Pieds [frileux et]1 cheveux dorés, Le beau printemps court par les prés, Sous l'azur tiède de la nue ; Il fait sur les pommiers en fleurs, Neiger les dernières pâleurs De l'aube nue. Puis de l'Orient plus vermeil, Comme après un divin sommeil, Il fait jaillir à flots les roses, Et, dans l'air empli de parfums, Chasse les souvenirs défunts Des jours moroses. Il met parmi les blés nouveaux Les gouttes de sang des pavots Comme des blessures légères, Déchaîne les zéphyrs méchants Qui font pleurer les lis penchants Sur les fougères. Il ouvre les lis et les cœurs Et, sous ses petits doigts vainqueurs, Aime à meurtrir les fleurs de neige. -- Fillettes aux cheveux dorés, Le beau printemps court par les prés, Dieu vous protége !
La chanson des saisons
Song Cycle by Paul-Jean-Jacques Lacôme d'Estalenx (1838 - 1920)
1. Chanson de printemps  [sung text not yet checked]
Text Authorship:
- by Armand Silvestre (1837 - 1901), "Chanson de printemps", appears in La chanson des heures, poésies nouvelles 1874-1878, in 6. Vers pour être chantés, no. 2, Paris, Éd. G. Charpentier, first published 1878
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View original text (without footnotes)Confirmed with Armand Silvestre, La chanson des heures: poésies nouvelles (1874-1878), Paris, G. Charpentier, 1878, pages 182-183.
1 Lacome d'Estalenx: "nus et les"; further changes may exist not shown above.Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
2. Chanson d'été  [sung text not yet checked]
Voici que l'or vivant des blés Sous les faucilles s'amoncelle, Tandis que l'or des cieux ruisselle Au front des chênes accablés. Partout la lumière est en [fête]1 : Dans l'azur rayonnant et sur la moisson faite, Partout en flots divins s'épanche la clarté. Gloire à l'été ! Sous la morsure des soleils Toute sève brise l'écorce Et vient épanouir sa force Dans la pourpre des fruits vermeils. Partout sur les bois, dans la plaine La vie a débordé comme une coupe pleine Et le sang de la terre a vers les cieux monté. Gloire à l'été ! Sous [les]2 midis silencieux [De la canicule]3 qui passe, On dit qu'un baiser dans l'espace S'échange de la terre aux cieux. De cette caresse [féconde]4 Naissent les biens sacrés qui font vivre le monde. En elle est la lumière et la fertilité. Gloire à l'été !
Text Authorship:
- by Armand Silvestre (1837 - 1901), "Chanson d'été", appears in La chanson des heures, poésies nouvelles 1874-1878, in 6. Vers pour être chantés, no. 3
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View original text (without footnotes)Notes for Schmitt's setting:
Stanza 3, lines 3 and 4: the soprano and tenor soli sing "On dit q'éechangent dans l'espace, les cieux et la terre, un baiser" ; the alto solo sings "On dit que les cieux et la terre échangent dans l'espace un baiser d'amour!" ; and the bass solo sings "Un baiser s'échange dans l'espace de la terre aux cieux."
Stanza 3, line 5: some soli add to the end of this line "immense" or "caresse d'amants idéls biens du monde"
Stanza 3, line 6: some soli sing "précieux et sacrés"
2 Schmitt: "ces"
3 Schmitt: "En l'ardeur brûlant"
4 Schmitt: "féconde et mystérieuse"
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3. Chanson d'automne  [sung text not yet checked]
Toi qui viens frapper à ma porte, Dis-moi ce que ta main m'apporte, Pâle automne? -- Une feuille morte. Le mince présent, sur ma foi ! En me l'offrant, au moins, dis-moi Ce qu'il veut dire ? -- Souviens-toi Cette dépouille inanimée, Qui donc, d'une main parfumée, Te la remit ? -- Ta bien-aimée. Gage d'amour ou de remords, Ce bien cher entre les trésors, D'où vient-il ? -- Du pays des morts
Text Authorship:
- by Armand Silvestre (1837 - 1901), "Chanson d'automne", written 1878, appears in La chanson des heures, poésies nouvelles 1874-1878, in 6. Vers pour être chantés, no. 4, Paris, Éd. Charpentier, first published 1878
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]4. Chanson d'hiver  [sung text not yet checked]
La neige a vêtu d'hermine les bois, Et le givre y pend ses frêles dentelles. -- Quand revient l'hiver, je songe et je bois Au pays lointain des fleurs immortelles. -- Rappelons-nous ! -- les lis flottants Montent dans les cieux palpitants. En route, mon âme, et courage ! La tiédeur du foyer nous permet ce mirage. Fermons les yeux pour rêver au printemps ! Un voile brumeux flotte dans le vent Et le soir y met sa bordure sombre. -- Quand revient l'hiver, je pense souvent Au pays lointain des soleils sans ombre. -- Rappelons-nous ! -- quelle clarté Baigne d'azur l'immensité ! En route, mon âme et courage ! La chaleur du foyer nous permet ce mirage. Fermons les yeux pour rêver à l'été. Dans l'air s'est éteint le bruit des ébats Et la bise y met ses chansons étranges. -- Quand revient l'hiver, je pense tout bas Au pays lointain des longues vendanges. -- Rappelons-nous ! -- du cep moins vert Le fruit de pourpre s'est ouvert Et jusqu'au bord emplit la tonne. Amis, fermons les yeux pour rêver à l'automne, Fermons les yeux pour oublier l'hiver !
Text Authorship:
- by Armand Silvestre (1837 - 1901), "Chanson d'hiver", written 1878, appears in La chanson des heures, poésies nouvelles 1874-1878, in 6. Vers pour être chantés, no. 5, Paris, Éd. G. Charpentier, first published 1878
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Confirmed with Armand Silvestre, La chanson des heures: poésies nouvelles (1874-1878), Paris, G. Charpentier, 1878, pages 188-189.
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