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by Rémy Belleau (1527/8 - 1577)

La pierre aqueuse
Language: French (Français) 
C'était une belle brune
Filant au clair de la lune, 
Qui laissa choir son fuseau 
Sur le bord d'une fontaine, 
Mais courant après sa laine 
Plongea la tête dans l'eau,

Et se noya la pauvrette 
Car à sa voix trop faiblette 
Nul son désastre sentit, 
Puis assez loin ses compagnes 
Parmi les vertes campagnes 
Gardaient leur troupeau petit.

Ah ! trop cruelle aventure ! 
Ah ! mort trop fière et trop dure !
Et trop cruel le flambeau 
Sacré pour son hyménée, 
Qui l'attendant, l'a menée 
Au lieu du lit, au tombeau.

Et vous, nymphes fontainières 
Trop ingrates et trop fières, 
Qui ne vîntes au secours 
De cette jeune bergère, 
Qui faisant la ménagère 
Noya le fil de ses jours.

Mais en souvenance bonne 
De la bergère mignonne, 
Emus de pitié, les dieux 
En ces pierres blanchissantes 
De larmes toujours coulantes 
Changent l'émail de ses yeux.

Non plus yeux, mais deux fontaines, 
Dont la source et dont les veines 
Sourdent du profond du coeur ; 
Non plus coeur, mais une roche 
Qui lamente le reproche 
D'Amour et de sa rigueur.

Pierre toujours larmoyante, 
A petit flots ondoyante, 
Sûrs témoins de ses douleurs ; 
Comme le marbre en Sipyle 
Qui se fond et se distille 
Goutte à goutte en chaudes pleurs.

Ô chose trop admirable, 
Chose vraiment non croyable, 
Voir rouler dessus les bords 
Une eau vive qui ruisselle, 
Et qui de course éternelle, 
Va baignant ce petit corps !

Et pour le cours de cette onde 
La pierre n'est moins féconde 
Ni moins grosse, et vieillissant 
Sa pesanteur ne s'altère :
Ains toujours demeure entière 
Comme elle était en naissant.

Mais est-ce que de nature 
Pour sa rare contexture 
Elle attire l'air voisin,
Ou dans soi qu'elle recèle 
Cette humeur qu'elle amoncelle 
Pour en faire un magasin ?

Elle est de rondeur parfaite, 
D'une couleur blanche et nette 
Agréable et belle à voir, 
Pleine d'humeur qui ballotte 
Au dedans, ainsi que flotte 
La glaire en l'oeuf au mouvoir.

Va, pleureuse, et te souvienne 
Du sang de la plaie mienne 
Qui coule et coule sans fin, 
Et des plaintes épandues 
Que je pousse dans les nues 
Pour adoucir mon destin.

Note: this text shows modernized spelling.


Text Authorship:

  • by Rémy Belleau (1527/8 - 1577), "La pierre aqueuse" [author's text checked 1 time against a primary source]

Musical settings (art songs, Lieder, mélodies, (etc.), choral pieces, and other vocal works set to this text), listed by composer (not necessarily exhaustive):

  • by Robert Caby (1905 - 1992), "La pierre aqueuse", 1950 [high voice and piano], from Six poèmes de la renaissance, no. 4. [ sung text not verified ]

Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]

This text was added to the website: 2017-02-01
Line count: 72
Word count: 350

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