Dans un coffret de vieux chêne Mon cœur jeune est enfermé. Quand ma mort sera prochaîne, Vous direz à mon aimé ; Vous direz à mon aimé, Quand ma mort sera prochaine, Que mon cœur est enfermé Dans le coffret de vieux chêne. Sur le coffret de vieux chêne Par un artisan famé Vous ferez sculpter la chaîne Qui me lie à mon aimé. Une chaîne en fleurs de mai Qui s’enroule autour du chêne Pour que mon cœur embaumé Sente moins la mort prochaine. L’amour est comme une chaîne Qui vous lie au seul aimé. Dans un coffret de vieux chêne Mon cœur gît inanimé.
Mélodies, poèmes d'Anatole Le Braz , opus 25
by Charles Tournemire (1870 - 1939)
1. Dans un coffret de vieux chêne  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
Authorship:
- by Anatole le Braz (1859 - 1926), "Sône", appears in La chanson de la Bretagne, Paris, Éd. H. Caillère, first published 1892
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]2. Tout au long de la nuit  [sung text checked 1 time]
Language: French (Français)
(Refrain écossais) Jadis, au fond pur de mon âme, Des étoiles voguaient sans bruit ; Et c’étaient des yeux clairs de femme Qui brûlaient d’une douce flamme, Tout le long, le long de la nuit ! Les étoiles se sont éteintes, Mon âme est comme un ciel détruit Où l’on entend gémir les plaintes De mes remords et de mes craintes, Tout le long, le long de la nuit. Mes larmes mirent comme un fleuve, Le firmament que reconstruit, Sur mes ruines d’âme veuve, Une espérance toujours neuve Plus éternelle que la nuit.
Authorship:
- by Anatole le Braz (1859 - 1926), "Tout le long de la nuit", appears in La chanson de la Bretagne, Paris, Éd. H. Caillère, first published 1892
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]3. Évocation  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
Penché sur tes yeux gris à la clarté changeante, Je vois un pays grave, un pensif horizon, Des quais, au bord de l’eau qu’un clair de lune argenté, Et, dans un bourg antique, une jeune maison. La jeune maison blanche, aux fenêtres ouvertes, Tournait le dos au monde et regardait la mer. Des barques s’endormaient sous leurs voiles inertes, Et les vents fatigués s’assoupissaient dans l’air. Tes yeux évocateurs ont des clartés subtiles, Les roses du matin ont refleuri les deux, Comme aux jours du Port-Blanc, le groupe des Sept- Iles S’est mis à défiler dans le fond de tes yeux. Elles nageaient ainsi, les îles enchantées, Dans une lueur blonde au-dessus des flots pers, Et, le soir, descendaient, par l’abîme tentées, L’escalier d’or qui mène à l’au-delà des mers Dans tes yeux assombris, je vois une nuit douce. L’ajonc mouillé l’embaume, et le goémon roux… Une fontaine en pleurs sanglote dans la mousse ; Entendre sangloter les fontaines est doux. C’était un chemin creux ombragé de grands frênes. C’était le pays noir, les landes, les hauteurs ; Dans le silence ému des larges nuits sereines, Se répondaient au loin les appels des pasteurs. J’assiste dans tes yeux au lever des étoiles ; D’un mystérieux pas on les entend marcher ; C’est un bruit souple et lent de robes et de voiles… Peut-être, au bord du ciel, un dieu va se pencher ! Nos lèvres savouraient la paix de la nature, Cet arôme infini des grèves et des champs Que verse la Bretagne à toute créature, Dans la patène d’or des grands soleils couchants.
Authorship:
- by Anatole le Braz (1859 - 1926), "Évocation", appears in La chanson de la Bretagne, Paris, Éd. H. Caillère, first published 1892
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]4. Le chant de ma mère  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
Le chant que me chantait naguère Ma mère douce, au long des nuits, Â dû mourir avec ma mère… Nul ne me l’a chanté depuis. Et c’est en vain qu’au seuil des portes Obstinément je l’ai quêté, O ma mère, tes lèvres mortes Dans la tombe l’ont emporté. En vain, sous les lampes huileuses, J’ai fait, dans l’âtre des maisons Sourdre au cœur des vieilles, fileuses L’eau vive des vieilles chansons, La berceuse qui me fut chère, Le doux chant naguère entendu, Le chant que me chantait ma mère, Avec ma mère s’est perdu. Mais aux heures, aux heures chastes Où les nocturnes ciels d’été Nous haussent sur leurs ailes vastes A des songes d’éternité. Je vois soudain, dans ma mémoire, Champ du repos peuplé d’aïeux, Circuler la grande ombre noire D’un laboureur mystérieux. Sa charrue étrange et sacrée Ouvre au loin des sillons mouvants Et fait, de la terre éventrée, Jaillir des morts restés vivants. Muet, sur les fosses rouvertes, Je l’entends aller et venir Ce grand faiseur de découvertes Qui se nomme le Souvenir. Et, hors des glèbes retournées, Se lèvent d’antiques moissons Où court, dédaigneux des années, Le pied nu des jeunes chansons. Et le chant, le chant dont ma mère Berça mon somme au temps jadis Exhale en moi l’odeur légère D’un fin bleuet du paradis.
