by Charles Baudelaire (1821 - 1867)
Le serpent qui danse See original
Language: French (Français)
Que j’aime voir, chère indolente, De ton corps si beau, Comme une étoile vacillante, Miroiter la peau ! Sur ta chevelure profonde Aux âcres parfums, Mer odorante et vagabonde Aux flots bleus et bruns, Comme un navire qui s’éveille Au vent du matin, Mon âme rêveuse appareille Pour un ciel lointain. Tes yeux, où rien ne se révèle De doux ni d’amer, Sont deux bijoux froids où se mêle L’or avec le fer. À te voir marcher en cadence, Belle d’abandon, On dirait un serpent qui danse Au bout d’un bâton, Sous le fardeau de ta paresse Ta tête d’enfant Se balance avec la mollesse D’un jeune éléphant, Et ton corps se penche et s’allonge Comme un fin vaisseau Qui roule bord sur bord, et plonge Ses vergues dans l’eau. Comme un flot grossi par la fonte Des glaciers grondants, Quand l’eau de ta bouche remonte Au bord de tes dents, Je crois boire un vin de Bohême, Amer et vainqueur, Un ciel liquide qui parsème D’étoiles mon cœur !
Composition:
- Set to music by Léo Ferré (1916 - 1993), "Le serpent qui danse", published 1963 [ voice and piano ], Éd. S.E.M.I. Méridian
Text Authorship:
- by Charles Baudelaire (1821 - 1867), "Le Serpent qui danse", appears in Les Fleurs du mal, in 1. Spleen et Idéal, no. 29, Paris, Poulet-Malassis et de Broise, first published 1857
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CZE Czech (Čeština) (Jaroslav Haasz) , "Tančící had"
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This text was added to the website: 2017-04-29
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