Il était un petit enfant, Très malheureux et pas méchant. Mères ! Pleurez, songeant aux autres ! Il avait, tout comme les vôtres, De grands yeux, des cheveux d'or fin, Mais vos mignons, quand ils ont faim, Vous emplissez de gâteries Leurs douces menottes chéries. Lui mangeait comme il le pouvait Du pain noir... quand il en avait. Point de baisers, point de caresse, On le brutalisait sans cesse. Pourtant il ne se plaignait pas. Lorsqu'il pleurait, parfois, tout bas, Tant dure que fût sa souffrance, Plus grands était sa patience. Il disait: «Je vais presque nu, C'est que le Bon Dieu l'a voulu, En lui faisant bien ma prière, Il viendra finir ma misère.» Un soir, on le battit si fort, Le pauvre petit, qu'il est mort. Et la Vierge, la Bonne Mère, Se mit alors très en colère: « Ce chétif, je le vengerai ! Ces méchants, je les punirai ! » L'enfant dit, tout pâle de crainte: « Pardon pour Maman, Vierge Sainte ! » Il était un petit enfant Très malheureux et pas (simple) méchant.
Trois poèmes chastes
Song Cycle by Jules Massenet (1842 - 1912)
1. Le pauv' petit
Subtitle: Légende
Language: French (Français)
Text Authorship:
- by Georges Boyer (1850 - 1931)
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]2. Vers Bethléem
Language: French (Français)
Ils cheminent depuis longtemps, et voici l'heure Où tout devient mystérieux sous le ciel noir, Où dans un air capitonné l'oiseau du soir Chante, lugubre, avec sa voix d'enfant qui pleure. En attendant que la clarté mourante meure, Ils vont encor, malgré fatigue, et sans savoir Quand ils pourront, les pauvres gens ! Enfin s'asseoir Près du foyer hospitalier d'un demeure. La Vierge marche avec Joseph en cette nuit Vers Bethléem; et l'on perçoit un très doux bruit et comme des tressaillements d'ailes étranges... Pour voir passer les pèlerins silencieux, A travers les étoiles d'or ce sont les Anges Qui, frissonnants, se penchent tous au bord es cieux.
Text Authorship:
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]3. La légende du baiser  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
Un jour de fête au Paradis, Parmi les gazons reverdis Par un printemps que rien ne change, Dieu le Père se promenait. Dans sa grande ombre se tenait, Tout armé, saint Michel, archange. Du globe terrestre [?] Un bruit très doux; Dieu s'arrêta Et l'archange le vit sourire. « Jamais rien de pareil ici ! Ce qui vient nous charmer ainsi, Mon bon Michel, peux-tu le dire ?» « Demandez à Sainte Cécile, Qui cueille des roses. Holà ! C'est de la musique, cela; Le renseigner vous est facile ! J'écoute depuis un moment, Murmura-t-elle ingénument, Et je sens des troubles étranges ! Je crois même que c'est pécher ! Les pécheurs de troubler les Anges ! Des pécheurs? Tous ne le sont pas ! Voyez vers nous porter ses pas De mon fils cette chaste amante: Ce cloître l'a donnée aux cieux ; L'extase encore est dans ses yeux ! Quel est ce bruit qui vous enchante ? Parlez, enfant, rappelez-vous ! » La vierge se mit à genoux Et dit : Pardonnez-moi, mon Père ! Ce qui peut entr'ouvrir le ciel, Ce qui sourit à l'éternel, C'est un baiser d'amour sincère !»
Text Authorship:
- by Jean de Villeurs (1843 - 1908)
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