Dans le champ planté de colzas, De luzerne et de betteraves, Devant les grands bœufs doux et graves Je passais comme tu passas. Longtemps avec moi tu causas, Par un matin des plus suaves, Dans le champ planté de colzas, De luzerne et de betteraves. Et si bien tu t’apprivoisas, Toi la fille aux pieds nus, qui braves L’herbe humide et le bord des gaves, Qu’en souriant tu me baisas, Dans le champ planté de colzas !
Rondels et rondeaux. Paroles et Musique de Maurice Rollinat
by Maurice Rollinat (1846 - 1903)
1. Le Champ de Colzas  [sung text not yet checked]
Authorship:
- by Maurice Rollinat (1846 - 1903), "La Fille aux pieds nus", appears in Dans les brandes, poèmes et rondels
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Confirmed with Maurice Rollinat, Dans les brandes, poèmes et rondels, Charpentier, 1883, pages 206-207.
Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , Joost van der Linden [Guest Editor]
2. La Chanson de la Perdrix grise  [sung text not yet checked]
La chanson de la perdrix grise Ou la complainte des grillons, C’est la musique des sillons Que j’ai toujours si bien comprise. Sous l’azur, dans l’air qui me grise, Se mêle au vol des papillons La chanson de la perdrix grise Ou la complainte des grillons. Et l’ennui qui me martyrise Me darde en vain ses aiguillons, Puisqu’à l’abri des chauds rayons J’entends sur l’aile de la brise La chanson de la perdrix grise.
Authorship:
- by Maurice Rollinat (1846 - 1903), "La Chanson de la Perdrix grise", appears in Dans les brandes, poèmes et rondels
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Confirmed with Maurice Rollinat, Dans les brandes, poèmes et rondels, Charpentier, 1883, pages 208-209.
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3. La Blanchisseuse du Paradis  [sung text not yet checked]
Au son de musiques étranges De harpes et de clavecins, Tandis que flottent par essaims Les cantiques et les louanges, Elle blanchit robes et langes Dans l’eau bénite des bassins, Au son de musiques étranges De harpes et de clavecins. Et les bienheureuses phalanges Peuvent la voir sur des coussins Repassant les surplis des saints Et les collerettes des anges, Au son de musiques étranges.
Authorship:
- by Maurice Rollinat (1846 - 1903), "La Blanchisseuse du Paradis", appears in Les névroses, in 1. Les Âmes
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Confirmed with Maurice Rollinat, Les Névroses, Paris, Fasquelle, 1917, page 47.
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4. Le Silence  [sung text not yet checked]
Le silence est l’âme des choses Qui veulent garder leur secret. Il s’en va quand le jour paraît, Et revient dans les couchants roses. Il guérit des longues névroses, De la rancune et du regret. Le silence est l’âme des choses Qui veulent garder leur secret. À tous les parterres de roses Il préfère un coin de forêt Où la lune au rayon discret Frémit dans les arbres moroses : Le silence est l’âme des choses.
Authorship:
- by Maurice Rollinat (1846 - 1903), "Le Silence", appears in Les névroses, in 1. Les Âmes
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Confirmed with Maurice Rollinat, Les Névroses, Paris, Fasquelle, 1917, page 19.
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5. Les Prunelles  [sung text not yet checked]
Ces prunelles bleu violet, Dans le buisson plein de murmures, N’ont qu’un terne et laiteux reflet Auprès du noir luisant des mûres ; Pas de guêpe au long corselet. Mais voici que maint oiselet S’éveille et descend des ramures Pour picorer, tant qu’il lui plaît, Ces prunelles. Comme des grains de chapelet, Elles sortent rondes et pures D’un fouillis de vertes guipures ; Les prés sentent le serpolet, Et l’aube ouvre dans l’air follet Ses prunelles.
Authorship:
- by Maurice Rollinat (1846 - 1903), "Les Prunelles", appears in Les névroses, in 3. Les Refuges
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Confirmed with Maurice Rollinat, Les Névroses, Paris, Fasquelle, 1917, page 180.
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6. La Mort des fougères  [sung text not yet checked]
L’âme des fougères s’envole : Plus de lézards entre les buis ! Et sur l’étang froid comme un puits Plus de libellule frivole ! La feuille tourne et devient folle, L’herbe songe aux bluets enfuis. L’âme des fougères s’envole : Plus de lézards entre les buis ! Les oiseaux perdent la parole, Et par les jours et par les nuits, Sur l’aile du vent plein d’ennuis, Dans l’espace qui se désole L’âme des fougères s’envole.
