by Théodore Faullin de Banville (1823 - 1891)
Mais la nuit vient See original
Language: French (Français)
ÉROS
Mais la nuit vient. Au fond de la voûte azurée
L'aile sombre du soir s'étend démesurée,
L'ombre cache en croissant les pieds des arbrisseaux,
Et je vois à la fois au ciel et sur les eaux
Dont sa courbe brillante argenté la surface,
L'arc de ma bien-aimée étendu sur l'espace !
Je te conjure, ô nuit suave, qui descends
Sur les coteaux parmi les feux incandescents !
Vous, lacs transis, moirés de sinistres lumières,
Je vous conjure, et toi qui ris dans les clairières,
Grande nature, abri du chasseur indompté,
Obéis-moi ! Qu'un air chargé de volupté
Vole, et répande avec de magiques paroles
Le même embrasement, des ailes aux corolles !
Que tout aime !
Silène, heureux magicien,
Assembla ces roseaux selon son art ancien.
La nymphe que les bois nomment avec mystère
Accourra par l'effet d'un charme involontaire
Au son de cette flûte. Éveillons ses accords.
Rien. Là-bas c'est le bruit faible et mourant des cors.
...
L'astre pâle apparaît ; sa lueur magnétique
Scintille, et, comme l'aube au mur d'une prison,
Blanchit ce cachot noir qu'ils nomment l'horizon !
Un parfum d'ambroisie inonde la ravine.
C'est elle. Contiens-toi, mon àme !
Note for Debussy's setting: in line 10 of the text, "Je vous conjure" becomes "Je t'en conjure" in the repetition.
Composition:
- Set to music by Claude Achille Debussy (1862 - 1918), "Mais la nuit vient", L. 51 no. 1 (1883-1886) [ tenor and piano ], from opera Diane au bois, no. 1, https://www.loc.gov/item/consortium.mgn_114397/
Text Authorship:
- by Théodore Faullin de Banville (1823 - 1891), no title, appears in Diane au bois, comédie héroïque en deux actes, en vers, Paris, Michel Lévy Frères, first published 1864
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