Tendre, la jeune femme rousse, Que tant d'innocence émoustille, Dit à la blonde jeune fille Ces mots, tout bas, d'une voix douce : » Sève qui monte et fleur qui pousse, Ton enfance est une charmille : Laisse errer mes doigts dans la mousse Où le bouton de rose brille, » Laisse-moi, parmi l'herbe claire, Boire les gouttes de rosée Dont la fleur tendre est arrosée, -- » Afin que le plaisir, ma chère, Illumine ton front candide Comme l'aube l'azur timide. «
Les Saisons de Verlaine
Song Cycle by Willem Frederik Bon (1940 - 1983)
1. Le printemps  [sung text not yet checked]
Authorship:
- by Paul Verlaine (1844 - 1896), "Printemps", appears in Parallèlement, in Les amies, no. 4, first published 1867
See other settings of this text.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]2. L'été  [sung text not yet checked]
Despotique, pesant, incolore, l'Été, Comme un roi fainéant présidant un supplice, S'étire par l'ardeur blanche du ciel complice Et baille. L'homme dort loin du travail quitté. L'alouette au matin, lasse, n'a pas chanté. Pas un nuage, pas un souffle, rien qui plisse Ou ride cet azur implacablement lisse Où le silence bout dans l'immobilité. L'âpre engourdissement a gagné les cigales Et sur leur lit étroit de pierres inégales Les ruisseaux à moitié taris ne sautent plus. Une rotation incessante de moires Lumineuses étend ses flux et ses reflux... Des guêpes, çà et là volent, jaunes et noires.
Authorship:
- by Paul Verlaine (1844 - 1896), "Allégorie", appears in Jadis et naguère, in Jadis, in Sonnets et autres vers, no. 14
Go to the single-text view
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]3. L'automne  [sung text not yet checked]
L'automne et le soleil couchant ! Je suis heureux ! Du sang sur de la pourriture ! L'incendie au zénith ! La mort dans la nature ! L'eau stagnante, l'homme fiévreux ! Oh ! c'est bien là ton heure et ta saison, poète Au cœur vide d'illusions, Et que rongent les dents de rats des passions, Quel bon miroir, et quelle fête ! Que d'autres, des pédants, des niais ou des fous, Admirent le printemps et l'aube, Ces deux pucelles-là, plus roses que leur robe; Moi, je t'aime, âpre automne, et te préfère à tous Les minois d'innocentes, d'anges, Courtisane cruelle aux prunelles étranges.
Authorship:
- by Paul Verlaine (1844 - 1896), "Un soir d'octobre", appears in Premiers vers
See other settings of this text.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]4. L'hiver  [sung text not yet checked]
Dans l'interminable Ennui de la plaine, La neige incertaine Luit comme du sable. Le ciel est de cuivre Sans lueur aucune. On croirait voir vivre Et mourir la lune. Comme des nuées Flottent gris les chênes Des forêts prochaines Parmi les buées. Le ciel est de cuivre Sans lueur aucune. On croirait vivre Et mourir la lune. Corneilles poussives, Et vous, les loups maigres, Par ces bises aigres Quoi donc vous arrive? Dans l'interminable Ennui de la plaine La neige incertaine Luit comme du sable . . .
Authorship:
- by Paul Verlaine (1844 - 1896), no title, written 1874, appears in Romances sans paroles, in Ariettes oubliées, no. 8, Sens, Typographie de Maurice L'Hermite, first published 1874
See other settings of this text.
Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Corinne Orde) , "In the endless tedium of the plain", copyright © 2008, (re)printed on this website with kind permission