Viens ! Je veux te cingler la chair
Du fouet des esclaves !
Viens ! tu sentiras le fer
Des rudes entraves !
Viens ! te traînant par tes cheveux d'or
Sur les pierres dures,
Je t'abreuverai de tortures
Encor, encor, encor !
Au galop furieux des chevaux,
En lâchant la bride
Par monts et par vaux,
Vers la Steppe aride,
Plus loin, là-bas, là-bas
Je t'emporterai dans mes bras,
Et c'est en vain que tu crieras :
« Grâce ! Ah ! ne me tuez pas ! »
Jamais de moi tu ne t'arracheras !
Viens ! Il faut reconnaître
Ton maître !
Viens ! Je veux boire tes sanglots
Et me repaître
De tes larmes coulant à flots !
Je te strierai de longues meurtrissures...
Mes baisers seront des morsures...
Plus loin, là-bas, là-bas,
Dans l'angoisse tu m'aimeras !
Viens ! Et puisse l'Enfer m'entendre !
O mon cœur, mon cœur adoré,
Mon trésor sacré !
Si l'on veut te reprendre,
Je te tuerai !