by Victor Hugo (1802 - 1885)
La ville prise
Language: French (Français)
La flamme par ton ordre, ô roi, luit et dévore, De ton peuple en grondant elle étouffe les cris, Et, rougissant les toits comme une sombre aurore, Semble en son vol joyeux danser sur leurs débris. Le meurtre aux milles bras comme un géant se lève; Les palais embrasés se changent en tombeaux; Pères, femmes époux, tout tombe sous le glaive; Autour de la cité s'appellent les corbeaux. Les méres ont frémi; les vierges palpitantes, O calife! ont pleuré leurs jeunes ans flétris, Et les coursiers fougueux ont traîné hors des tentes Leurs corps vivants, de coups et de baisers meurtris. Vois d'un vaste linceul la ville enveloppée; Vois! quand ton bras puissant passe, il fait tout plier! Les prêtres qui priaient ont péri par l'épée, Jetant leur livre saint comme un vain bouclier. Les tout petits enfants, écrasés sous les dalles, Ont vécu; de leur sang le fer s'abreuve encor - Ton peuple baise, ô Roi, la poudre des sandales Qu'à ton pied glorieux attache un cercle d'or!
Text Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), "La ville prise", written 1825, appears in Les Orientales, no. 23, first published 1829 [author's text not yet checked against a primary source]
Musical settings (art songs, Lieder, mélodies, (etc.), choral pieces, and other vocal works set to this text), listed by composer (not necessarily exhaustive):
- by Louis (Trouillon) Lacombe (1818 - 1884), "La ville prise" [sung text checked 1 time]
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
This text was added to the website between May 1995 and September 2003.
Line count: 20
Word count: 168