Écoute, écoute... On dirait un glas qui dans l’air frissonne, On dirait une plainte dans la mousse... Ou bien c’est les cloches qui sonnent, Ou bien c’est le sycomore qui pousse. Écoute, écoute... Ce n’est pas les cloches qui sonnent, Ce n’est pas le sycomore qui pousse, Ce sont les adieux qu’à jamais sans doute Dit la bien aimée à son cher amour... Écoute, écoute...
Cinq mélodies
by Gian Francesco Malipiero (1882 - 1973)
1. Chanson morave
Language: French (Français)
Text Authorship:
- by Victor Margueritte (1866 - 1942), written 1885-1886, appears in Au fil de l'heure, in La Maison du Passé, in 2. La Gerbe dénouée, in 13. Chansons moraves, no. 3, Paris, Éd. Plon-Nourrit, first published 1898
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Researcher for this page: Joost van der Linden [Guest Editor]2. Les yeux couleur du temps
Language: French (Français)
Silencieuse, sur les arbres, sur les toits, Et blanche et lente, la neige tombe... Pourquoi, Mon cœur, si blanche, et lente, et malgré moi songer À la neige, la neige lente des années... Ah! c’est que peu a peu l’heure lourde d’oubli A tendu son niveau glacé sur l’heure enfuie! Des amours d’autrefois tout parfumés d’aurore Du matin frais à peine un souvenir encore, Douloureux et charmant comme les fleurs fanées, Qu’enfouira bientôt la neige des années... Et plus rien. De la cendre au foyer que je fouille. Comme un glaive ébréché que déjà mord la rouille, L’orgueil même pourrit au fourreau de mon cœur! Cœur plein de lassitude et de vague rancœur, Hélas! plutôt qu’en toi même cette descente, Fais ce rêve devant la neige éblouissante: L’exquise fiancée aux yeux couleur du temps, Que depuis tant de soirs ta solitude attend, Viendra demain, foulant la neige matinale: Et toi, pour saluer sa grâce virginale Sur sa robe et ses mains, joyeux, tu répandras Des roses de Noël écloses sous ses pas!
Text Authorship:
- by Victor Margueritte (1866 - 1942), "Les yeux couleur du temps", written 1885-1886, appears in Au fil de l'heure, in La Maison du Passé, in 2. La Gerbe dénouée, no. 23, Paris, Éd. Plon-Nourrit, first published 1898
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Researcher for this page: Joost van der Linden [Guest Editor]3. Pégase
Language: French (Français)
Cabré devant la noire escalade du mur, Les naseaux frémissants et les ailes tendues, Debout, tu fouettes l’air de tes jambes tordues. En vain ! l’immense nuit dresse son mur obscur. Pégase, dans les champs étoilés de l’azur, Naguère tu lançais tes courses éperdues, Tu franchissais d’un bond les claires étendues, Et ta crinière d’or flottait dans le ciel pur. Allons ! cogne aux parois de l’ombre universelle ! Tes suprêmes élans se briseront contre elle, Et demain va finir l’assaut désespéré. Mais comme nous t’aimons, nous dont l’âme recèle Un aussi vierge ciel que ton azur pleuré, Nous qui tentons la même escalade éternelle !
Text Authorship:
- by Victor Margueritte (1866 - 1942), "Pégase", written 1885-1886, appears in Au fil de l'heure, in La Maison du Passé, in 2. La Gerbe dénouée, no. 2, Paris, Éd. Plon-Nourrit, first published 1898
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Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , Joost van der Linden [Guest Editor]4. Ariette
Language: French (Français)
Tu me lias de tes mains blanches, Tu me lias de tes mains fines, Avec des chaînes de pervenches Et des cordes de capucines. Laisse tes mains blanches, Tes mains fines, M’enchaîner avec des pervenches Et des capucines.
Text Authorship:
- by Ioannes Papadiamantopoulos (1856 - 1910), as Jean Moréas, "Ariette", appears in Les Syrtes, Éd. Léo Trezenick, first published 1884
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Researcher for this page: Joost van der Linden [Guest Editor]5. L'archet
Language: French (Français)
Elle avait de beaux cheveux, blonds Comme une moisson d'août, si longs Qu'ils lui tombaient jusqu'aux talons. Elle avait une voix étrange, Musicale, de fée ou d'ange, Des yeux verts sous leur noire frange. Lui, ne craignait pas de rival, Quand il traversait mont ou val, En l'emportant sur son cheval. Car, pour tous ceux de la contrée, Altière elle s'était montrée, Jusqu'au jour où il l'eut rencontrée. L'amour la prit si fort au cœur, Que pour un sourire moqueur, Il lui vint un mal de langueur. Et dans ses dernières caresses: Fais un archet avec mes tresses, Pour charmer tes autres maîtresses. Puis, dans un long baiser nerveux, Elle mourut. Suivant ses vœux, Il fit l'archet de ses cheveux. Comme un aveugle qui marmonne, Sur un violon de Crémone Il jouait, demandant l'aumône. Tous avaient d'enivrants frissons A l'écouter. Car dans ses sons Vivaient la morte et ses chansons. Le roi, charmé, fit sa fortune. Lui, sut plaire à la reine brune Et l'enlever au clair de lune. Mais chaque fois qu'il y touchait Pour plaire à la reine, l'archet Tristement le lui reprochait. Au son du funèbre langage, Ils moururent à mi-voyage. Et la morte reprit son gage. Elle reprit ses cheveux blonds Comme une moisson d'août, si longs Qu'ils lui tombaient jusqu'aux talons.
Text Authorship:
- by Charles Cros (1842 - 1888), "L'archet", appears in Le Coffret de Santal, in Chansons perpétuelles, no. 11, Paris, Éd. Alphonse Lemerre
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Peter Low) , "The Violin Bow", copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
First published in the revue La Parodie (September, 1869), with music by Ernest Cabaner.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]Total word count: 597