Authorship:
- by Maurice Rollinat (1846 - 1903), "La Mort des fougères", appears in Les névroses, in 3. Les Refuges
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Confirmed with Maurice Rollinat, Les Névroses, Paris, Fasquelle, 1917, page 181.
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7. Les pêcheurs roses  [sung text not yet checked]
Des pêchers roses, tous en chœur Embaument les vignes désertes ; Le battoir fait son bruit claqueur Au bord des mares découvertes, Et la nuit perd de sa longueur. Le vent qui n’a plus de rigueur Éparpille en souffles alertes La contagieuse langueur Des pêchers roses. L’Amour sourit, tendre et moqueur, Car bientôt, dans les herbes vertes, Œil mi-clos, lèvres entr’ouvertes, Plus d’une aux bras de son vainqueur Va commettre de tout son cœur Des péchés roses.
Authorship:
- by Maurice Rollinat (1846 - 1903), "Rondeau de printemps", written 1883, appears in Les névroses, Paris, Éd. Bibliothèque Charpentier, first published 1883
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Confirmed with Maurice Rollinat, Les Névroses, Paris, Fasquelle, 1917, page 163.
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8. L’Idiot  [sung text not yet checked]
L’idiot vagabond qui charme les vipères Clopine tout le jour infatigablement, Au long du ravin noir et du marais dormant, Là-bas où les aspics vont par troupes impaires. Quand l’automne a teinté les verdures prospères, L’œil fixe, avec un triste et doux balancement, L’idiot vagabond qui charme les vipères Clopine tout le jour infatigablement. Les serpents endormis, au bord de leurs repaires, Se réveillent en chœur à son chantonnement, Et venant y mêler leur grêle sifflement Suivent dans les chemins, comme de vieux compères, L’idiot vagabond qui charme les vipères.
Authorship:
- by Maurice Rollinat (1846 - 1903), "L’Idiot", appears in Les névroses, in 3. Les Refuges
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Confirmed with Maurice Rollinat, Les Névroses, Paris, Fasquelle, 1917, page 200.
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9. La Fontaine  [sung text not yet checked]
La fontaine du val profond Luit au bas des vieilles tourelles Dont les toitures se défont Et dont les girouettes grêles Vont et viennent, viennent et vont. Jamais la mousse de savon N’a troublé ses plissements frêles : Elle est limpide jusqu’au fond, La fontaine. Sur ses bords les saules me font Des éventails et des ombrelles ; Et là, parmi les sauterelles, J’arrête mon pas vagabond Pour lire Virgile et le bon La Fontaine.
Authorship:
- by Maurice Rollinat (1846 - 1903), "La Fontaine", appears in Les névroses, in 3. Les Refuges
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Confirmed with Maurice Rollinat, Les Névroses, Paris, Fasquelle, 1917, page 159.
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10. La Pipe du Poète  [sung text not yet checked]
Quand l’uniformité m’écœure, Dans la rue ou dans la maison, Que de fois pour nuager l’heure Je savoure ton cher poison ! Ô ma coupe de nicotine, Mon regard jubile en suivant Ta fumée errante et lutine Comme l’onde et comme le vent ! Quel doux philtre dans ces bouffées Que j’aspire par ton cou noir ! Seul avec toi, je vois des fées Dansant au sommet d’un manoir. Humant ton odeur tabagique Plus subtile que des parfums, Au milieu d’un rêve magique, J’évoque mes amis défunts ; Et ma spectrale bien-aimée, Avec son regard alarmant, Sur tes spirales de fumée Flotte mystérieusement. Ton brouillard est l’escarpolette Qui berce mes jours et mes nuits ; Tu chasses comme une amulette Mes cauchemars et mes ennuis. Et je cuis mon dégoût du monde Dans ton fourneau large et profond : Je trouve l’homme moins immonde En te fumant, l’œil au plafond. Tu montres à ma fantaisie Qui s’enveloppe d’un linceul, Des horizons de poésie Où le vers s’ébauche tout seul ; Et pour moi ta saveur bénie, Délicieuse d’âcreté, Conserve en sa monotonie Une éternelle nouveauté !
Authorship:
- by Maurice Rollinat (1846 - 1903), "La Pipe", appears in Les névroses, in 3. Les Refuges
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Confirmed with Maurice Rollinat, Les Névroses, Paris, Fasquelle, 1917, pages 237-238.
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