Dès que plus un bruit N'éveille la nuit, Que l'astre au ciel luit, Changeant, Et que, par l'allée De brume voilée, La mousse est criblée D'argent, Sous les clartés blanches, Ecartant les branches, Svelte et de pervenches Coiffée, Frôlant les forêts De son pas discret, "Voici qu'apparaît La Fée... Dans le clair-obscur Un blond rayon sur Sa robe d'azur Se rit, El caresse et moire Son beau corps d'ivoire Dont la jeune gloire Fleurit. Derrière s'élance, Eclos du silence, Ce que sa puissance Protège, Nains, sylphes, qui font Par vol et par bond Comme un vagabond Cortège. Mais la Fée a vu Briller -- épandu Sous le bras tordu Qu'étend, Protecteur, un chêne -- Ridé par l'haleine De l'ombre sereine, L'étang. Comme s'y déploie Le ciel qui chatoie, Elle effleure, en joie, L'eau brune, Et de ses doigts blancs Cueille, à gestes lents, Des reflets tremblants De lune...
Trois chœurs
Song Cycle by Jean Absil (1893 - 1974)
1. Lune magique  [sung text not yet checked]
Text Authorship:
- by André Amillet (1877 - 1963), as Paul Reboux, "Lune magique", written 1897?, appears in Les Iris noirs, in 3. Paysages, no. 6, Paris, Éd. Alphonse Lemerre, first published 1898
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]2. Sous‑bois
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3. Le vent  [sung text not yet checked]
Sur la bruyère longue infiniment, Voici le vent cornant Novembre, Sur la bruyère, infiniment, Voici le vent Qui se déchire et se démembre, En souffles lourds, battant les bourgs, Voici le vent, Le vent sauvage de Novembre. Aux puits des fermes, Les seaux de fer et les poulies Grincent ; Aux citernes des fermes, Les seaux et les poulies Grincent et crient Toute la mort, dans leurs mélancolies. Le vent rafle, le long de l'eau, Les feuilles mortes des bouleaux, Le vent sauvage de Novembre ; Le vent mord, dans les branches, Des nids d'oiseaux ; Le vent râpe du fer Et peigne, au loin, les avalanches, Rageusement, du vieil hiver, Rageusement, le vent, Le vent sauvage de Novembre. Dans les étables lamentables, Les lucarnes rapiécées Ballottent leurs loques falotes De vitres et de papier. -- Le vent sauvage de Novembre ! -- Sur sa butte de gazon bistre, De bas en haut, à travers airs, De haut en bas, à coups d'éclairs, Le moulin noir fauche, sinistre, Le moulin noir fauche le vent, Le vent, Le vent sauvage de Novembre. Les vieux chaumes, à cropetons, Autour de leurs clochers d'église, Sont ébranlés sur leurs bâtons ; Les vieux chaumes et leurs auvents Claquent au vent, Au vent sauvage de Novembre. Les croix du cimetière étroit, Les bras des morts que sont ces croix, Tombent, comme un grand vol, Rabattu noir, contre le sol. Le vent sauvage de Novembre, Le vent, L'avez-vous rencontré le vent, Au carrefour des trois cents routes, Criant de froid, soufflant d'ahan, L'avez-vous rencontré le vent, Au carrefour des trois cents routes, Criant de froid, soufflant d'ahan, L'avez-vous rencontré le vent, Celui des peurs et des déroutes ; L'avez-vous vu, cette nuit-là, Quand il jeta la lune à bas, Et que, n'en pouvant plus, Tous les villages vermoulus Criaient, comme des bêtes, Sous la tempête ? Sur la bruyère, infiniment, Voici le vent hurlant, Voici le vent cornant Novembre.
Text Authorship:
- by Émile Verhaeren (1855 - 1916), title 1: "Les Vents qui hurlent", title 2: "Le Vent", appears in Les villages illusoires, Bruxelles, Éd. Edmond Deman, first published 1893
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First published in the journal La Jeune Belgique, January 1893, under the title "Les Vents qui hurlent", and then in 1895 in Les villages illusoires under the title "Le Vent"
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]