Le ciel pleure ses larmes blanches Sur les jours roses trépassés ; Et les amours nus et gercés Avec leurs ailerons cassés Se sauvent, frileux, sous les branches. Ils sont finis les soirs tombants, Rêvés au bord des cascatelles. Les Angéliques, où sont-elles ! Et leurs âmes de bagatelles, Et leurs cœurs noués de rubans ?... Le vent dépouille les bocages, Les bocages où les amants Sans trêve enroulaient leurs serments Aux langoureux roucoulements Des tourterelles dans les cages. Les tourterelles ne sont plus, Ni les flûtes, ni les violes Qui soupiraient sous les corolles Des sons plus doux que des paroles. Le long des soirs irrésolus. Cette chanson -là-bas -écoute, Cette chanson au fond du bois... C'est l'adieu du dernier hautbois, C'est comme si tout l'autrefois Tombait dans l'âme goutte à goutte. Satins changeants, cheveux poudrés, Mousselines et mandolines, Ô Mirandas ! Ô Roselines ! Sous les étoiles cristallines, Ô Songe des soirs bleu-cendrés ! Comme le vent brutal heurte en passant les portes ! Toutes, -va ! toutes les bergères sont bien mortes. Morte la galante folie, Morte la Belle-au-bois-jolie, Mortes les fleurs aux chers parfums ! Et toi, sœur rêveuse et pâlie, Monte, monte, ô Mélancolie, Lune des ciels roses défunts.
Deux mélodies, paroles de Albert Samain
by Adela Maddison (c1862 - 1929)
1. Hiver  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
Text Authorship:
- by Albert Victor Samain (1858 - 1900), "Hiver", appears in Au jardin de l'Infante, Paris, Éd. du Mercure de France, first published 1897
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]2. Silence  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
Le silence descend en nous, Tes yeux mi-voilés sont plus doux ; Laisse mon coeur sur tes genoux. Sous ta chevelure épandue De ta robe un peu descendue Sort une blanche épaule nue. La parole a des notes d'or ; Le silence est [plus doux encor]1, Quand les coeurs sont pleins jusqu'au bord. Il est des soirs d'amour subtil, Des soirs où l'âme, semble-t-il, Ne tient qu'à peine par un fil... Il est des heures d'agonie Où l'on rêve la mort bénie Au long d'une étreinte infinie. La lampe douce se consume ; L'âme des roses nous parfume. Le Temps bat sa petite enclume. Oh ! s'en aller sans nul retour, Oh ! s'en aller avant le jour, Les mains toutes pleines d'amour ! Oh ! s'en aller sans violence, S'évanouir sans qu'on y pense D'une suprême défaillance... Silence !... Silence !... Silence !...
Text Authorship:
- by Albert Victor Samain (1858 - 1900), "Silence !", written 1893, appears in Au jardin de l'Infante, in L'urne penchée, no. 5, Paris, Éd. du Mercure de France, first published 1897
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Peter Low) , "Silence !", copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
1 Enescu: "plus encor"
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
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