Il est dans le hameau voisin Cet ami que mon cœur préfère, Chaque soir et chaque matin Il passe auprès de ma chaumière. Dois-je détruire son espoir, Lorsque son hommage me flatte ? Ah ! combien je serais ingrate ! Il vient de si loin pour me voir ! L'autre matin je lui rendis Le salut qu'il osa me faire, Et depuis ses vœux plus hardis Pour moi ne sont plus un mystère. Hélas ! j'ai vu son désespoir, Et ma froideur en est la cause... Un baiser est si peu de chose !... Il vient de si loin pour me voir ! Mais de ses pas dans le sentier L'herbe a déjà caché la trace... Pourrait-il jamais oublier Le nœud charmant qui nous enlace ?... Oh ! non, un importun devoir Le retient éloigné sans doute. Ah ! je dois abréger la route, Il vient de si loin pour me voir !
Mon Ami et Pour Jeanne seule, deux romances
by Julie Bernard
1. Mon Ami  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
Text Authorship:
- by Émile Souvestre (1806 - 1854), "Mon Ami", appears in La lune de miel, appears in Trois Femmes, Rêves poétiques, no. 2, first published 1860
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Confirmed with La Lune de Miel par Émile Souvestre, Paris, Michel Lévy Frères, 1861, pages 15-16. The poem is preceded by the following epigram by Boulay-Paty, from Le Charme: "Le premier rêve d'un enfant !".
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2. Pour Jeanne seule  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
Je ne me mets pas en peine Du clocher ni du beffroi ; Je ne sais rien de la reine, Et je ne sais rien du roi ; J'ignore, je le confesse, Si le seigneur est hautain, Si le curé dit la messe En grec ou bien en latin ; S'il faut qu'on pleure ou qu'on danse, Si les nids jasent entr'eux ; Mais sais-tu ce que je pense ? C'est que je suis amoureux. Sais-tu, Jeanne, à quoi je rêve ? C'est au mouvement d'oiseau De ton pied blanc qui se lève Quand tu passes le ruisseau. Et sais-tu ce qui me gêne ? C'est qu'à travers l'horizon, Jeanne, une invisible chaîne Me tire vers ta maison. Et sais-tu ce qui m'ennuie ? C'est l'air charmant et vainqueur, Jeanne, dont tu fais la pluie Et le beau temps dans mon cœur. Et sais-tu ce qui m'occupe, Jeanne ? c'est que j'aime mieux La moindre fleur de ta jupe Que tous les astres des cieux.
Text Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), "Je ne me mets pas en peine", written 1859, appears in Les Chansons des rues et des bois, in 1. Livre premier : Jeunesse, in 3. Pour Jeanne seule, no. 1
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