Authorship:
- by Anatole le Braz (1859 - 1926), "Le chant de ma mère", appears in La chanson de la Bretagne, Paris, Éd. H. Caillère, first published 1892
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]5. Berceuse d'Armorique  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
Dors, petit enfant, dans ton lit bien clos : Dieu prenne en pitié les matelots ! - Chante ta chanson, chante, bonne vieille ! La lune se lève et la mer s'éveille. Quand tu seras mousse, hélas ! c'est le vent Qui te bercera dans ton lit mouvant. - Chante ta chanson, chante, bonne vieille ! La lune se lève et la mer s'éveille. Déjà dans ton âme a chanté la mer Son chant doux aux fils, aux mères amer. - Chante ta chanson, chante, bonne vieille ! La lune se lève et la mer s'éveille. Au Pays du Froid, ton père a sombré. Tu naissais alors, je n'ai pas pleuré. - Chante ta chanson, chante, bonne vieille ! La lune se lève et la mer s'éveille. Au pays du Froid, la boule des fiords Chante sa berceuse en berçant les morts. - Chante ta chanson, chante, bonne vieille ! La lune se lève et la mer s'éveille. Dors, petit enfant, dans ton lit bien doux, Car tu t'en iras comme ils s'en vont tous. - Chante ta chanson, chante, bonne vieille ! La lune se lève et la mer s'éveille. Tes yeux ont déjà la couleur des flots. Dieu prenne en pitié les bons matelots ! - Chante ta chanson, chante, bonne vieille ! La lune se lève et la mer s'éveille. Car c'est pour les flots que nous enfantons, Tous meurent marins, qui sont nés Bretons.
Authorship:
- by Anatole le Braz (1859 - 1926), "Berceuse d'Armorique", appears in La chanson de la Bretagne, Paris, Éd. H. Caillère, first published 1892
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Researcher for this page: Ferdinando Albeggiani6. Cloches de Pâques  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
Voici les cloches revenues ! Les Pâques ont sonné dans l’air, Et le printemps rit sur la mer Dans le sourire blond des nues. Voici venir par les chemins Les croyants, les porteurs de palmes ; Ils ont la foi dans leurs yeux calmes, Et des rosaires dans les mains. Des couronnes de primevères Au front des Dieux morts vont fleurir ; On entend des sèves courir Dans le granit des vieux calvaires… Des pécheurs ont vu, sur les eaux, Blanchir la robe du Doux Maître… Les enfants qui viennent de naître Ont bégayé dans leurs berceaux. Et, sous le porche de l’église, Les Saints tressaillent, rajeunis De sentir éclore des nids Dans leurs manteaux en pierre grise. **** C’est fini des tristes hivers… Ces moissonneurs de choses mortes N’iront plus de portes en portes Geignant le cri des "pillawers". Carillonnez, Pâques fleuries ! Voici les Temps, les Temps Nouveaux ! Déjà hennissent les chevaux Dans la liberté des prairies. Des souffles, de grands souffles fous, Traversent la mer Atlantique, Et la noble ivresse celtique A gonflé les sacs-binious !
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- by Anatole le Braz (1859 - 1926), "Cloches de Pâques", appears in La chanson de la Bretagne, Paris, Éd. H. Caillère, first published 1892
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]7. Nuit d'étoiles  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
Voici venir la calme nuit ! La terre en est comme bercée ; Hors de nous elle éteint le bruit, En nous elle endort la pensée ! Voici venir la calme nuit. Les bois s’emplissent de mystère, Comme si Dieu subitement Leur faisait signe de se taire Pour écouter le firmament. Les bois s’emplissent de mystère. Les étoiles viennent et vont, Comme des flambeaux qu’on promène ; Leur regard magique et profond Semble veiller l’angoisse humaine. Les étoiles viennent et vont. Une pitié douce est en elles Pour les peines dont nous souffrons ; Elles se penchent, maternelles, Sur la tristesse de nos fronts. Une pitié douce est en elles. Étoiles, étoiles des cieux, Regards des morts que nous aimâmes, Si Dieu laissait mourir vos yeux, Le ciel s’éteindrait dans nos âmes. Étoiles, étoiles des cieux.
Authorship:
- by Anatole le Braz (1859 - 1926), "Nuit d'étoiles", appears in La chanson de la Bretagne, Paris, Éd. H. Caillère, first published 1892
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