by Stuart Merrill (1863 - 1915)
Au temps de la mort des marjolaines
Language: French (Français)
Au temps de la mort des marjolaines, Alors que bourdonne ton léger Rouet, tu me fais, les soirs, songer A tes aïeules les châtelaines. Tes doigts sont fluets comme les leurs Qui dévidaient les fuseaux fragiles. Que files-tu, soeur, en ces vigiles, Où tu chantes d'heurs et de malheurs ? Seraient-ce des linceuls pour tes rêves D'amour, morts en la saison des pleurs D'avoir vu mourir toutes les fleurs Qui parfumèrent les heures brèves ? Oh ! le geste fatal de tes mains Pâles, quand je parle de ces choses, De tes mains qui bénirent les roses En nos jours d'amour sans lendemains ! C'est le vent d'automne dans l'allée, Soeur, écoute, et la chute sur l'eau Des feuilles du saule et du bouleau, Et c'est le givre dans la vallée. Dénoue - il est l'heure - tes cheveux Plus blonds que le chanvre que tu files ; L'ombre où se tendent nos mains débiles Est propice au murmure des voeux. Et viens, pareille à ces châtelaines Dolentes à qui tu fais songer, Dans le silence où meurt ton léger Rouet, ô ma soeur des marjolaines !
Text Authorship:
- by Stuart Merrill (1863 - 1915), "Au temps de la mort des marjolaines", appears in Petits poèmes d'automne, in 1. Amour d'automne, no. 5, Paris, Éd. Léon Vanier, first published 1895 [author's text not yet checked against a primary source]
Musical settings (art songs, Lieder, mélodies, (etc.), choral pieces, and other vocal works set to this text), listed by composer (not necessarily exhaustive):
- by Gabriel Dupont (1878 - 1914), "Au temps de la mort des marjolaines", 1903-04, published 1904 [high voice and piano], from Poèmes d'automne, no. 3, Paris, G. Astruc [ sung text not verified ]
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
This text was added to the website: 2008-07-27
Line count: 28
Word count: 180