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Deux Poèmes de Charles d'Orléans

Song Cycle by Maxime Jacob (1906 - 1977)

2. Complainte de France  [sung text not yet checked]

Language: French (Français) 
France, jadis on te souloit nommer, 
En tous pays, le trésor de noblesse, 
Car un chacun pouvait en toi trouver 
Bonté, honneur, loyauté, gentillesse, 
Clergie, sens, courtoisie, prouesse ; 
Tous étrangers aimaient te suir, 
Et maintenant vois, dont j'ai déplaisance, 
Qu'il te convient maint grief mal soutenir, 
Très chrétien, franc royaume de France.

Sais-tu d'où vient ton mal, à vrai parler ? 
Connais-tu point pourquoi es en tristesse ? 
Conter le veux, pour vers toi m'acquitter, 
Ecoutes-moi et tu feras sagesse. 
Ton grand orgueil, glotonnie, paresse. 
Convoitise, sans justice tenir, 
Et luxure, dont as eu abondance, 
Ont pourchassé vers Dieu de te punir, 
Très chrétien, franc royaume de France.

Ne te veuilles pourtant désespérer, 
Car Dieu est plein de merci à largesse ; 
Va t'en vers lui sa grâce demander, 
Car il t'a fait, de ja pieca, promesse ; 
Mais que faces ton avocat Humblesse, 
Que très joyeux sera de toi guérir : 
Entièrement mets en lui ta confiance, 
Pour toi et tous, voulut en croix mourir, 
Très chrétien, franc royaume de France.

Souviens-toi comment voult ordonner 
Que criasses Montjoye, par liesse, 
Et, qu'en escu d'azur, dusses porter 
Trois fleurs de Lis d'or, et pour hardiesse 
Fermer en toi, t'envoya sa haultesse, 
L'Aurifiamme qui t'a fait seigneurir 
Tes ennemis ; ne mets en oubliance 
Tels dons hautains, dont lui pleut t'enrichir, 
Très chrétien, franc royaume de France.

En outre plus, te voulu envoyer 
Par une colombe qui est plein de simplesse, 
La unction dont dois tes Rois sacrer, 
Afin qu'en eux dignité plus en cresse ; 
Et, plus qu'à nul, t'a voulu sa richesse 
De reliques et corps sains, départir ; 
Tout le monde en a la congnoissance, 
Sois certain qu'il ne te veut faillir, 
Très chrétien, franc royaume de France.

Court de Romme si le fait appeller 
Son bras dextre, car souvent de détresse 
L'a mise hors, et pour ce approuver, 
Les Papes font te seoir, seul, sans presse, 
A leur dextre, se droit jamais ne cesse ; 
Et pour ce, dois fort pleurer et gemir, 
Quant tu déplais à Dieu qui tant t'avance 
En tous états, lequel dusses chérir, 
Très chrétien, franc royaume de France.

Quels champions souloit en toi trouver 
Chrétienté ! Ja ne faut que l'expresse ; 
Charlemagne, Roland et Olivier, 
En sont témoins, pour ce, je m'en délaisse. 
Et saint Louis Roi, qui fît la rudesse 
Des Sarrasins souvent anéantir, 
En son vivant, par travail et vaillance ; 
Les chroniques le montrent, sans mentir, 
Très chrétien, franc royaume de France.

Pour ce, France, veuilles toi adviser, 
Et tôt reprends de bien vivre l'adresse ; 
Tous tes méfaits mets peine d'amander, 
Faisant chanter et dire mainte messe 
Pour les âmes de ceux qui ont l'aspresse 
De dure mort souffert, pour te servir ; 
Leurs loyauté ait en souvenance. 
Rien épargner n'ont pour toi garantir. 
Très chrétien, franc royaume de France.

Dieu a les bras ouverts pour t'accoler, 
Prêt d'oublier ta vie pécheresse ; 
Requières pardon, bien te vendra aider 
Notre Dame, la très puissant princesse, 
Qui est ton cri, et que tiens pour maîtresse ; 
Les sains aussi te viendront secourir, 
Desquels les corps font en toi démourance. 
Ne veuilles plus en ton péché dormir, 
Très chrétien, franc royaume de France.

Et je, Charles Duc D'Orléans, rimer 
Voulut ces vers, ou temps de ma jeunesse, 
Devant chacun les veux bien avouer, 
Car prisonnier les fis, je le confesse ; 
Priant à Dieu, qu'avant j'ai vieillesse, 
Le temps de paix partout puisse avenir, 
Comme de coeur j'en ai la désirance, 
Et que vois tous tes maux bref finir, 
Très chrétien, franc royaume de France.

Text Authorship:

  • by Charles, Duc d'Orléans (1394 - 1465), "La complainte de France", written 1433

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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
Total word count: 579
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