L’oiseau yüan et l’oiseau yang nagent côte à côte sur le fleuve Kin dont les eaux coulent paisiblement vers le nord. Quand l’oiseau yüan s’arrête à l’ombre d’un arbre de la rive, sa compagne s’arrête parmi les roseaux en fleurs. Tous deux préféreraient la mort ou la captivité plutôt que la fuite, si, pour fuir, ils devaient se séparer. Adieu, seigneur de ma vie ! Aucune fleuve ne peut revenir à sa source, aucune rose ne peut revenir sur le rosier qui l’a laissé tomber. Malgré la croyance générale, les plantes ne sont pas insensibles. Qu’advient-il à celles dont la nature est de s’attacher ? L’une vit et meurt à l’endroit même où le vent laissa tomber la graine qui lui donna le jour ; l’autre périt dès qu’on l’arrache de l’abri qu’elle avait choisi. La nature est clémente pour la fleur, et l’homme est cruel pour la femme qui l’aime. Adieu, seigneur de ma vie ! Aucun fleuve ne peut revenir à sa source, aucune rose ne peut revenir sur le rosier qui l’a laissé tomber. En souvenir de moi, gardez ces trois hirondelles de jade. Elles brillaient dans ma chevelure, le jour de notre mariage. Essuyez-les, chaque soir, avec votre manche de soie. Et ne roulez jamais la natte sur laquelle vous m’avez caressée … Laissez les araignées y tendre leurs fils. Permettez-moi de vous demander de conserver toujours le bloc d’ambre sur lequel je posais ma tête, pour dormir. Les rêves qu’il vous donnera vous rappelleront notre passé. Adieu, seigneur de ma vie ! Aucun fleuve ne peut revenir à sa source, aucune rose ne peut revenir sur le rosier qui l’a laissé tomber. J’ai oublié, dans votre coffre sculpté, mon petit manteau de plumes. Ne le mettez jamais sur d’autres épaules que les vôtres. Quant à mon miroir, mon miroir d’argent où mon cœur se réfléchissait comme un visage au fond d’un puits, tendez-le souvent à votre nouvelle épouse, et qu’il vous aide à connaître son cœur. Adieu, seigneur de ma vie ! Aucun fleuve ne peut revenir à sa source, aucune rose ne peut revenir sur le rosier qui l’a laissé tomber.
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Text Authorship:
- by Franz Toussaint (1879 - 1955), "L'adieu", appears in La flûte de jade [author's text not yet checked against a primary source]
Musical settings (art songs, Lieder, mélodies, (etc.), choral pieces, and other vocal works set to this text), listed by composer (not necessarily exhaustive):
- by Eugeniusz Knapik (b. 1951), "L'adieu", 1973, copyright © 1980 [ soprano and orchestra ], from La flûte de jade, no. 3, Kraków : Polskie Wydawnictwo Muzyczne [sung text not yet checked]
Researcher for this page: Joost van der Linden [Guest Editor]
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