Je suis la parole et je suis tout, Et depuis toujours je parle Et jamais je me tairai. Le bruit du monde, c’est moi. Le vent qui passe, c’est mon souffle. L’eau qui court, c’est ma salive. Les étoiles sont mes mots brilliants, Le soleil est une syllabe Que j’ai jetée un jour par hasard. Je suis l’ouragon qui prend les arbres, Comme des cheveux arrachés Sur la peau du crâne de la terre. Je suis la brise qui fait: “frt frt” À la pointe des brins d’herbe En y posant mille caresses. Je parle même dans le silence ; Mais j’y parle si bas, si bas. Que moi-même je ne m’entends pas. Je suis la parole et je suis tout, Je sors de là, d’ici, de partout, Et pourtant, je sors du rien. Langue de l’homme, rouge flambeau Sur toi, je m’allume en passant. De toi m’envole comme un éclair. Ce que je suis, je ne sais pas. Flamme, eau, vent, étoile, tout, Et aussi ce qui n’est pas encore. Ce que je suis, je ne sais pas. Je suis la parole et je suis tout, Et peut-être que je ne suis pas. J’annonce, je nomme, je crée, Et depuis toujours je parle, Et jamais je ne me tairai. Dans le monde au rut éternel Je suis le bruit que font les choses En s’unissant par les baisers.
Notes provided by Laura Prichard about the song by Alexandre Georges: Eighteen years after the beginning of the novel, the tarot cards have revealed to La Vougne that her granddaughter will one day be queen of a Romani tribe, and she prepares the girl for this role by teaching her sacred stories, songs, and rituals.
The poetic text in the preface to Georges’ complete score is preceded with this introduction:
“La plus belle de toutes les chansons est celle qui célèbre la gloire de la parole, disait la Vougne, parce que la parole est la créatrice de tout. Et la vielle déclamait le mystique poème qui dit:” (Roman page 139) [“The most beautiful of all songs is the one that celebrates the glory of the word,” said La Vougne, “because the word is the creator of everything.” And the old lady declaimed the mystical poem that reads:]
Text Authorship:
- by Jean Richepin (1849 - 1926), written 1883, appears in Miarka la fille à l'ours, in 3. Miarka s'instruit, Paris, Éd. Charpentier, first published 1883 [author's text not yet checked against a primary source]
Musical settings (art songs, Lieder, mélodies, (etc.), choral pieces, and other vocal works set to this text), listed by composer (not necessarily exhaustive):
- by Alexandre Georges (1850 - 1938), "La Parole", 1888 [ high voice and piano ], from Chansons de Miarka, no. 7, Éd. Enoch [sung text checked 1 time]
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
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