    le dis. 
Je n'ai jamais vu de si drôle et par conséquent je
    ne connais rien de si beau dans le monde
Que cet enfant qui s'endort en faisant sa prière
(Que ce petit être qui s'endort de confiance)
Et qui mélange son « Notre Père » avec son « Je vous salue
    Marie ».
Rien n'est si beau, et c'est même un point
Où la Sainte Vierge est de mon avis
Là-dessus.
Et je peux bien dire que c'est le seul point où nous
    soyons du même avis. Car généralement nous 
    sommes d'un avis contraire.
Parce qu'elle est pour la miséricorde.
Et moi il faut bien que je sois pour la justice.

Text Authorship:

  • by Charles Péguy (1873 - 1914), no title, appears in Le Mystère des Saints Innocents, first published 1912

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Confirmed with Charles Péguy, Les Mystères de Jeanne d'Arc. Le Mystère des Saints Innocents, Paris, Émile-Paul, Éditeur, 1912, 189-191.


Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
Total word count: 600
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