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by François Porché (1877 - 1944)

La veille
Language: French (Français) 
Pendant ce temps là-bas, dans les maisons tranquilles,
L'enfant dort, un rameau de buis à son chevet,
Comme les autres soirs la femme se dévet,
Et les derniers passants circulent dans les villes.

Ô vieille vie, ô bruit des pas,
Sécurité des murs, ô sommeil de l'innocence,
Fièvre des beaux bras nus que tourmente l'absence,
Votre misère à vous c'est de ne savoir pas.

Un volet clos vous trompe, un rideau sourd vous leurre.
C'est un piège à présent que le repos d'un lit.
Réveillez-vous, prions, qui peut connaître l'heure
Où le sort s'accomplit?

Prions dans les cités avec le hall qui fume,
Avec les rares feux qui clignent dans la brume
Sous les balcons déserts,
Et prions dans les champs avec les métairies,
Avec tout ce que l'oeil au-dessus des prairies
Voit d'étoiles par les soirs clairs.

Prions avec les seuils, avec les bancs, les tables
Et les vieux puits sombres et purs,
Avec les souffles chauds, qui sortent des étables,
Avec les toits qu'on croyait sûrs.

En avant les convois ronflant de ligne en ligne,
Plus loin que les tracteurs et les canons pesants,
Prions pour tous les fronts déjà marqués d'un signe
Prions pour les agonisants.

Prions pour tous ceux qu'un doigt touche
Près du sourcil:
Celui qui glisse une cartouche
Dans son fusil;
Celui qui tient une grenade
Prête à son poing;
Celui dont la fanfaronnade
Ne trompe point;
Celui qui tire ses cisailles
De leur étui;
Celui que, seul dans les broussailles,
Rêve; celui
Qui, troublé, s'applique à retordre
Un fil tordu;
Celui qui, parti sur un ordre,
Se sait perdu.

À genoux, à genoux! Voici l'instant terrible
Où les grains confondus, jetés ensemble au crible,
Vont s'envoler vers leur destin.
Faisons de la prière une autre prise d'armes,
Prions comme on combat, avec des yeux sans larmes,
Voici le tranchant du matin.

Adieu, père, époux, fils, frère, ami, tous les nôtres.
Vous n'avez point dormi comme les onze apôtres
Autour du Maître abandonné.
Adieu, vous voilà tous marchant la tête droite,
Défilant pour mourir par une brèche étroite,
Adieu, l'heure a sonné.

Text Authorship:

  • by François Porché (1877 - 1944) [author's text not yet checked against a primary source]

Musical settings (art songs, Lieder, mélodies, (etc.), choral pieces, and other vocal works set to this text), listed by composer (not necessarily exhaustive):

  • by Matthijs Vermeulen (1888 - 1967), "La veille", 1917, published 1951 [medium voice and piano], Amsterdam, Donemus [
     text verified 1 time
    ]

Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]

This text was added to the website between May 1995 and September 2003.
Line count: 54
Word count: 348

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