La plus délicate des roses Est, à coup sûr, la rose-thé. Son bouton aux feuilles mi-closes De carmin à peine est teinté. On dirait une rose blanche Qu'aurait fait rougir de pudeur, En la lutinant sur la branche, Un papillon trop plein d'ardeur. Son tissu rose et diaphane De la chair a le velouté ; Auprès, tout incarnat se fane Ou prend de la vulgarité. Comme un teint aristocratique Noircit les fronts bruns de soleil, De ses sœurs elle rend rustique Le coloris chaud et vermeil. Mais si votre main qui s'en joue, À quelque bal, pour son parfum, La rapproche de votre joue, Son frais éclat devient commun. Il n'est pas de rose assez tendre Sur la palette du Printemps, Madame, pour oser prétendre Lutter contre vos dix-sept ans. La peau vaut mieux que le pétale, Et le sang pur d'un noble cœur Qui sur la jeunesse s'étale De tous les roses est vainqueur !
Trois mélodies à deux voix pour sopranos ou chœur d'enfants et piano
Song Cycle by Emmanuel Clerc (b. 1963)
1. La Rose Thé  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
Text Authorship:
- by Pierre-Jules-Théophile Gautier (1811 - 1872), "La rose-thé", appears in Émaux et Camées
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]2. Les Roses  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
Je te vois, rose, livre entrebâillé, qui contient tant de pages de bonheur détaillé qu'on ne lira jamais. Livre-mage, qui s'ouvre au vent et qui peut être lu les yeux fermés..., dont les papillons sortent confus d'avoir eu les mêmes idées.
Text Authorship:
- by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), no title, appears in Poèmes français, in 3. Les Roses, no. 2, first published 1927
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]3. Le Merle  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
Un oiseau siffle dans les branches Et sautille gai, plein d'espoir, Sur les herbes, de givre blanches, En bottes jaunes, en frac noir. C'est un merle, chanteur crédule, Ignorant du calendrier, Qui rêve soleil, et module L'hymne d'avril en février. Pourtant il vente, il pleut à verse ; L'Arve jaunit le Rhône bleu, Et le salon, tendu de perse, Tient tous ses hôtes près du feu. Les monts sur l'épaule ont l'hermine, Comme des magistrats siégeant ; Leur blanc tribunal examine Un cas d'hiver se prolongeant. Lustrant son aile qu'il essuie, L'oiseau persiste en sa chanson ; Malgré neige, brouillard et pluie, Il croit à la jeune saison. Il gronde l'aube paresseuse De rester au lit si longtemps Et, gourmandant la fleur frileuse, Met en demeure le Printemps. Il voit le jour derrière l'ombre, Tel un croyant, dans le saint lieu, L'autel désert, sous la nef sombre, Avec sa foi voit toujours Dieu. À la nature il se confie, Car son instinct pressent la loi. Qui rit de ta philosophie, Beau merle, est moins sage que toi !
Text Authorship:
- by Pierre-Jules-Théophile Gautier (1811 - 1872), "Le merle", appears in Émaux et Camées
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CZE Czech (Čeština) (Jaroslav Vrchlický) , "Kos"
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