Je rentrais le soir de la mer après un long voyage Je rentrais le soir de la mer quand à mes yeux étonnés apparut au bord de la mer une fille au pur visage respirant le vent de la mer, ses cheveux dénoués Jamais je ne vis devant moi une femme si belle Jamais je ne vis devant moi un trésor si précieux Je sentis soudain naître en moi une ardeur toute nouvelle lorsque vint se poser sur moi le velour de ses yeux Je voudrais aller lui parler mais je crains ma faiblesse. Je voudrais aller lui parler et me livrer sans détours si mes yeux savaient lui parler et lui dire ma tendresse Ah, si je pouvais sans parler lui offrir mon amour !
Trois chansons bretonnes
Song Cycle by Jean-Émile-Paul Cras (1879 - 1932)
1. La rencontre
Language: French (Français)
Text Authorship:
- by Jean-Émile-Paul Cras (1879 - 1932), "La rencontre"
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]2. L'aveu
Language: French (Français)
Ma belle, veux-tu partager mon sort ? Je veux t'adorer jusqu'à ma mort. Jusqu'à ta mort ? C'est beaucoup mon pauvre ami ; un seul jour te suffirait-i' ? Ma belle, veux-tu des sabots menus, je crains les cailloux pour tes pieds nus ? Si mes pieds nus te font mal à regarder, tourne-toi de l'autre côté. Ma belle, veux-tu un souper choisi avec du bon vin et du rôti ? De ton rôti je n'ai pas besoin ce soir, j'ai du beurre avec du pain noir. Ma belle, veux-tu quitter ce pays ? je t'amènerai jusqu'à Paris. Paris, dis-moi, n'est pas au bord de la mer que j'veux voir été comme hiver Ma belle, veux-tu un collier d'or roux ? j'en entourerai ton joli cou. Mon joli cou n'a pas besoin de collier, il est blanc, j'aime le montrer. Ma belle, veux-tu que j't'apporte en plus un grand sac pesant rempli d'écus ? Un sac d'écus !... et pourquoi faire ? mon Dieu, garde-le pour quand tu s'ras vieux. Ma belle, veux-tu cette pauvre fleur posée à tes pieds avec mon cœur ? Mon cœur, prends-le... Je ne peux plus le céler, moi aussi veux tojours t'aimer !
Text Authorship:
- by Jean-Émile-Paul Cras (1879 - 1932), "L'aveu"
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]3. La mort
Language: French (Français)
Un an nous nous sommes aimés depuis l'hiver jusqu'à l'été. Nos deux cœurs étaient tout entiers unis l'un et l'autre à jamais. Un an, nous nous sommes aimés et puis la mort l'a emportée. Je reste seul et désolé. Que suis-je sans elle ? Mon Dieu, qui aurait jamais dit un tel bonheur si tôt fini ? Je la vois, pâle sur son lit comme un oiseau blessé au nid. Mon Dieu, qui aurait jamais dit que mon trésor me serait pris ? Accueillez-la en paradis. Ayez pitié d'elle. Plus rien ne m'attache ici-bas, Puis qu'elle n'est plus en mes bras. Nuit et jour je cherche ses pas le long des grèv'et dans les bois. Plus rien ne m'attache ici-bas, Je ne veux rien que le trépas. Dieu, ne me le refusez pas. Menez-moi vers elle. Lorsque le soleil disparut, le pauvre amant soudain mourut. La même tombe l'a reçu. Il dort tout près d'elle.
Text Authorship:
- by Jean-Émile-Paul Cras (1879 - 1932)
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]Total word count: 465