L'herbe jaune emmêlée aux bruyères profondes Rayonne doucement sur la fange nacrée, Et c'est, d'un bout du ciel à l'autre bout du monde, La tristesse fuyante et rose de l'été. Les noirs genévriers sont tendres et funèbres Et les pins gris trempés d'une amère rosée; Si tu veux y mouiller tes douces, douces lèvres, Toute la solitude à ton coeur va monter. Sur la calme lueur des bruyères profondes, La jaune douceur des herbages fanés, Si tu veux arrêter tes regards de colombe Tout l'automne et le soir dans tes yeux vont passer. La bruyère emmêlée à la rousse fougère Brillera sur les eaux parmi l'herbe fléchie, La fagne sur les monts s'étendra solitaire Et l'ombre sourira secrètement fleurie. Car, au fond de ton coeur, plus tendre et plus funèbre Qu'au bord des longues eaux le noir genévrier L'amour mortel étanche avec ses sombres lèvres Le sang rose fuyant de l'automne embaumé. A Venise la Perle, où des roses d'automne Fleurissaient un mur gris sur l'eau qui sent la mer, Le plus triste des jours souriait sans paroles Au long des quais blanchis et des palais de pierre. Le plus triste des songes et le plus souriant Répandait l'ombre étroite des deux coins de sa bouche Comme une arche abaissée où glisse le couchant Dans Venise emperlée, à l'heur où rien ne bouge. Le silence coulait avec l'eau qui déferle Et l'air mystérieux sentait la fleur des mers, Et les îlots nacrés trempaient comme des perles Dans un lointain doré d'absinthe et de miel clair. Le plus beau des minuits, le plus pâle matin, Et les plus tristes roses, souriantes d'automne, Et tant de campaniles, et les aspect marins Des mâts penchés et noirs et des minces gondoles; Et tant d'amères eaux jusqu'à son coeur montées, Et la mort des palais au front inhabité Ont mis la bouche d'ombre aux deux coins abaissés De Venise la perle, sur mon coeur désolé. Ah! l'air mystérieux sentait la fleur des mers Et le silence étroit noyait l'âme profonde, Et l'absinthe des eaux avec le miel de l'air Du plus rose des soirs enivrait les colombes!...
3 mélodies
Song Cycle by Victor Vreuls (1876 - 1944)
1. L'automne sur la Fagne  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
Text Authorship:
- by Marie Closset (1873 - 1952), as Jean Dominique, "L'Automne sur la Fagne", written 1904, appears in L'Anémone des Mers. Poèmes
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Confirmed with Marie Closset / Jean Dominique, L'Anémone des Mers. Poèmes, Paris, Mercure de France, 1906 pages 21-22.
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2. Le soir
Language: French (Français)
Le soir, tout doucement, descend par les chemins
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Text Authorship:
- by René Vanderhaeghe (1887 - 1957), as René Lyr, written 1909?, appears in Brises, first published 1909
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3. J'ai reposé mon âme  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
J'ai reposé mon âme parmi les fleurs, Roses de ma bonne passion, violettes De toute ma patience secrète, Et lys de ma chaste douleur. Mon âme y a chanté comme un oiseau, Rossignol des lunaires bocages, Alouette tombée des nuages Ou colombe dans sa cage de roseaux. Mais tu rêvais au fond du jardin, Mauvaise sœur qui fait la distraite, Et les lys , les roses et les violettes Sont morts de ton jeune dédain. Ô toi qui fus si loin et si près, Écoute le rossignol sous la lune d'or, L'alouette dans l'azur de l'aurore Et la colombe parmi les cyprès !
Text Authorship:
- by Stuart Merrill (1863 - 1915), "Chanson", written 1900, appears in Les quatre saisons, in 2. Été, no. 13, Paris, Éd. du Mercure de France, first published 1900
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Confirmed with Stuart Merrill, Les quatre saisons : Poèmes, Paris, Société du Mercure de France, 1900, pages 92-93
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