Un feu distinct m’habite, et je vois froidement La violente vie illuminée entière... Je ne puis plus aimer seulement qu’en dormant Ses actes gracieux mélangés de lumière. Mes jours viennent la nuit me rendre des regards, Après le premier temps de sommeil malheureux ; Quand le malheur lui-même est dans le noir épars Ils reviennent me vivre et me donner des yeux. Que si leur joie éclate, un écho qui m’éveille N’a rejeté qu’un mort sur ma rive de chair, Et mon rire étranger suspend à mon oreille, Comme à la vide conque un murmure de mer, Le doute — sur le bord d’une extrême merveille, Si je suis, si je fus, si je dors ou je veille ? Un feu distinct m’habite, et je vois froidement La violente vie illuminée entière... Je ne puis plus aimer seulement qu’en dormant Ses actes gracieux mélangés de lumière. Mes jours viennent la nuit me rendre des regards, Après le premier temps de sommeil malheureux ; Quand le malheur lui-même est dans le noir épars Ils reviennent me vivre et me donner des yeux. Que si leur joie éclate, un écho qui m’éveille N’a rejeté qu’un mort sur ma rive de chair, Et mon rire étranger suspend à mon oreille, Comme à la vide conque un murmure de mer, Le doute — sur le bord d’une extrême merveille, Si je suis, si je fus, si je dors ou je veille ?
Trois mélodies de François de La Rochefoucauld, poèmes de Paul Valéry - 2ème recueil
by François de La Rochefoucauld (flourished c1950)
1. Un feu distinct  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
Text Authorship:
- by Ambroise-Paul-Touissaint-Jules Valéry (1871 - 1945), "Un feu distinct", written 1891, appears in Album de vers anciens 1890-1900, Librairie Adrienne Monnier, Paris, first published 1920
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]2. Vue  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
Si la plage planche, si L’ombre sur l’œil s’use et pleure Si l’azur est larme, ainsi Au sel des dents pure affleure La vierge fumée ou l’air Que berce en soi puis expire Vers l’eau debout d’une mer Assoupie en son empire Celle qui sans les ouïr Si la lèvre au vent remue Se joue à évanouir Mille mots vains où se mue Sous l’humide éclair de dents Le très doux feu du dedans.
Text Authorship:
- by Ambroise-Paul-Touissaint-Jules Valéry (1871 - 1945), "Vue", appears in Album de vers anciens 1890-1900
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First published in Le Centaure, recueil trimestriel de Littérature et d'Art, 1896, volume 1, page 80, then in "Album de vers anciens 1890-1900" (A. Monnier et Cie, Les Cahiers des Amis des Livres, no. 5, 1920), XI (11)Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
3. Le Bois amical  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
Nous avons pensé des choses pures Côte à côte, le long des chemins, Nous nous sommes tenus par les mains Sans dire... parmi les fleurs obscures ; Nous marchions comme des fiancés Seuls, dans la nuit verte des prairies ; Nous partagions ce fruit de féeries La lune amicale aux insensés Et puis, nous sommes morts sur la mousse, Très loin, tout seuls parmi l'ombre douce De ce bois intime et murmurant ; Et là-haut, dans la lumière immense, Nous nous sommes trouvés en pleurant Ô mon cher compagnon de silence !
Text Authorship:
- by Ambroise-Paul-Touissaint-Jules Valéry (1871 - 1945), "Le bois amical", written 1890, appears in Album de vers anciens 1890-1900, first published 1892
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
First published in the revue La Conque, no. 11, 1892.
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